« Alan avait vu, au cours du dernier hiver, le pillage opéré par les voyous de la finance dans une douzaine d’États – dépouillés de leurs forêts, aux fleuves et aux lacs pollués, leurs ressources naturelles réduites à néant. Il avait été horrifié devant la désolation du Michigan, l’un des plus riches en bois d’Amérique. Que se passerait-il si Washington rendait cela possible en Alaska ? Les politiciens – et les forces de l’argent – y travaillaient déjà. »
Inscrit23 juin 2019
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« Enfant, je pensais à des actions héroïques. Adolescent, je rêvais de filles érotiques. A présent, je ne dors plus, mais je rêve toujours. »
« - Alors Grégoire… raconte ! Cette première journée dans ma peau, comment ça s’est passé ?
- Tu sais pas ce que tu rates ! Ta prof est une bombe atomique. C’est Hiroshima et Nagasaki réunis ! »
« Vous croyez que quelqu’un s’est déjà noyé pendant un sauvetage en montagne ? »
« J’ai abandonné la maison pour un temps
j’ai investi le jardin et toutes les collines alentour
Ça fait du bien de s’étendre en silence.
Les cris des enfants sont la seule chose que j’entends encore
Pour le reste, je fais manteau
J’empêche les voitures, les camions de s’approcher
Je ne veux plus qu’on creuse de drains ou de tranchées
C’est l’hiver, Ferment, il faut se reposer… »
Sur l’air de « Comme de bien entendu » (musique Van Parys – paroles de Dominique Grange.)
« Nous sommes les Momies
Comme de bien entendu
Nous voici réunies
Au sein de l’institut
Sans pays ni frontière
Nous parcourons la terre
Ravies pour une fois de découvrir Paris
Nous sommes les Momies ! »
« J’ai toujours été fasciné par l’immuabilité absolue de la fin dans la nature. A chaque fois que je l’ai approchée, je me suis senti satisfait. Autour de moi, le temps filait, mais je parvenais à rester hors de lui. Figé dans un moment d’harmonie pendant lequel la vie s’arrêtait. Le temps n’était plus un obstacle, j’en avais une quantité infinie à ma disposition. J’étais convaincu que la mort donnait à tout un sens parfait. Elle organisait le chaos de la vie en nous offrant, tel un don, la possibilité de nous tenir hors du temps. Je considérais ma faiblesse physique comme un argument donnant du poids à cette idée. Elle me revenait, récurrente, pour donner un ordre à m vie. Mais quand je tentais de l’appliquer à certains de mes proches, elle cessait immédiatement de fonctionner. »
« … cela veut dire : ensevelir un corps à même la terre, sans rien, sans cercueil, sans même l’envelopper dans une natte, […] Les vieux disent qu’autrefois, ici, si quelqu’un mourait plein de ressentiment, on n’avait pas envie qu’il renaisse, alors on choisissait de l’enterrer ainsi, à nu. »
« - Tu rotes encore une fois à table et tu montes dans ta chambre !
- Et papa alors ?
- Papa, c’est différent. IL A ETE DANS LES CAMPS ! »
« Si nous avions vécu dans un monde meilleur, j’aurais demandé à Mireya :
- Ecoutez, Mireya, je viens de me rappeler ces vers : Certaines avenues sont si larges / que les traverser est une autre avenue. Vous vous souvenez de qui ils sont ?
- Bien sûr, d’Ivan Buruskov, poète ukrainien, ils appartiennent à son recueil Les dahlias mortels, de 1964, dont il existe une excellente traduction de Jose Emilio Pacheco. Tout va bien, avec les bisquets ?
- Tout va bien, merci Mireya.
Toutefois, nous n’étions pas dans un monde meilleur, mais dans la Ville de l’Éternel Printemps, une ville qui n’avait pas d’âme, mais des piscines, comme aimait le répéter mon père. »
« - J’en ai marre de ce froid.
- Pourquoi t’as pas pris un manteau, comme moi ?
- Ça fait Politburo, ton truc.
- Peut-être, mais j’ai chaud. »
« Les hommes ne m’intimidaient pas. J’avais toujours eu le dessus sur eux, et j’entamais des relations avec autant de facilité que j’y mettais fin. Ils étaient pour moi des cobayes sur lesquels je testais mes dons de caméléon. Des pierres sur lesquelles je bâtissais ma carrière d’actrice. »