Inscrit23 juin 2019
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« Alan avait vu, au cours du dernier hiver, le pillage opéré par les voyous de la finance dans une douzaine d’États – dépouillés de leurs forêts, aux fleuves et aux lacs pollués, leurs ressources naturelles réduites à néant. Il avait été horrifié devant la désolation du Michigan, l’un des plus riches en bois d’Amérique. Que se passerait-il si Washington rendait cela possible en Alaska ? Les politiciens – et les forces de l’argent – y travaillaient déjà. »
« J’ai abandonné la maison pour un temps j’ai investi le jardin et toutes les collines alentour Ça fait du bien de s’étendre en silence. Les cris des enfants sont la seule chose que j’entends encore Pour le reste, je fais manteau J’empêche les voitures, les camions de s’approcher Je ne veux plus qu’on creuse de drains ou de tranchées C’est l’hiver, Ferment, il faut se reposer… »
Sur l’air de « Comme de bien entendu » (musique Van Parys – paroles de Dominique Grange.) « Nous sommes les Momies Comme de bien entendu Nous voici réunies Au sein de l’institut Sans pays ni frontière Nous parcourons la terre Ravies pour une fois de découvrir Paris Nous sommes les Momies ! »
« J’ai toujours été fasciné par l’immuabilité absolue de la fin dans la nature. A chaque fois que je l’ai approchée, je me suis senti satisfait. Autour de moi, le temps filait, mais je parvenais à rester hors de lui. Figé dans un moment d’harmonie pendant lequel la vie s’arrêtait. Le temps n’était plus un obstacle, j’en avais une quantité infinie à ma disposition. J’étais convaincu que la mort donnait à tout un sens parfait. Elle organisait le chaos de la vie en nous offrant, tel un don, la possibilité de nous tenir hors du temps. Je considérais ma faiblesse physique comme un argument donnant du poids à cette idée. Elle me revenait, récurrente, pour donner un ordre à m vie. Mais quand je tentais de l’appliquer à certains de mes proches, elle cessait immédiatement de fonctionner. »
« … cela veut dire : ensevelir un corps à même la terre, sans rien, sans cercueil, sans même l’envelopper dans une natte, […] Les vieux disent qu’autrefois, ici, si quelqu’un mourait plein de ressentiment, on n’avait pas envie qu’il renaisse, alors on choisissait de l’enterrer ainsi, à nu. »
« Si nous avions vécu dans un monde meilleur, j’aurais demandé à Mireya : - Ecoutez, Mireya, je viens de me rappeler ces vers : Certaines avenues sont si larges / que les traverser est une autre avenue. Vous vous souvenez de qui ils sont ? - Bien sûr, d’Ivan Buruskov, poète ukrainien, ils appartiennent à son recueil Les dahlias mortels, de 1964, dont il existe une excellente traduction de Jose Emilio Pacheco. Tout va bien, avec les bisquets ? - Tout va bien, merci Mireya. Toutefois, nous n’étions pas dans un monde meilleur, mais dans la Ville de l’Éternel Printemps, une ville qui n’avait pas d’âme, mais des piscines, comme aimait le répéter mon père. »