Quatre ans avant de traumatiser plusieurs générations avec le requin des Dents de la mer, Steven Spielberg exerçait déjà son talent de virtuose du suspense avec un camion. Une course-poursuite entre une voiture et un poids lourd, il n'en fallait pas plus au réalisateur pour démontrer son talent dans l'art de mettre en place une ambiance implacable et de raconter une histoire fantastique à l'échelle humaine, deux compétences qui forgeront sa légende.
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Sans jamais avoir voulu me prétendre du statut pompeux de cinéphile, je suis un dévoreur acharné de films, de tous genres, de tous horizons. J’admets vouer un culte aux œuvres de Kubrick, Chaplin, les frères Coen, Kurosawa et Jarmusch, pour ne citer qu’eux. De cette passion, devenue addiction, est née mon envie de passer un diplôme en audiovisuel pour poser un regard plus professionnel sur ce que je vois, mais aussi de rédiger des critiques. A l’origine, je n’écrivais que pour moi, me faisant des fiches pour combler ma mémoire défaillante, mais j’essaie aujourd’hui d’étoffer mes écrits pour être lu de ceux avec qui j’aimerai partager mon avis et débattre intelligemment.
Aussi irrévérencieuse soit-elle, la nouvelle comédie d'Anders Thomas Jensen ne se moque jamais de ses personnages haut en couleurs. Au contraire, il fait d'eux des êtres profondément pathétiques en proie à leur instinct animal. Cruel et humaniste à la fois, cette petite perle d'humour noir, comme seuls les Scandinaves peuvent nous en offrir, satisfera les amateurs du genre... au risque de heurter les personnes partageant le bec de lièvre de cette belle brochette de dégénérés.
Jonas Cuaron, le fils d'Alfonso, signe un survival dont le scénario peut à priori sembler simpliste mais dont la réalisation est d'une virtuosité incontestablement remarquable. Et le talent des deux acteurs n'est pas non plus pour rien dans la tension viscérale qui s'installe tout au long du film.
Difficile de rentrer dans les émotions de cette femme brisée interprétée par Diane Kruger tant l'artificialité de son parcours rend le film prévisible. Heureusement, la relation compliquée qu'elle va vivre avec ce stéréotype de l'Amérique profonde auquel Norman Reedus prête ses traits réussit à donner à certains passages un minimum de charge émotionnelle mais cela reste bien insuffisant.
Un nouveau film sur le métier de journalisme, mais cette fois les enjeux vont dépasser l'enquête menée par les reporters puisque c'est le bien-fondé de leur métier qui va être remis en question. A l'heure où les groupes de pression en ligne ont plus d'influence que le professionnalisme des médias, la démocratie peut-elle véritablement perdurer? C'est l'interrogation au cœur de ce film coup de poing mené par une Cate Blanchett au meilleur de sa forme.
Quand la lutte des classes se mue en instinct de survie et que le pouvoir bureaucratique fait preuve d'un odieux manque de respect pour la vie humaine, pas étonnant que le peuple en vienne à sortir les armes. Une trame scénaristique déjà-vu et donc prévisible. Et pourtant, grâce aux idées formelles que nous propose le réalisateur, son film est une vraie curiosité filmique porteuse d'un discours politico-social qui fait froid dans le dos.
A moins que vous vous sentiez trop faible intellectuellement pour risquer de vous laisser endoctriner par le discours de ces leaders des adversaires de notre civilisation, il vous faut découvrir la rhétorique de ce dogme pour mieux déchiffrer comment ses limites et ses contradictions n’ont pu le mener qu'à l’horreur de cette violence qui nous menace au quotidien.
Si vous êtes de ceux qui considèrent Nicolas Winding Refn comme un plus grands génies que le compte le cinéma du 21ème siècle, découvrez ce film tourné par sa propre femme, qui révèle que, malgré son talent, il n'en reste pas moins une personnalité troublée pour qui il reste très difficile de concilier sa carrière fulgurante et sa vie de famille.
La thématique de l'influence post-mortem d'Eva Perón était prometteuse mais l'approche choisie par le réalisateur, segmentant son récit en trois saynètes, est certes propice à de superbes plans séquences mais ne réussit pas à explorer pleinement son sujet. Heureusement que la qualité des images et des interprètes empêchent à ce film bavard et à la mise en scène statique d'être terriblement ennuyeux.
Un discours bigot et une réalisation creuse. Les fervents moralisateurs chrétiens apprécieront, les autres ne sauraient pardonner.
Après un décalage de la sortie de près d'un an, il est bon de constater à quel point Sacha Baron Cohen ne s'interdit rien. Tout le monde n'appréciera pas (surtout pas qui subiront l'odieux doublage en français!), mais les amateurs d'humour trash et subversif apprécieront de voir que l'absence d'autocensure permet à cette comédie d'espionnage au pitch convenu de multiplier des scènes dont l'outrance est déjà une référence.
Briefing de l'édition Printemps 2016 du Showeb qui, comme tous les semestres, nous permet de découvrir quelques unes des prochaines sorties cinéma.