Prenant pour cible la connivence entre les grands médias et les institutions boursières au travers de la reconstitution d'une prise d'otage en direct, Jodie Foster signe un thriller au suspense un peu plat. Elle peut heureusement compter sur son excellent casting pour donner de la vie à cette histoire, sans pour autour nous faire oublier que la naïveté du propos le rend parfaitement inoffensif.
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Sans jamais avoir voulu me prétendre du statut pompeux de cinéphile, je suis un dévoreur acharné de films, de tous genres, de tous horizons. J’admets vouer un culte aux œuvres de Kubrick, Chaplin, les frères Coen, Kurosawa et Jarmusch, pour ne citer qu’eux. De cette passion, devenue addiction, est née mon envie de passer un diplôme en audiovisuel pour poser un regard plus professionnel sur ce que je vois, mais aussi de rédiger des critiques. A l’origine, je n’écrivais que pour moi, me faisant des fiches pour combler ma mémoire défaillante, mais j’essaie aujourd’hui d’étoffer mes écrits pour être lu de ceux avec qui j’aimerai partager mon avis et débattre intelligemment.
Sean Penn livre, à travers les destins croisés de deux hommes rongés par le souvenir douloureux d’un terrible accident, son regard très personnel sur les questions du deuil et du pardon. Visuellement éblouissant de noirceur et porté par un Jack Nicholson au meilleur de sa forme, Crossing Guard est avant tout le film que son réalisateur avait besoin de faire pour se réconcilier avec lui-même.
Découvrez la vie routinière de la famille Pineda, tenue d'une main de fer par une matriarche bienveillante mais peu scrupuleuse, dont la principale caractéristique est de vivre sur son lieu de travail: Un cinéma porno désagrégé où fleurit parallèlement un vaste réseau de prostitution. Entre drame familial pour le moins original et regard acerbe sur la décadence morale de son pays, Serbis est certainement le film le plus foisonnant et le plus personnel du philippin Brillante Mendoza.
Gérard Depardieu a beau demeurer un objet de cinéma captivant, le manque de maitrise de Gillaume Nicloux pour retranscrire la perte de repère et le basculement dans une certaine folie de son personnage fait de ce petit conte fantasmatique un film mineur. Aurait-il mérité d’être tout de même diffusé en salles, où le pouvoir immersif aurait été naturellement accru ? C’est malheureusement difficile à défendre.
Cop Car, ou la preuve qu’une mise en scène maitrisée et une direction d’acteurs carrée suffisent pour mettre au point un thriller efficace. Malgré son pitch maigrelet et son économie de dialogues, ce film sans prétention se révèle être doté de bonnes idées, à commencer par son parti-pris, presque horrifique, de plonger deux enfants innocents dans une spirale de violence meurtrière. A la fois radical et divertissant.
Il y a deux ans, cette petite comédie a connu un vif succès en Espagne. La voilà qui arrive enfin chez nous. L'occasion de rencontrer une femme dont on ne pourra qu'apprécier le franc-parler. Dans un esprit que l'on pourra toujours qualifier d'œdipien, Paco Léon filme sa mère en faisant d'elle un pur personnage de cinéma, à la fois redoutable et irrésistible. Son scénario un peu foutraque ne l'empêche pas de dresser une peinture acerbe d'une société devenue, malgré elle, odieusement individualiste. Surprenant.
D'une qualité esthétique digne d'un téléfilm vintage, ce feel-good-movie est une comédie purement anecdotique mais non moins fort sympathique. Caricaturale et prévisible de bout en bout, on ne peut pas lui reprocher de tomber dans la lourdeur des clichés avec lesquels elle joue, et rien que pour cela elle se laisse agréablement regarder. Un peu d'herbe pourrait même vous faire momentanément oublier ses innombrables défauts.
Une idée de départ des plus convenues, un développement scénaristique bâclé et une réalisation fainéante, c'est sans doute tout ce qu'il faut pour voir son film sombrer dans les abysses de la nullité. Malgré des personnages secondaires et anecdotiques qui la parasitent, l'alchimie entre André Dussolier et Bérangère Krief réussit toutefois à donner suffisamment de pep's à cette comédie pour ne pas la rendre trop ennuyeuse... à défaut d'être amusante.
Ce modeste mélodrame plein d'authenticité et de bons-sentiments parvient à ne jamais sombrer dans le pathos larme-larmes grâce aux prestations irréprochables Ricardo Darin et Javier Camara. Une justesse de jeu et un soucis de sincérité des émotions qui ont fait de Truman le chouchou de l'Académie des Goyas.
Un film sur le combat d'un homme pour se faire accepter de la grosse machine hollywoodienne avait de quoi laisser envisager une représentation corrosive de la place de l'artiste dans cette industrie formatée. Paradoxalement, c'est à un film parfaitement calibré dans le moule des dernières productions à succès que nous avons droit, soit l'exact opposé de ce que Dalton Trumbo aurait pu signer. Difficile de penser que ce soit là la meilleure façon de lui rendre hommage...
Alors qu'elle est, esthétiquement, moins obscure que les précédents films, cette troisième Enquête du Département V réussit paradoxalement de se montrer bien plus angoissant, grâce notamment à un suspense efficace et à un jeu plus émotif de Nikolaj Lie Kaas. Puisque les films suivants seront confiés à d'autres cinéastes, rien n'est dit que la franchise réussira à se maintenir à ce niveau, à moins de faire le choix d'explorer (enfin) un peu plus ses personnages principaux.
Manu Payet confirme son talent pour se glisser dans des personnages attachants et pour donner un air malicieux à l'expression de leurs problèmes affectifs. Même s'il ne réussit pas se situer entre comédie familiale et drame social, ce second film de Cyril Gelblat profite d'une direction d'acteurs suffisamment adroite pour permettre au couple Payet/Lamy de multiplier les émotions avec une sincérité remarquable.