Quand on va voir un film estampillé "Michael Bay", on sait à quoi s'attendre, est c'est exactement ce genre de spectacle que nous offre Ninja Turtles 2. Avec ce blockbuster fun et sans temps mort, la Paramount devrait pouvoir rivaliser avec les films de super-héros de ses concurrents... pour le plus grand plaisir des fans de Michelangelo, Donatello, Leonardo et Raphael qui succomberont au plaisir nostalgique de retrouver les héros de leur enfance.
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Inscrit13 décembre 2014
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Sans jamais avoir voulu me prétendre du statut pompeux de cinéphile, je suis un dévoreur acharné de films, de tous genres, de tous horizons. J’admets vouer un culte aux œuvres de Kubrick, Chaplin, les frères Coen, Kurosawa et Jarmusch, pour ne citer qu’eux. De cette passion, devenue addiction, est née mon envie de passer un diplôme en audiovisuel pour poser un regard plus professionnel sur ce que je vois, mais aussi de rédiger des critiques. A l’origine, je n’écrivais que pour moi, me faisant des fiches pour combler ma mémoire défaillante, mais j’essaie aujourd’hui d’étoffer mes écrits pour être lu de ceux avec qui j’aimerai partager mon avis et débattre intelligemment.
(Re)découvrir le premier long-métrage de Terrence Malick, c'est se laisser emporter dans une épopée romanesque d'une beauté plastique et d'une charge poétique qui ont gardé toute leur force malgré le peu de surprise de son scénario que l'on jugerait aujourd'hui éculé ; mais il s'agit surtout d'une occasion de comprendre les racines de la grammaire cinématographique et les obsessions d'un artiste qui a toujours fait fi des conventions.
L'affaire opposant La Société Générale à Jérôme Kerviel est encore dans toutes les mémoires, aussi sa variation cinématographique peut sembler précipitée. Heureusement, la proposition faite par Christophe Barratier, même si elle ne s'aligne pas à l'audace et au jusqu'au-boutisme qui caractérise son personnage, a le mérite de ne pas tomber dans le film à charge qui nous aurait donné une réponse prémâchée à la délicate question de qui manipulait qui.
Parce qu'il se veut le tout premier film catastrophe produit en Norvège, on pourra pardonner à son réalisateur de ne jamais sortir des sentiers battus empruntés à ses modèles américains, on aura en revanche plus de mal à laisser passer le déroulement grossier des rebondissements prévisibles. Un divertissement formaté loin d'être désagréable mais qui sera aussi vite oublier.
Un rôle en or pour Pénélope Cruz, qui marque là son retour en Espagne après près de 10 ans d'absence, celui d'une mère qui se sait condamnée par un cancer mais qui ne baissera jamais les bras. Le courage de cette femme se retrouve porté au pinacle par une mise en scène qui n'aura de cesse de la sublimer, au risque de perdre en crédibilité. Comme quoi, opter pour l'hédonisme plutôt que le larmoyant a aussi ses limites.
Comme son titre l'indique, A War est un film de guerre qui cherche à mettre en porte-à-faux les contradictions auxquels sont confrontés les soldats dans leur impossible mission de pacification. Réalisé par le Danois Tobias Lindholm, le film profite d'une froideur austère qui rend les scènes tournées dans le désert saisissantes, mais fait perdre de la vitalité à la partie du scénario se voulant plus émouvante.
A 87 ans, Alejandro Jodorowsky n'en a pas fini de nous faire profiter de son cinéma psychédélique. Trois ans après nous avoir narré son enfance dans La Danza de la Realidad, c'est sur son éveil à l'art poétique qu'il revient dans cette suite tout aussi bariolée. Un retour sur un passé qui nous permet de mieux comprendre son gout pour le surréalisme, et nous fait partager son cri de bataille: « La poésie est un acte! ».
Le second long-métrage de Frédéric Beigbeder est un film qui nous parle de... Frédéric Beigbeder. Il apparait comme évident que, à travers l'évolution rédemptrice de son alter-ego, le réalisateur essaie vainement de justifier tous ses torts. Or, en doublant cette complainte autocentrée par un discours parfaitement hypocrite, il ne fait que confirmer son égocentrisme, sa concupiscence et surtout son manque de talent de cinéaste. Navrant.
Eric Lavaine poursuit dans la voie des comédies intimistes entamée par Barbecue. Toujours maladroit dans la transposition des situations résolument comiques, le réalisateur fait toutefois preuve d'une volonté de sincérité dans la caricature de la vie quotidienne qui rend amusantes, voire même touchantes, certaines scènes de son film.
Faut-il compter sur Verhoeven pour réussir, du haut de ses 77 ans, à bousculer le cinéma d'auteur franchouillard comme il a su le faire aux mythes hollywoodiens il y a 30 ans ? Une chose est sûre, il a su offrir à Isabelle Huppert un rôle si dérangeant et sujet à polémique qu'il n'a pas fini de faire couler de l'encre, ne serait-ce qu'en tant que cas d'études psychanalytiques.
Il va de soi que beaucoup n'y verront qu'un vulgaire porno-soft, mais le nouveau Park Chan-Wook est avant tout un film d'époque à l'ambiance baroque assurée par une mise en scène, une direction artistique et une photographie tout simplement éblouissantes. Un thriller érotique destiné à devenir une référence dans un cinéma coréen qui, malgré sa radicalité reconnue, reste encore prude dans sa représentation de la sexualité.
Même si tous ses épisodes ne sont pas des réussites d'écriture, cette petite série, au budget visiblement modeste, semble avoir globalement réussi à cerner la nature profonde de cette génération de trentenaires incapables de se prendre en main à travers la situation de l'un d'eux, subitement confronté à ses responsabilités. Des situations amusantes, des acteurs convaincants et surtout un final étonnamment émouvant, autrement dit une bonne petite surprise.