Donald Duck, alias Fantomiald, revient dans une nouvelle aventure pleine de rebondissements, où se mêlent humour, créativité et situations rocambolesques. Scénarisé par Nicolas Pothier et dessiné par Batem, dessinateur célèbre pour son travail sur Marsupilami, cet album publié chez Glénat revisite avec modernité le personnage emblématique de Donaldville. Entre la pression financière imposée par Onc’ Picsou et les péripéties de sa double vie de super-héros, Donald nous embarque dans une succession de quatre épisodes délectables où il doit jongler entre travail, (més)aventures et préservation de son identité secrète.
Dès les premières pages, Donald se trouve dans une situation critique. Onc’ Picsou exige que son neveu, habitant l’une de ses propriétés, paie enfin un loyer sous peine d’être expulsé. Cette menace n’est pas anodine : Donald cache dans la cave de la maison le repaire secret de Fantomiald, son alter ego de justicier masqué. La tension monte alors pour notre canard favori, qui doit rapidement trouver un emploi pour éviter la catastrophe.
S’ensuit une série d’aventures où Donald, toujours aussi malchanceux, échoue dans divers métiers : facteur, peintre, déménageur, livreur… Aucun domaine ne semble lui convenir. Ici, l’humour prend le dessus, notamment par les situations absurdes dans lesquelles Donald se retrouve, incapable de conserver un poste plus de quelques heures. Cet aspect rappelle les récits classiques de Donald, toujours en lutte contre les aléas de la vie quotidienne. Le contraste entre son rôle de simple citoyen et celui de Fantomiald est accentué, renforçant l’identification du lecteur aux mésaventures de ce personnage ordinaire confronté à des défis extraordinaires.
Mais au fait, pourquoi Donald se voit-il soudainement réclamer un loyer ? Tout simplement parce que des journalistes ont appris à Onc’ Picsou qu’il pourrait prochainement perdre la première place du classement des plus grosses fortunes. L’honneur du super-riche est en jeu, et il est prêt à en faire subir toutes les conséquences à ses proches… Heureusement, par une manipulation habile et un don inattendu, l’ordre est maintenu. Ce qui n’empêche pas Picsou de camper sur ses positions !
C’est ainsi que l’histoire bascule ensuite vers d’autres péripéties. Donald, dans sa version masquée de Fantomiald, doit intervenir lorsque des voleurs – Jack, Slim, Black et Boogie – tentent d’orchestrer des cambriolages. Dans un troisième épisode, le musée d’Art moderne de la ville est cambriolé par les infâmes Rapetou, ce qui donne lieu à des scènes d’action où Fantomiald doit user de toute sa dextérité pour déjouer les plans des Rapetou tout en évitant de perdre son nouveau travail de veilleur de nuit. L’enjeu est de taille, car la conservation de cet emploi est essentielle pour qu’il puisse payer son loyer, tout en empêchant son oncle de découvrir son secret.
Dans la dernière partie de l’album, un épisode tout aussi déjanté s’ajoute à la longue liste des mésaventures de Donald. Alors qu’une canicule frappe Donaldville, les habitants de la ville se retrouvent sous l’emprise de mystérieux bonbons rafraîchissants qui, lorsqu’ils sont consommés en excès, transforment les citoyens en zombies glacés. Cet élément apporte une touche saugrenue supplémentaire au récit, rappelant les aventures décalées de Fantomiald dans les bandes dessinées du passé.
Bien rythmé, enjoué, Un travail pour Fantomiald se plaît à mettre son protagoniste dans l’embarras et à rendre pathétique Onc’ Picsou, qui, incrédule et vexé à l’idée de perdre la primauté chez les riches, élabore des stratagèmes pour maintenir sa suprématie financière, allant jusqu’à solliciter des dons du public, une idée cocasse pour celui qui se baigne… dans une piscine remplie d’or ! Le personnage de Géo Trouvetou, inventeur de génie, vient aussi pimenter l’intrigue avec ses solutions décalées, toujours à la frontière de l’absurde.
L’humour, sous diverses formes – jeux de mots, quiproquos, comique de répétition, inventions invraisemblables – constitue un ressort essentiel de cet album. On assiste à des scènes où la maladresse et la malchance de Donald sont amplifiées par la narration visuelle de Batem, rendant chaque chute de gag d’autant plus savoureuse. La synergie entre le texte de Nicolas Pothier et les illustrations de Batem crée un rythme effréné qui fonctionne et amuse tout au long de l’œuvre.
Un travail pour Fantomiald, Nicolas Pothier et Batem
Glénat, octobre 2024, 56 pages



