Le second tome de The Ex People paraît aux éditions Bamboo, dans la collection « Grand Angle ». Stephen Desberg et Alexander Utkin poursuivent une aventure éditoriale construite autour de personnages hauts en couleur.
Stephen Desberg, scénariste belge, et Alexander Utkin, illustrateur russe, donnent un second souffle à The Ex People, qui se distinguait par un casting à tout le moins atypique : un oiseau séducteur, une sorcière méprisée, un chevalier prisonnier de son heaume, un chat en deux dimensions, et d’autres âmes égarées, toutes en quête de rédemption. Leur périple à travers le Moyen Âge, de Constantinople à Jérusalem, entrait en cours de récit en résonance avec la recherche d’identité et de la lutte contre les préjugés.
Le tome 2 continue de déployer sa trame narrative, alternant entre récits de fond, sous forme de flashbacks, et péripéties actuelles. Les renvois biographiques, insérés de manière substantielle, enrichissent l’histoire et entretiennent des rapports plus ou moins étroits avec les événements contés au présent. Stephen Desberg, connu pour ses séries à succès comme 421, IR$ et Le Scorpion, démontre une nouvelle fois son habileté à tisser des récits passionnants, teintés d’humour et de second degré. Le voyage médiéval qu’il nous propose s’hybride de romances, de réflexions morales, d’aventures ubuesques…
Pour l’accompagner, Alexander Utkin mêle l’esthétique du livre pour enfants et la sophistication de la bande dessinée traditionnelle. Ses scènes, foisonnantes de détails et de couleurs, se prêtent particulièrement bien à la tonalité recherchée dans The Ex People, qui sous le vernis de l’aventure, de l’humour et du fantastique, aborde des thèmes universels : la quête d’identité, la rédemption et la lutte contre les injustices. La satire sociale est un fil conducteur : Pervenche, révoltée par l’idée d’un mariage arrangé, abuse de ses charmes pour extorquer ses prétendants en leur faisant miroiter d’hypothétiques unions. Mais, bien que critiquant les institutions rigides et les préjugés, l’album porte l’essentiel ailleurs : dans la radiographie d’une équipe unie, dont les membres s’élèvent au contact les uns des autres.
The Ex People est une réussite sur tous les plans. Sans prétendre au chef-d’œuvre, Desberg et Utkin offrent une histoire attrayante, riche en rebondissements et en émotions. Solide sur le plan scénaristique et convaincante sur le plan visuel, cette bande dessinée s’inscrit comme une belle surprise.
The Ex People (T02), Stephen Desberg et Alexander Utkin
Bamboo/Grand Angle, janvier 2024, 72 pages