Mickey et Donald à l’honneur aux éditions Glénat

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Jonathan Fanara Responsable des pages Littérature, Essais & Bandes dessinées et des actualités DVD/bluray

En collaboration avec Disney, les éditions Glénat sortent à une semaine d’intervalle deux albums, l’un, muet, mettant en scène Donald et l’autre, dialogué, Mickey, Minnie, Dingo et Pat Hibulaire.

Si les confinements liés à la pandémie de coronavirus ont occasionné une désertion des grandes villes en faveur des campagnes, c’est notamment parce que les métropolitains restent sensibles à la qualité de vie qui y prévaut. Les Vacances de Donald semble corroborer cet état de fait : irrité par la pollution sonore et lumineuse (chantiers, éboueurs, circulation automobile, animaux), le canard le plus célèbre de la galaxie Disney décide de planter sa tente en pleine nature afin d’échapper au tumulte urbain. L’album muet de Frédéric Brrémaud et Federico Bertolucci, magnifiquement mis en images, prend toutefois un malin plaisir à faire subir à son héros toute une série de mésaventures qui vont peu à peu transformer l’idylle en cauchemar. Accidenté, confronté à une faune facétieuse et/ou hostile, Donald n’a pas une seconde pour souffler et profiter du charme champêtre. Les problèmes vont se succéder à un rythme effréné de nature à égayer petits et grands.

Mickey et les mille Pat perd en sophistication figurative (hors pleines pages) ce qu’il gagne en dialogues. Le vieux sorcier Clodomir y cède par mégarde à Pat Hibulaire une potion lui permettant de se multiplier. Voilà le village de Mickey, jusque-là paisible, assailli de jumeaux affamés et matérialistes au point de voler au dragon son immense trésor. L’intrigue sera dès lors guidée par les tentatives de Mickey, Minnie, Dingo, Pluto et leurs amis d’annihiler la menace des mille Pat Hibulaire en mettant la main sur un antidote… La maladresse de Mickey, la (relative) sénilité de Clodomir, l’hardiesse de Dingo, les leçons de féminisme de Minnie confèrent à l’album un caractère comique et bon enfant. On notera aussi les quiproquos identitaires occasionnés par la multiplication des « Pat » et l’accent mis par les auteurs sur les joies de la filiation (avec le dragonneau) comparativement à la cupidité…

Les Vacances de Donald et Mickey et les mille Pat ont évidemment toute leur place dans la bibliothèque des jeunes enfants. Par son accessibilité, ses gags visuels et son comique de situation/répétition, le premier peut même satisfaire aux attentes d’un très jeune public. Narrativement plus élaboré, davantage choral, le second ne prête pas moins à sourire, même si c’est ici le comique de caractère qui se voit davantage mis en avant. Forêt, lac, collines, barrage : l’album de Frédéric Brrémaud et Federico Bertolucci comporte des vignettes très réussies sur la nature. Parce que tout finit immanquablement par se retourner contre lui, Donald peut par moments s’y confondre avec Tom ou le Coyote. De son côté, Mickey et les mille Pat exploite à foison les potions magiques qui tournent mal et fait de l’égoïsme et de l’asociabilité des Pat Hibulaire des traits de caractère qui les mèneront à leur perte.

Mickey et les mille Pat, Jean-Luc Cornette et Thierry Martin
Glénat, octobre 2021, 80 pages

Les Vacances de Donald, Frédéric Brrémaud et Federico Bertolucci
Glénat, octobre 2021, 48 pages

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