top-film-super-heros-the-dark-knight

Nos 10 films de super héros préférés : Spider-Man 2, Incassable, Watchmen…

Alors que le genre super héroïque est un genre cinématographique qui fleurit à grandes enjambées dans nos salles avec les écuries Marvel et DC Comics, la rédaction du LeMagduciné a voulu se frotter au jeu de savoir quel était son top 10 de films de super héros.

10 – Wonder Woman de Patty Jenkins

Parmi les films de super héros, rare est de constater les films mettant les super héroïnes au cœur de l’intrigue, sans passer pour une side-kick. Il faut attendre 2020, après pas loin de 23 films Marvel pour que la superbe Black Widow obtienne enfin le film la mettant en avant. Captain Marvel avant elle a servi de mise en bouche d’une nouvelle tendance à féminiser les super héros. Mais parmi ces figures féminines, la plus incontournable reste celle de Wonder Woman. La première apparition sur les écrans de Wonder Woman fut sous les traits de Lynda Carter, élue Miss World USA en 1972. Sortie de l’imagination de son créateur masculin, William M. Marston, la belle héroïne impressionnait plus par ses courbes sexy que par sa force physique.

C’est en 2017, que Patty Jenkins, la réalisatrice de Monster, ré-actualise la figure de Wonder Woman dans un film super féministe. Son actrice, Gal Gadot, n’est plus juste l’incarnation d’un fantasme masculin en mini-jupe, mais une véritable guerrière invincible. Le personnage de Diana, princesse amazone se bat a égalité avec des autres guerriers masculins et détient un véritable pouvoir d’agency qui est mis en avant tout au long du film. Pas question pour elle d’être relayée à l’ombre des hommes.
Dès le début, la scène ou elle s’extirpe des tranchées pour affronter les balles du No Man’s Land, sublime sa force et sa témérité sur le champ de bataille. Elle sert aussi d’exemple aux autres personnages féminins, sans jamais les considérer comme plus faibles qu’elle. On retrouve en Wonder Woman (2017) une véritable figure de super-héroïne encore rarement montrée au sein des block-busters américains.

Céline Lacroix

9 – Batman Le défi de Tim Burton

Si l’on aime se souvenir de l’interprétation joyeuse de Jack Nicholson en Joker dans le premier Batman réalisé par Tim Burton, on a tendance à oublier que l’acteur laissait finalement peu de place au reste de la bande. Même le jeune réalisateur semble un peu perdu dans ce blockbuster qui le dépasse. Le film n’en est pas moins un succès, et la Warner remet l’argent sur la table, avec une promesse : laisser une totale liberté à Burton, qui semble avoir fait ses preuves. Le studio s’en mordra les doigts, voyant son contrat avec McDonald’s fondre comme neige au soleil, tant leur jeune poulain déploie des trésors d’imagination macabres, éloignant de plus en plus le sacro-saint public familial. Trop sombre, trop étrange…le film déçoit à sa sortie.

Pourtant, avec le recul, il apparaît comme l’un des plus personnels de son auteur. Apprenant de ses erreurs passées, Burton trouve un équilibre parfait entre ses multiples personnages (le seul film de super-héros à ce jour capable de faire exister trois méchants à l’écran) et ses thématiques riches (qui est le monstre, qui est l’humain?). Le tout orchestré dans un Gotham toue en grandiloquence gothique, jamais très loin de l’expressionnisme allemand auquel Burton ne manque jamais de rendre hommage. Michael Keaton y est un Batman/Bruce Wayne dont on doute, plus que jamais, de la santé mentale. Michelle Pfeiffer offre la meilleure interprétation de Catwoman, aussi sensuelle que cruelle et masochiste, tandis que Dany DeVito trouve là un rôle à sa mesure : une véritable bête humaine, grotesque, touchante et terrifiante.

Plus jamais l’univers Batman n’aura l’air aussi fou et aussi déviant. Avec Burton poussé vers la sortie, très peu de films de super-héros après celui-là peuvent encore réclamer le statut de film d’auteur. C’est, paradoxalement, dans le blockbuster et dans la culture comics qu’il apprécie peu, que Burton aura fait naître son chef-d’œuvre.

Vincent B.

8 – Batman Vs Superman de Zack Snyder

Batman vs Superman est un objet cinématographique complexe. Œuvre matricielle de ce qui aurait dû être un grand DC Universe, mené tambours battants par l’idéal Zack Snyder, le film n’aura pas les suites qu’il mérite (on connaît le désastre Justice League, et hormis peut-être Wonder Woman, qui aura plutôt convaincu, Aquaman se révélera en désaccord total avec le ton et les enjeux disséminés dans « BvS »). Très critiqué à sa sortie, le film de Snyder sera, espérons-le, réhabilité avec le temps ; car il est passionnant.

Au-delà de la confrontation entre Batman et Superman, c’est la confrontation de l’humain et du divin que Snyder, réalisateur d’un Watchmen aux thématiques finalement assez proches de ce point de vue, met en scène. Rares sont les films de super-héros à réfléchir autant sur l’opinion publique, les répercussions des actes super-héroïques sur les populations, sur la légitimité d’un demi-dieu tel que Superman à faire justice lui-même, et sur la légitimité, en parallèle, d’un Batman en roue libre et quasi-dépressif, de l’imiter.

Un film où le religieux imprègne chaque scène et toute l’imagerie de Snyder, jusqu’à la descente du corps de Superman, inerte, dans les bras de Wonder Woman, faite Marie. La colère des civils, les pertes humaines, le procès de Superman, les doutes de Batman : tout ceci participe à une atmosphère sombre et torturée sublimée par une esthétique purement « snyderienne », que le combat final en tout-numérique entachera forcément. Mais qu’importe : le film est loin d’être parfait, surtout si l’on passe à côté du Director’s Cut indispensable à l’épaisseur de l’écriture et au déploiement de ses thématiques.

La place de la mère, centrale, et loin d’être ridicule, ramène ces héros à une humanité rarement aussi palpable dans ce genre de films. L’émotion point, entre deux scènes d’action toujours très bien filmées, et la mythologie que l’introduction des autres superhéros esquisse permet, malgré les déceptions que l’on connaît aujourd’hui, de retrouver cet état d’esprit de l’époque de sa découverte en salle – époque où tout était encore permis d’espérer.

Jules Chambry 

7 – Hellboy 1 et 2 de Guillermo Del Toro

Mike Mignola donne naissance en 1994 à un beau petit bébé Satan, croisé d’un démon et d’une humaine, soit un peu comme Merlin l’enchanteur, mais avec plus de cornes diaboliques, de vannes, de flingues et de nazis : bienvenue dans la pop culture foutraque et jubilatoire. Cette histoire douce et dingue n’attendait qu’un autre démiurge pour le faire entrer dans une autre dimension : 10 et 14 ans plus tard, Guillermo del Toro, ses bouquins de Lovecraft sous le bras et des tonnes d’idées visuelles à en faire baver nos yeux intronise la bête en en convoquant une autre : Ron Perlman, l’acteur adéquat, éternel second couteau, devient le véhicule rêvé pour faire jaillir des entrailles de la création un anti-héros rêvé pour tous les spectateurs lassés de super héros bombant des torses, moulés de partout.

Avec sa dégaine de mastard las et cynique bedonnante, Hellboy prend les rênes d’une contre-culture heureuse de débarquer dans un blockbuster pour mieux en contourner les codes naissants. Des acolytes anonymes, ou presque : un homme-poisson (Doug Jones), une pirokynésiste schizophrène/dépressive/lunatique (Selma Blair), des personnages entre loufoquerie et cliché, sont là pour défier Raspoutine, quelques nostalgiques du 3ème Reich, leur employeur de FBI et un public sûrement trop gâté avant l’heure. Las, le premier film culte, suivi d’un second seulement très bon, ne suffira pas à conclure la seule trilogie qui aurait valu le coup d’exister depuis un, deux, trois soleil… Tant pis pour nous. On souffrira comme rarement depuis un reboot Star Wars en 2009, avec un remake de ce chef d’œuvre de dinguerie, aseptisé et charismatique comme un froncement de sourcil de Chris Pine. Dommage, on retournera vers nos sucreries, en attendant que Guillermo convoque de nouveau les enfers…

Romaric Jouan

6 – X-Men : days of future past de Bryan Singer

Bryan Singer, avec X-MEN : Days of Future Past, nous livre un des meilleurs X-MEN de la saga. Une vision prospective de la fin de l’humanité, où un casting très complet sera réuni pour interpréter l’équipe des X-Men à travers les différentes temporalités abordées dans le scénario. Ici, l’accent est mis sur les tensions entre certains personnages à travers les âges, et sur l’aventure collective menée de front par un Wolverine charismatique, déterminé à sauver les mutants. Pour arrêter la guerre avant qu’elle n’éclate, il devra rassembler chaque mutant malgré certaines réticences et leurs conflits passés, jusqu’à mettre le professeur Xavier face à lui-même, et changer le passé. Tel un prophète, Logan sera le guide qui rassemble, qui unit, pour sauver les mutants face à un ennemi redoutable : les Sentinelles. Le film nous dresse ici un tableau complexe, tant sur la temporalité que sur la psychologie des personnages, qu’on voit évoluer tout au long de leur vie et de leurs expériences.

Fred Jadeau

5 – Incassable de M.Night Shyamalan

Quand dans bien des années, nous oserons faire le compte de ce qui aura durablement marqué nos esprits (et donc la culture qui l’aura façonnée), nous arriverons invariablement à un même constat : l’hégémonie de Marvel et DC aura profondément impacté notre perception des super-héros. Des êtres à la puissance infinie, acclamés, capables de soulever des buildings ou de voler, mais dont on notera une propension claire à ne jamais s’aventurer (sauf à de rares occasions) dans le versant humain, voire intime. C’est sans doute pour cette raison qu’encore aujourd’hui, le Incassable de M. Night Shyamalan continue de séduire et de s’imposer auprès des fans de lycra, comme une oeuvre qui compte dans le vivier super-héroïque. Pourquoi ?

Pour avoir su embrasser tous les dilemmes d’un super-héros qui ici, ne sait pas comment percevoir ses capacités (est-ce un cadeau ou une malédiction) tout en étant implanté dans un monde résolument humain et donc normal. Sans doute est-ce là, la clé de la réussite du film : avoir su normaliser un comportement et des capacités jusqu’ici représentées de manière anormales et donc amener le film dans une poche de réel, qui marque davantage les esprits tant on serait tenté de croire que les super-héros se cachent réellement parmi nous et restent tapis dans l’ombre.

Antoine Delassus

4 – Spider-Man 2 de Sam Raimi

À l’heure de l’offre pléthorique de l’univers Marvel appelé le « Marvel Cinematic Universe », et de ses nuances qualitatives, il est aujourd’hui encore difficile de trouver le plaisir et la maturité de la trilogie de Sam Raimi. Bon, à l’exception du troisième volet, peut-être, un peu plus bancal. Mais ce Spider-Man 2 constitue le sommet de cette trilogie, et est aujourd’hui considéré, à juste titre, comme une pièce maîtresse du genre « super-héros ».

Le premier Spider-Man plaçait déjà la barre haute en terme d’entertainment de qualité, intelligent dans son scénario, haletant dans son rythme, émouvant dans ses intentions. Spider-Man 2 est loin d’être une vulgaire suite sans saveur. Plus sombre, plus profond, finalement plus abouti, ce deuxième volet recentre l’histoire autour de ses personnages et pousse plus loin l’exploration du caractère de ses personnages.

Une manière de constamment ramener l’histoire à des enjeux humains et humanistes. Un détail, loin d’être insignifiant, que semblent pas mal oublier les nouvelles productions Marvel. Le cinéma est fort lorsqu’il parle de l’humain, de l’intime. Sam Raimi l’a bien compris et nous livre avec ce film un sommet de spectacle mêlé à un récit dramatique intense, finalement bien ancré dans le monde réel. Il serait judicieux de ne pas l’oublier.

Jonathan Rodriguez

3 – Watchmen de Zack Snyder

Avec Watchmen, Zack Snyder s’est réapproprié avec brio le comics d’Alan Moore. Certains pourraient argumenter sur le fait que le film retranscrit de manière trop scolaire case par case, l’ouvrage de base, mais pourtant, malgré sa fidélité évidente et son amour du genre, le cinéaste n’a pas son pareil pour distiller une atmosphère de soufre, de puanteur humaine autour de ses personnages psychotiques (magnifiques Dr Manhattan et Rorschach) et amener son récit vers un questionnement passionnant sur la place du super héros dans la société et son rôle dans l’autodestruction de cette dernière. Avec sa mise en scène glaçante, son adoration pour l’action qui tape là où il faut, sa caractérisation et son design aussi hypnotique que viscéral, Watchmen est une oeuvre salutaire pour le genre super héroïque, sombre et pessimiste sur les hommes et femmes aux costumes, qui sont le visage masqué d’une Amérique aux antipodes des valeurs dont elle se prémunit de manière hypocrite.

Sébastien Guilhermet 

2 – Logan de James Mangold

Alors que, depuis des années, les films de super-héros semblent se dérouler selon le même schéma et obéir au même cahier des charges, Logan se démarque sur de très nombreux points. Ici, nous ne sommes pas inondés sous un déluge d’effets spéciaux : les trucages vertigineux ne sont pas la raison d’être du film, remplacés ici par un travail remarquable sur l’ambiance et les personnages. Les deux sont d’ailleurs en adéquation : l’atmosphère du film est sombre, poussiéreuse, cadre idéal pour faire évoluer des personnages en fin de vie. Les mutants sont en voie de disparition, le professeur X est mourant et reclus dans un hangar, et Logan lui-même, que l’on croyait indestructible, est mal en point… James Mangold nous offre une réalisation nerveuse, brutale et d’une grande précision, et signe un des films de super-héros les plus violents. Mais aussi un film désespéré, hanté par la maladie et la mort.

Hervé Aubert 

1 – The Dark Knight de Christopher Nolan

Avec The Dark Knight, Christopher Nolan a révolutionné le film de super héros. A des années lumières des Marvel funs et décomplexés, des Superman, Batman humoristiques, et des remakes plutôt aseptisés, il insuffle au genre un traitement noir, psychologique, dramaturgique et politique, sous la forme assez inédite d’un thriller haletant et oppressant. La figure emblématique du Joker, ici aussi effrayante qu’insaisissable, représente la folie, l’anarchisme nés d’une société corrompue et gangrenée. TDK, film épique, ne donne pas à voir un super héros tout puissant, infaillible, mais un Bruce Wayne parfaitement humain, en proie aux doutes, à la rage, à la peur de perdre l’être aimé et de l’échec. Un homme prêt à tous les sacrifices, à se salir les mains, à endosser des crimes pour défendre ses valeurs et la paix publique. Un cavalier noir.

Ariane L. Emmanuelle