Ce mercredi 07 décembre sera disponible chez vos marchands de films et autres revendeurs la formidable édition signée Wild Side du brillant film d’Alexander Mackendrick, Le Grand Chantage, ou en version originale The Sweet Smell of Success.
Le film de 1957 suit Sidney Falco (incarné par Tony Curtis), un publiciste sans scrupules et assoiffé de pouvoir, qui devra tenir la promesse faite à un célèbre et puissant chroniqueur new-yorkais qui peut élever ou briser sa carrière, l’impitoyable J.J. Hunsecker (Burt Lancaster). Le chien de chasse aux news de Hunsecker qu’est Falco lui a promis de briser l’idylle que mène la sœur du journaliste et un jeune musicien de jazz talentueux. Ces derniers ont prévu de se marier, mais l’union écartera la petite sœur du grand frère Hunsecker, prêt à tout pour la garder à ses côtés.
Le métrage de Mackendrick (dont nous vous proposons l’essai critique intégral ici) est une chronique impitoyable sur le journalisme dans les années 50. Empli d’éléments autobiographiques – pour le premier scénariste Ernest Lehman (aussi auteur des scenari de La Mort aux Trousses, West Side Story) -, The Sweet Smell of Success est un film résolument d’actualité, au regard acide et sans optimisme sur les médias mais aussi sur New York. La Grosse Pomme n’est pas fantasmée ou enjolivée par la réalisation de Mackendrick et la caméra du grand chef opérateur James Wong Howe. Bien au contraire, le film a été tourné dans les rues de la ville, principalement de nuit – comme l’action du film – dont l’énergie a été capturée par la réalisation de Mackendrick. Loin des fantaisies d’un Woody Allen, New York est ici sale, ténébreuse, empli de bagarres et de luttes de pouvoir. Si, comme le chante Sinatra dans sa chanson éponyme, New York ne dort jamais, le maux et tourments de l’humanité eux rodent dans les rues. Le chef opérateur a d’ailleurs déclaré :
« cette ville est oppressante, même si les gens n’en ont pas toujours conscience.«
Le film, admiré par Scorsese et bien d’autres cinéastes tels que John Landis, nous est présenté dans une copie formidablement restaurée. La photographie en sort revivifiée. Le son est lui aussi excellemment restauré, mention spéciale à la très propre version française. Et les bonus eux, sont riches ! Vous aurez sept scènes commentées par Philip Kemp, historien du cinéma, ainsi qu’un entretien avec le même monsieur qui vous parlera notamment de la fabrication de ce film ainsi que de sa réception. Cela juste sur le premier dvd contenant aussi le film. Sur le deuxième dvd, vous trouverez The man who walked away, un documentaire exclusif sur la carrière de Mackendrick d’une durée de quarante trois minutes. Intéressant, certainement, et ça n’est pas fini. Vous aurez aussi un livre exclusif de 220 pages sur le film et sa genèse, spécialement écrit pour cette édition par Philippe Garnier, illustré de photos d’archives rares. Avec le livre vient un regret, celui de redécouvrir à l’écrit ce que Kemp vous aura déjà expliqué dans les bonus. D’ailleurs l’historien du cinéma a écrit en 1991 un ouvrage sur Mackendrick nommé Lethal Innocence : Le Cinéma d’Alexandre Mackendrick qu’on aurait apprécié lire, ou au moins feuilleté. Toutefois ne boudons pas notre plaisir. L’édition proposée par Wild Side est une vraie merveille, à l’image de leur précédentes (res)sorties.
Extrait du film
CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES DVD
Master restauré HD – Format image : 1.66, 16/9ème compatible 4/3 – Format son : Anglais DTS 2.0 & Anglais & Français Dolby
Digital 2.0 – Sous-titres : Français – Durée : 1h33
CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES Blu-ray
Master restauré HD – Format image : 1.85 – Résolution film : 1080 24p – Format son : Anglais & Français DTS Master Audio
Sous-titres : Français – Durée : 1h40
Prix public indicatif : 49,99 Euros le Coffret Blu-ray+2DVD+Livre
COMPLÉMENTS
– Entretien avec l’historien du cinéma Philip Kemp (26’)
– 7 scènes commentées par Philip Kemp (32’)
– « The man who walked away » : documentaire exclusif sur la carrière de Mackendrick (43’)
+ Un livre exclusif de 220 pages sur le film et sa genèse, spécialement écrit pour cette édition par Philippe
Garnier, illustré de photos d’archive rares.