Festival de Deauville épisode 5: Malick, babysitting, et rock star
En attendant la projection en avant première de Knight of Cups nous avons quitté les sentiers de la compétition afin de vivre l’hommage rendu à Terrence Malick, et la meilleur façon de le faire c’était sans doute d’aller applaudir The Tree of life dans la salle du casino de Deauville. Quoi de mieux qu’un cinéma déserté pour apprécier l’œuvre mystérieuse et solaire du cinéaste Texan ? Car c’est devant des travées vides, ou presque, que l’orchestre a joué, faisant de la salle une nef au parfum sacré et mystique. Un film d’une puissance et d’une beauté rare qui joue avec le micro et la macro, l’ancien et le contemporain, avec une texture inédite. Incontournable.
Alors évidement Mr Malick ne posera sans doute jamais le pied à Deauville. Il ne l’avait même pas fait à Cannes pour sa palme d’Or (2011), l’homme ne s’exprime pas ou peu, mais sa brève filmographie dis tellement, que l’hommage s’impose naturellement. Hier c’était Citizen Kane qui était proposé au CID de Deauville, longtemps auréolé du titre du « meilleur film de tous les temps », l’œuvre majeure d’Orson Welles en version restaurée annonçait à merveille l’oeuvre majeure de Terrence Mallick. Deux monuments, deux films incomparables si ce n’est dans leur puissances et leurs quêtes insatiables de l’amour. Des hommages qui font offices électrochocs face à une sélection qui peine à nous convaincre, malgré les très bonnes prestations de Chloé Zhao (les chansons que mes frères m’ont apprises) et Sean Baker (Tangerine).
Emelie
10ème film en compétition et premier long métrage du réalisateur Michael Thelin, Emelie nous plonge dans une soirée qui tourne au désastre suite à l’engagement un peu hasardeux d’une babysitteuse. Le réalisateur nous lâche en conférence que son objectif premier était de nous faire très peur. Objectif atteint partiellement. Il s’inspire d’une histoire d’enfance à laquelle il a combiné plusieurs fait-divers, en naitra une intrigue diabolique qui effraiera quiconque laisse ses enfants dans les mains d’une inconnue. Mise à part une tension réelle, et quelques sursauts, ce premier film se cantonne dans son genre, et n’apporte pas grands choses de nouveaux. A noter que le film aurait pu tomber dans une comédie très cynique, très noire, mais le cinéaste reste dans les rails du thriller. Un résultat honnête, mais pas dans la course au titre.
Janis
Pour conclure aujourd’hui, dans le cadre des documentaires de l’oncle Sam: Où l’on parle de Lumet, McQueen, Hitchcock, Truffaut, Welles; et donc beaucoup de cinéma, il y avait en cette fin d’après midi, une projection sur chanteuse: Janis Joplin. Et les profils mythiques de ces années là font souvent de bons documentaire, on pense à Sixto Rodriguez ou Jimi Hendrix. Celui ci ne déroge pas à la règle, Amy Berg délivre un excellent documentaire sur la première femme rock star de son temps. Entre son mal être de jeunesse, ses déboires avec la drogue, sa voix inimitable, la réalisatrice retrace la vie mouvementée de cette jeune femme plein d’idéaux. Le tout évidemment recouvert de ses plus belles chansons, un atout non négligeable.