Ce samedi 9 septembre a marqué la fin du 49ème Festival du cinéma américain de Deauville. Une édition singulière, sur fond de grève hollywoodienne, où la relative désertion du tapis rouge n’a pas empêché de célébrer le septième art. Qu’il s’agisse de la compétition, des avant-premières ou des documentaires, les films se sont distingués cette année par leurs variétés et leurs richesses. LaRoy, l’exceptionnel thriller à l’humour noir de Shane Atkinson, sort grand vainqueur du Festival, clôturé par le film de danse Joika.
Festival de Deauville 2023
Festival de Deauville 2023
Quatrième long-métrage de Babak Jalali, Fremont, sélectionné en compétition au Festival de Deauville 2023, retrace le parcours d'une jeune réfugiée afghane. A travers ce portrait filmé en noir et blanc, le drame traite avec humour et fantaisie de l'immigration et de la solitude. Par un curieux hasard, Babak Jalali a présenté Fremont le jour même de son anniversaire, en offrant au public le produit phare de la promotion du film, les fameux biscuits croustillants en forme de lune.
Premier long-métrage très remarqué de Shane Atkinson, Laroy part grand favori du Festival de Deauville 2023. Thriller sombre à l'humour noir, porté par des personnages savoureux, une intrigue à rebondissements et une réalisation maîtrisée, Laroy s'inscrit dans l'héritage des frères Coen et de Quentin Tarantino.
Premier film de la réalisatrice Roxine Helberg, Cold copy est présenté en compétition au Festival de Deauville 2023. Sous la forme d'un thriller d'investigation, le film raconte le parcours de Mia, une étudiante en journalisme ambitieuse et déterminée. Malgré sa tournure peu originale, l'intrigue de Cold copy fonctionne bien et nous interroge sur notre rapport à la vérité.
Présenté en compétition au Festival de Deauville 2023, La vie selon Ann de Joanna Arnow décrit le quotidien d'une femme trentenaire s'épanouissant sans complexe dans la soumission sexuelle comme professionnelle. Un portrait sans relief, aux longueurs parfois dérangeantes, où se succèdent une suite de saynètes plutôt ennuyeuses.
Après les relatifs échecs commerciaux de Lucy, Valérian et Anna, Luc Besson a épuisé son droit à l'erreur et était attendu au tournant. Avec Dogman, il marque son retour au cinéma en changeant de registre. La science-fiction et l'action laissent ainsi place à un drame singulier boitillant à quatre pattes, sur un fil tenu constamment prêt à lâcher. Présenté en avant-première au Festival de Deauville 2023, le film a été ovationné par le public.
Troisième film en compétition au Festival de Deauville 2023, The sweet east trace le parcours initiatique, sous la forme d'un conte fantastique, d'une lycéenne en quête d'aventures. A l'image d'Alice aux pays des merveilles, la jeune fille rencontre au fil de son voyage des personnes atypiques et un monde américain moins visible et plus authentique. Le premier long-métrage de Sean Price Williams nous propose ainsi une belle virée au coeur de l'Amérique profonde.
Premier film de la réalisatrice d'origine coréenne Céline Song, Past lives relate la relation complexe de deux amis d'enfance qui se retrouvent et se redécouvrent au fil des années, entre Séoul et New-York. Un drame romantique, personnel et touchant, mêlant passé et avenir, Asie et Occident, croyances et réalités.
Avec I.S.S., la réalisatrice américaine Gabriela Cowperthwaite quitte l'univers du documentaire et signe un thriller glaçant disséquant l'âme humaine. Sur un fond tragiquement plausible de nouvelle guerre mondiale, elle brosse dans un huis clos poignant les portraits d'astronautes confrontés à des ordres fatidiques, aux peurs les plus intimes et à l'imminence de leur mort. Prisonniers dans une station en chute libre, l'humanité part à la dérive...