La Review de Cannes : The Transfiguration de Michael O’Shea
Synopsis : Queens, New York. Milo a 14 ans. Orphelin, son seul refuge est l’appartement qu’il partage avec son grand frère. Solitaire, il passe son temps à regarder des films de vampires. L’arrivée d’une nouvelle voisine fera naître en lui des sentiments nouveaux…
Prétendant à la Caméra d’Or, la sélection du premier long métrage de Michael O’Shea à Un Certain Regard témoigne évidemment d’une proposition de cinéma nouvelle sur le mythe du vampire, pourtant en soi déjà un genre bien épuisé. Premier point, The Transfiguration se déroule dans le ghetto new-yorkais où un jeune orphelin vit malgré lui avec sa nature de vampire. De cet environnement aux allures de The Wire, Michael O’Shea fait évoluer son personnage à travers les rues incertaines, les cages d’escalier et sa chambre où il passe le plus clair de son temps à étudier la condition des suceurs des sang. Plus loin, il va rencontrer une jeune fille, un peu superficielle et paumée dans ce monde où elle subit les violences de son grand-père et les abus de ses copains. C’est à cet instant précis que le film nous envoie son pathos au visage pour bien faire comprendre que c’est ce contexte qui favorise l’escalade de la violence. Dès lors, ce petit anti-héros est victime du climat social dans lequel il vit et seul l’amour pourra lui faire prendre conscience de la bêtise qu’est la violence. Difficile de faire plus moralisateur et caricatural.
Il y a bien évidemment quelques bonnes idées dans la relecture du mythe du vampire, à commencer par le comportement froid et désincarné de cet adolescent, le fait qu’il puisse profiter du soleil ou de l’ail et soit insensible à la religion. Quoiqu’un peu suffisant, il est intéressant de voir Michael O’Shea à travers son protagoniste se moquer des nouveaux codes du vampire, loin de la créature agile et brillante que certains films ont pu osé représenter. Evidemment alors que Michael O’shea a voulu donner une nouvelle représentation de l’un des plus fantastiques mythes de la littérature gothique. Mais prétentieux, lourd et impersonnel, le cinéaste américain esttrès loin des chefs d’oeuvre qu’il se permet de juger et référencer dans son film. De Twilight à Nosferatu en passant par Morse ou des nanars sans noms, tout y passe. Il est à parier que Michael O’Shea pense avoir révolutionné le genre mais il n’atteint avec cette fable moderne qu’une représentation désincarnée et ennuyeuse d’une créature pourtant si fascinante à travers les arts.
Dans le genre film de vampire indépendant, on préférera nettement retourner voir A Girl Walks Home Alone at Night de Ana Lily Amirpour.
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The Transfiguration
Un film de Michael O’Shea
Avec Eric Ruffin, Chloe Levine, Aaron Clifton Moten
Distribution: ARP Selection
Durée : 97 minutes
Genre : Drame, horreur
Date de sortie : 14 juin 2016
Etats-Unis – 2016