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Game of Thrones, saison 8 : critique de l’épisode 4

Julien Dugois Rédacteur

Même si Cersei s’affiche comme de plus en plus impitoyable, la série Game of Thrones ne sombre pas pour autant dans le manichéisme primaire. Face à elle, les forces commencent à se déchirer et leur implosion s’annonce aussi explosive que la charge contre la capitale.

Les morts sont tombés. Les reproches faits depuis une semaine à l’épisode 3, aussi bien à ses partis-pris esthétiques audacieux, quoique trop sombres pour certains, ou scénaristiques surprenants, mais décevants pour d’autres, sont déjà loin, et beaucoup d’enjeux restent à régler en à peine trois épisodes. Les survivants de la bataille de la Longue Nuit ne se donnent, pour cela, que très peu de temps pour fêter leur victoire. Suffisamment toutefois pour abuser de l’alcool, avec toutes les conséquences que de tels excès peuvent entrainer. On pourra à ce propos s’interroger sur le fait que Tyrion, que l’on sait grand consommateur de boissons éthyliques, ait vexé Brienne par maladresse ou s’il s’agissait d’une ruse de sa part pour aider son frère à aller conclure avec la première chevalière du royaume des Sept Couronnes. La scène de la chambre entre Jaime et elle, après plusieurs années à se chercher sur le schéma « je t’aime, moi non plus », restera d’ailleurs comme la plus mémorable de ce quatrième épisode. Parmi les autres passages marquants de la première moitié de l’épisode, on pourra également retenir les adieux que Tormund (très certainement frustré d’avoir vu la belle blonde de Torth passer sa nuit avec ce freluquet du sud) fait à Jon qui précèdent ceux que le roi du Nord doit faire à Sam qui a décidé de suivre Vère (Gilly, si vous préférez la VO), que l’on découvre enceinte, au-delà du mur, et donc d’enterrer ses ambitions de devenir mestre.

Mais cet épisode n’est pas, comme certains le diront très probablement, qu’une simple transition entre les deux batailles de la saison. Elle est surtout l’amorce de l’intrigue qui sera assurément la tragédie finale de la série, à savoir l’ultime trahison que subira Daenerys de la part de ses plus proches conseillers au profit de son neveu et héritier légitime au trône. Pour cela, Sansa n’a pas hésité à partager le secret des origines de Jon à Tyrion, qui s’est lui-même empressé de le répéter à Varys. La Dame de Winterfell fait ainsi preuve d’une perfidie qui n’est pas sans rappeler celle de Littlefinger. Et on peut se douter que l’avoir vue se mettre Clégane dans la poche ne restera sans conséquence. Ainsi, dire que, malgré la preuve d’autorité et de clémence dont a fait preuve au début de l’épisode en légitimant l’héritage de Gendry, la Mère des Dragons est dans une situation houleuse n’est pas peu dire car sa guerre contre Cersei est très mal partie. D’abord, l’arbalète géante dont dispose Euron Greyjoy lui a permis de tuer, entre autres, Rhaegal que l’on s’était pourtant, à peine quelques minutes plus tôt, réjoui de voir s’envoler malgré son aile abîmée. La capture puis l’assassinat de Missandei est l’élément final de cet épisode mais aussi et surtout celui qui risque de justifier l’attaque que Daenerys, que l’on sait de plus plus impulsive, pourrait lancer contre Port-Réal. Une attaque condamnée à virer au massacre puisque la seule centaine d’Immaculés dont elle dispose pour l’instant ne survivrait pas aux défenses assurées par la Compagnie Dorée, mais surtout que les flammes de Drogon brûleraient vifs les centaines de civils entassés dans le Donjon Rouge. Un génocide qui donnerait raison à tous ceux qui souhaitent la destituer. Le seul espoir serait-il à nouveau de voir Arya surgir de nulle part pour sauver le monde ? Réponse dans une semaine.

En attendant, la bande-annonce de l’épisode 5 de Game of Thrones

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