Black Mirror est une série britannique, créée par Charlie Brooker, diffusée sur Channel 4 depuis le 4 décembre 2011. Le premier épisode est époustouflant et vraiment choquant.
On y voit le 1er ministre avoir des relations de type zoophile pour sauver une princesse britannique, l’opinion publique pensant qu’après tout, la vie de la princesse vaut bien un acte sexuel avec un porc en direct sur toutes les chaines du monde, YouTube etc…Le plus extraordinaire dans cette épisode a été de voir la délectation des gens, regardant un homme se sacrifier, pour un kidnapping orchestré, planifié par un lauréat fictif du Prix Turner, Bloom Carlton, dont le but était justement de montrer que le gouvernement et le public en étant scotchés devant leurs écrans, ne voyaient plus du tout les réalités du monde réel. Le lauréat va d’ailleurs libérer la princesse bien avant l’acte, réalisant peut-être la folie de son plan : conduire un homme à la déchéance. Il se suicidera devant sa télévision au moment où le 1er ministre passe à l’acte.
Chaque épisode traite d’une réalité différente, avec un autre casting d’acteurs à chaque fois, et il faut bien le dire cette série, fort peu connue dans la zone francophone, est délirante, et pourtant si proche de notre monde. Il suffirait de très peu pour que nous y soyons; parfois si on regarde de près, on y est déjà : ce voyeurisme à travers la télé réalité et autres talk shows où les gens viennent s’épancher devant d’autres millions de spectateurs se délectant du malheur d’autrui existent à grande échelle dans toute la société. Cela n’a rien de nouveau au fond, des écrivains comme Balzac en parle parfaitement dans leur description de la condition humaine, Sartre aussi à sa manière…
2nd Episode
Celui là aussi est pas mal du tout : un jeune homme Bing Madsen se réveille chaque matin devant des écrans omniprésents, et pour avoir accès à d’autres émissions, il passe toute la journée à pédaler dans une sorte de salle de sport, afin d’accumuler des points, une sorte de crédit. Sa rencontre avec Abi, rêvant d’être la chanteuse va les amener l’un et l’autre à découvrir la réalité d’un monde féroce, virtuel où la vie n’existe pas, où même la révolte est utilisée, recyclée pour être à son tour une émission…Le 3ème épisode est lui aussi pas mal : un monde où les gens sont implantés et enregistrent leurs souvenirs, et lors d’une soirée un avocat va chercher dans ses enregistrements de souvenir, la preuve de l’infidélité de sa femme.
Black Mirror est une série qui tourne autour des réseaux sociaux, du monde virtuel, de la manière dont nous interagissons avec cette virtualité, faisant de cette virtualité notre nouveau dieu, un outil dont nous devenons les esclaves, l’air de rien, tranquillement, sans même parfois prendre conscience que c’est juste un outil, un moyen et non une fin…. Cette série britannique pose les questions sur notre époque, notre manière d’agir, nos dérives à travers des caricatures qui parfois se révèlent très réalistes au regard de nos relations avec le numérique, le virtuel, qui devient La loi…Après tout, ne vivons nous pas dans un monde où c’est l’ordinateur qui détient la vérité?
Il est celui avec qui nous parlons, posons des questions et gare à celui qui cherche plus loin, on saura lui faire comprendre qu’il est un déviant d’une façon où d’une autre.Cette série plutôt trash, a le mérite de poser des questions multiples sur la politique, les outils technologiques que nous nous mettons à idolâtrer plutôt qu’à utiliser comme simples outils afin de réaliser nos buts. Au fond le succès mitigé est assez étonnant car c’est le type de série qui pourrait faire évoluer les mentalités, apporter des prises de consciences….Cette série fait penser à The Twilight Zone, et autres 4ème dimensions, la saison 2 composé de 3 épisodes comme dans la saison 1, traitera de l’anarchie, du virtuel et de l’apocalypse
La vidéo de promo de janvier 2013 a de quoi vous glacer aussi… En tout cas une série que je conseille. L’absurdité d’un monde à la dérive est parfaitement explorée sous différentes coutures… Seconde saison Be Right Back réalisé par Owen Harris White Bear réalisé par Carl Tibbetts The Waldo Moment réalisé par Bryn Higgins