Black Box : Dr House au Féminin

Synopsis : Catherine Black est une célèbre neurologiste qui est atteinte de trouble bipolaire; elle est contrainte de cacher sa maladie et la seule personne au courant est sa psychiatre, Dr Helen Hartramph. Elle ne veut pas revivre la bipolarité de sa mère, qui s’est suicidé à cause de sa maladie. Son secret l’empêche d’avoir une vie de famille et d’avoir des relations amoureuses sérieuses.

La récente série réalisée et produite parIlene Chaiken (créatrice deThe L Word) et Bryan Singer (producteur de Dr House), aux allures de nouveau drama dans le milieu médical romanesque, évoquant Dr House et autres Grey’s Anatomy, se révèle par son coté plus sérieux en s’épanchant exclusivement sur les cas concernant la « boite noire », communément appelé le cerveau. En plus d’opter pour l’objet d’étude infatigable qu’est notre cerveau, la série a pour personnage principal une neuroscientifique brillante, une femme  intelligente dans un milieu d’hommes, ce qui est plutôt rare. Atteinte elle-même de bipolarité, la maladie va orchestrer l’avancée de l’intrigue; une maladie rarement évoquée, ou du moins rarement aussi bien mise en avant, que dans cette série.

Son actrice principale, Kelly Reilly, jusque-là connue pour des rôles secondaires ou peu investis, se retrouve à interpréter avec brio ce personnage ambivalent. Le spectateur assiste aux montagnes russes émotionnelles de son être complexe. Même si Catherine est censée être sous traitement, ses penchants autodestructeurs la persuadent parfois d’arrêter de se soigner et libèrent ses instincts bipolaires. Si elle se sait impulsive, et atteinte de trous noirs durant ses crises de bipolarité, elles lui prodiguent également des éclairs de génie qui lui permettent d’exceller dans son travail et de ne pas subir le stress. Des éclats de folie qui subliment l’actrice, avec une palette d’émotions possédant son visage, sa voix, sa gestuelle.

Chaque épisode traite d’un nouveau patient, d’un nouveau cas sérieux, touchant la neurologie. Avec des symptômes déroutants, chaque épisode vaut le détour et relate des cas bien réels. Alors qu’on peut d’abord penser que ces histoires sont totalement inventées, elles sont néanmoins inspirées d’histoires vraies, même rares. L’exemple du « ver musical » (le fait d’avoir une aire musicale coincée dans la tête), décrit un réel symptôme. Heureusement, les avancées médicales de notre époque, permettent pour la plupart de ses cas d’être soignés ou traités. Cette série permet alors de nous renseigner sur les vices de notre cerveau, sans nous perdre en termes scientifiques et incompréhensibles.

Bien que tournant exclusivement autour du personnage de Catherine, sa famille, son fiancé et ses collègues, gardent chacun un rôle essentiel dans le déroulement de la série. Car malgré sa carrière parfaite, sa vie privée est un vrai champ de bataille. Le passé traumatisant de sa mère, elle aussi atteinte de bipolarité, a poussé Catherine à cacher à sa propre fille son existence, pour ne pas lui faire subir sa propre enfance. On s’attache alors aux drames familiaux et complexes qui la touchent, à la difficulté que peut entrainer sa maladie pour établir une relation stable. Puis, sa crédibilité professionnelle est mise à rude épreuve en cachant sa maladie au quotidien pour mieux prospérer dans le milieu de la recherche médicale. Des personnages tout aussi ambivalents, mais néanmoins profonds de complexité. On perd sans doute l’intérêt de certains en cours de route, principalement avec les histoires et maladies en parallèle de ses collègues. Malgré la performance de Vanessa Redgrave, la psy de Catherine, les séances au début intéressantes (qui permettent de construire l’ambivalence du personnage), deviennent répétitives et perdent d’intérêt.

Les amateurs de jazz seront conquis par la B.O. de la série. Utilisant des accords doucereux de pianos, saxophones et trombones comme musique de fond. Le Jazz langoureux s’accorde avec les plans d’un décor lumineux du New York nocturne et agité.

Très peu estimée, la série n’a pas rencontré un succès foudroyant. Ce drame vaut néanmoins le détour pour son sérieux à traiter des maladies touchant le cerveau. L’actrice porte également bien ce rôle aux multi-personnalités, à la fois figure de femme forte et fragile, ambitieuse et désespérée, douce et amère. Une série mature qui elle aussi fait preuve de dualité, à la fois par son coté sombre et profond, mais aussi singulier et pétillant. La série prend le temps de s’inscrire dans les esprits. Toutefois, elle n’entamera pas de saison suivante, elle a été récemment annulée par ABC pour manque d’audience.

Fiche technique – Black Box

Créateur(-rice) : Amy Holden Jones
Année : 2014
Producteur(s) : Ilene Chaiken, Bryan Singer, Oly Obst, Anne Thomopoulos
Casting : Kelly Reilly, Ditch Davey, David Ajala, Terry Kinney, Ali Wong, David Chisum, Laura Fraser, Siobhan Williams, et Vanessa Redgrave.
Genre : Drame, Medical
Nombre d’episodes : 13
Saison(s) : 1/1
Statut : Annulée
Durée : 42 minutes
Origine : Etats Unis

Auteur de la critique : Céline Lacroix