Film fleuve à la construction savante, Trenque Lauquen croise plusieurs histoires en un récit fort ingénieux qui rappelle le meilleur cinéma de Jacques Rivette. Ce chassé-croisé amoureux s’écoule en plus de 4 heures dans le vaste espace-temps d’une enquête, aussi sérieuse que loufoque, sur la disparition d’une femme... très recherchée. Somptueux !
Clementina se déplace en terrain miné, utilisant son corps comme une acrobate qui se débat autant dans l’espace que dans le bruit(age) : tout crisse, tout bruisse, tout couine (petite œillade du côté de Tati, peut-être ?) et bien sûr … tout s’effondre !
Des hommes masculins-féminins s’interrogent sur leur sexualité et leur identité. Chassés par le gouvernement, rejetés par la religion, victimes des narcos, relégués au bas de l’échelle sociale, ils cherchent par tous les moyens à donner un sens à leur vie.
Le parti-pris de mise en scène est clair : nous immerger jusqu’à la garde dans le labyrinthe des passions du quartier. Mais ne nous y trompons pas, on est bien loin des Mille et Unes Nuits...