Rétro Stephen King : Les Langoliers, un téléfilm de Tom Holland

Les Langoliers de Tom Holland est une adaptation plutôt moyenne de l’œuvre de Stephen King qui mériterait vraiment un remake pour être encore aujourd’hui l’un de ses meilleurs courts !

Synopsis : Certains des passagers du vol régulier Boston-Los Angeles se sont assoupis dans la cabine. À leur réveil, ils découvrent avec effroi qu’ils ne sont plus que dix à bord et que l’appareil navigue en pilotage automatique. L’équipage, comme la plupart des passagers, a mystérieusement disparu. Les liaisons radio sont coupées, tout n’est qu’obscurité et silence. Heureusement, le commandant Engle, pilote de ligne en déplacement personnel, parvient à prendre les commandes de l’appareil et à atterrir sans encombres. A l’aéroport, les rescapés de cet étrange voyage entrent dans un terminal aussi vide et déserté que l’appareil qu’ils viennent de quitter…

Les Langoliers est une adaptation assez inégale de la nouvelle éponyme de Stephen King issue du recueil Minuit 2 (Four past Midnight – et non Two). Cette histoire surprenante ne suit pas complètement la trame du livre, ce qui lui confère une bonne dose de surprises tantôt agréables, tantôt un peu moins… La psychologie des personnages, inhérente aux œuvres du King, est respectée et relativement approfondie  les rendant intrigants voire très intéressants pour certains malgré une mise en scène parfois décevante et surjouée. Dean Stockwell (l’Amiral « Al » Calavicci de la série Code Quantum) est pour sa part formidable et on retrouve avec délice des personnages qui sont la marque de l’auteur : un écrivain de l’étrange, une enfant aux capacités particulières ou encore un afro-américain plutôt balèze du nom de « Don Gaffney » (qui rappelle bizarrement John Coffey de La Ligne Verte). Toutes ces petites choses nous entraînent pas à pas dans le monde macabre du King !

Malheureusement, l’image est assez fade et l’atmosphère peu attrayante. Il faut dire que Les Langoliers est un téléfilm de 1995 et qu’il a mal vieilli. Et le choix musical n’arrange rien ! Du coup, on se croirait par moment dans un épisode des Contes de la Crypte. Les gros plans se succèdent de façon disgracieuse et nuisent à la crédibilité des personnages. Et les effets spéciaux qui interviennent vers la fin du film  et c’est tant mieux sont absolument épouvantables ! Ceci est d’autant plus dommage que l’atout du film est réellement son parti-pris de jouer sur les non-dits, l’illusion et l’abstrait. Là où le livre introduisait les créatures chimériques dès le début, Les Langoliers laisse planer le doute et la paranoïa qui dévore peu à peu les personnages.

Pour autant, le suspense de l’histoire ne décevra pas les amateurs des romans de l’auteur. Car malgré ces quelques fausses notes, le récit est vraiment bien ficelé et reste fidèle au texte. Le sujet est intemporel et la métaphore des Langoliers, vilaines bêbêtes dévoreuses du temps et de l’espace, traduit âprement nos peurs ancestrales : la fatalité, la mort, l’Apocalypse (très vite, les plus grandes villes disparaissent de la surface de la Terre) et, finalement, l’absurdité de la vie.

Les Langoliers est loin d’être un grand film/téléfilm mais il a le mérite d’être particulièrement fidèle à l’œuvre de Stephen King. En outre, l’histoire s’étale sur trois heures sans toutefois que l’ennui s’installe et la fin ne décevra pas les lecteurs tant la peur et l’angoisse omniprésentes dans le livre transparaissent aussi à l’écran.

Les Langoliers : Bande-annonce

Les Langoliers : Fiche technique

Titre original : The Langoliers
Réalisateur : Tom Holland
Scénario : Tom Holland (d’après Stephen King)
Interprètes : Patricia Wetting, Dean Stockwell, David Morse, Mark Lindsay Chapman, Frankie Faison, Baxter Harris, Kimber Riddle, Bronson Pinchott
Musique : Vladimir Horunzhy
Photographie : Paul Maibaum
Monteur : Ned Bastille
Producteurs : Mitchell Galin, David R. Kappes
Producteur délégué : Richard P. Rubinstein
Distributeur : Delta Video
Genres : Fantastique, Épouvante-horreur, Drame
Durée : 2 épisodes de 90 minutes

Etats-Unis – 1995