Ce mercredi revient sur les écrans de cinéma quatre grandes adaptations d’Agatha Christie. En effet, Carlotta Films ramène au cinéma Le Crime de l’Orient-Express, Mort sur le Nil, Le Miroir se brisa et Meurtre au Soleil.
On ne présente plus ces grands récits littéraires, ni son auteure, Agatha Christie. De même pour ces films qui ont su traverser le temps et nous plonger, à chaque visionnage, dans un des formidables mystères policiers de Christie. Ce mercredi 4 avril, Carlotta Films – soutenu par Studio Canal et d’autres comparses – vous donne l’occasion de redécouvrir sur grand écran ces périples policiers où la part sombre des hommes rencontre l’exotisme et le quotidien. La récente et bancale adaptation du Crime de l’Orient-Express réalisée par Kenneth Branagh a plus que partagé. Malgré tout, elle a su attirer en salle de jeunes générations de spectateurs. Carlotta et ses comparses les appellent – et nous aussi – à venir aussi découvrir la première et brillante adaptation du roman réalisée par Sidney Lumet en 1974. Une adaptation qui a d’ailleurs été adoubée par Agatha Christie, et qui connaîtra un tel succès que ses producteurs John Brabourne et Richard Goodwin se lanceront sur les mises en chantiers successives de Mort sur le Nil (1978), Le Miroir se brisa (1980) et Meurtre au Soleil (1981).
Trois des quatre films s’intéressent aux enquêtes d’Hercule Poirot, le détective belge tourmenté par son devoir alors qu’il est en vacances, ou sur le retour d’une énième affaire. Trois films pour deux Poirot, devrait-on dire. En effet, le célèbre enquêteur a eu droit à deux interprètes dans cette série d’adaptations : dans Le Crime de l’Orient-Express, le méconnaissable et brillant Albert Finney, cinquième Poirot mis en image mais premier à être adoubé par la « reine du crime » ; et dans Mort sur le Nil et Meurtre au Soleil, le génial et polyglotte Peter Ustinov, qui interpréta le personnage avec bonhommie et s’amusera davantage avec l’absurdité – ou le caractère drôle malgré lui – qui caractérise Poirot. Le Miroir se brisa fut l’occasion pour les producteurs de ramener Miss Marple à la vie au cinéma. Angela Lansbury est choisie pour lui donner corps à l’écran. Notons qu’elle était déjà une suspecte de l’affaire de Mort sur le Nil, et que plus tard, elle incarnera la fameuse Jessica Fletcher, auteure de polar et détective à ses heures perdues dans la longue série culte, Arabesque (co-créée par les deux gusses à l’origine de Columbo, William Link et Richard Levinson).
L’interprétation de Lansbury sonne juste, mais on lui préfère celle plus libre mais plus pétillante et détonante de Margaret Rutherford dans une série de films – lancée par Le Train de 16h50 (1960) et close par Passage à Tabac (1964) – qui a créé une véritable brouille entre la romancière et le cinéma. La séparation sera oubliée une décennie plus tard grâce à cette nouvelle série de films dirigés par des réalisateurs confirmés : le grand Sidney Lumet (Douze hommes en colère, Serpico, Point Limite) pour le premier film ; les entertainers britanniques John Guillermin (le King Kong de 1976, La Tour Infernale, Le Pont de Remagen) pour le deuxième long métrage ; et Guy Hamilton (Goldfinger, Vivre et Laisser Mourir, La Bataille d’Angleterre) pour les deux derniers « volets ».
Ce mercredi 4 avril, vous pourrez ainsi (re)découvrir ces films dans des versions restaurées inédites véritablement soignées (on soupçonne d’ailleurs d’en avoir admiré deux sur les quatre au dernier Arras Film Festival). Rendez-vous alors à partir de demain avec la mort, Hercule Poirot et Miss Marple !
Bande-annonce – Les Mystères d’Agatha Christie
AU CINÉMA LE 4 AVRIL 2018
VERSIONS RESTAURÉES INÉDITES – VOSTF + VF