Death House: le Expendables du film de genre
Alors que le tournage s’est achevé il y a quelques mois et que le film est actuellement en post-production, de nouvelles informations ont été communiquées sur ce projet ambitieux qui va réunir en 2016 les plus grands noms du cinéma d’horreur.
A la manière de Sylvester Stallone, qui a rassemblé autour de lui une bande de mercenaires avec un casting vintage et culte tout au long de la trilogie Expendables, Death House est le fruit d’un travail de passionnés de films de genre. Ce projet peut être considéré comme le testament politique, filmique et horrifique de Gunnar Hansen, lui qui avait incarné Leatherface dans le film culte Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper en 1977, et qui est décédé le 07 Novembre 2015 à l’âge de 68 ans, après le tournage du film Death House. Gunnar Hansen a écrit le scénario et proposé l’idée originale auprès de Michael Eisenstadt (ami et agent de Gunnar Hansen), Steven Chase et Rick Finkelstein (qui vont produire le film pour le compte de Entertainment Factory) et auprès du réalisateur Harrison Smith. Une complicité artistique s’est alors établie entre tous ces passionnés de cinéma de genre.
Le casting de Death House relève presque du rêve devenu réalité pour les passionnés de films d’horreur qui écumaient les vidéoclubs ou collectionnaient les vhs il y a quelques décennies de cela. Les légendes qui ont fait les beaux jours des productions d’horreur des années 80, Michael Berryman (La colline a des yeux), Kane Hodder (Vendredi 13 : VII, VIII, X), Tony Todd (Candyman), Dee Wallace (E.T., Hurlements), Barbara Crampton (Re-Animator, From Beyond), Debbie Rochon (Terror Firmer, Tromeo and Juliet), Adrienne Barbeau (The Fog, Creepshow), Bill Moseley (Massacre à la tronçonneuse 2, The Devil’s Rejects), joueront aux côtés de la jeune génération comme Kenny Ray Powell, Cortney Palm, Cody Longo et Sean Whalen. D’autres personnalités du cinéma d’horreur indépendant américain sont aussi à l’affiche de Death House, Lloyd Kaufman, réalisateur, producteur et à la tête de Troma Entertainment mais également Sid Haig, connus pour ses rôles remarqués dans La Maison des 1 000 morts et The Devil’s Rejects.
Alors que la plupart des fans de slashers des années 80 pouvaient s’attendre à des affrontements titanesques entre Pinhead, Candyman, Freddy Krueger, Jason Voorhees et Leatherface dans Death House, la production a tenu à éclaircir un point important sur le rôle des acteurs prestigieux au sein du film. Les fans risquent d’être quelque peu déçus. Death House ne sera pas un film de monstres. Kane Hooder ne reprendra pas le costume du tueur au masque de hockey de la franchise Vendredi 13, même chose pour Tony Todd qui ne sera pas sous les traits de Candyman, qui terrorisait les habitants du quartier de Cabrini-Green à Chicago. De nombreuses surprises seront malgré tout réservées aux fans par la production laissant la porte ouverte aux spéculations les plus folles comme pourquoi pas un cameo de Robert Englund (la saga Freddy), Danny Trejo (Machete), Doug Bradley (Hellraiser) ou Ken Foree (Zombie).
Les spectateurs suivront la plongée de deux agents du FBI (interprétés par Cortney Palm et Cody Longo) dans les entrailles d’une prison fédérale qui accueille les pires criminels de la planète au cœur de la zone 51. Les prisonniers les plus violents sont maintenus sous contrôle par l’intermédiaire d’un système de réalité virtuelle qui leur donne l’illusion d’étancher leur soif de meurtre et leur pulsion de mort. Mais l’établissement pénitentiaire abrite en son sein une porte sur l’Enfer. La plupart des prisonniers ne tarderont pas à créer une émeute qui risque d’être démoniaque.
Le but ultime de la production serait d’établir une nouvelle franchise qui comprendrait six longs-métrages. Le film ne contiendra pas d’effets spéciaux numériques, de CGI. Une bonne nouvelle pour tous les amateurs d’animatronics, d’hémoglobine, et d’effets spéciaux traditionnels.
L’équipe de Death House a révélé qu’elle avait puisé ses sources d’inspiration dans les œuvres de Dante et de H.P. Lovecraft. Il sera intéressant de voir comment ces emprunts ont pu influencer et être intégrés dans le film.
Ce film d’horreur, avec pour cadre une prison secrète et souterraine qui accueille les pires rebuts de la planète, risque de faire passer la série Prison Break pour une promenade de santé !
L’équipe du film met tout en œuvre pour une sortie dans les salles américaines dès cette année 2016, pour coïncider avec le calendrier de la célèbre fête où tout le monde aime se faire peur aux USA et se déguise pour l’occasion, Halloween.
Les films d’horreur et les films de genre ont été malmenés ces dernières années à Hollywood. La plupart des studios recherchaient la rentabilité à tout prix avec des remakes sans âme (Vendredi 13 en 2009, Freddy, Les griffes de la nuit en 2010, Massacre à la tronçonneuse en 2003, 2007 et en 3d en 2013) ou des films insipides (Paranormal Activity) pour les puristes. Le genre semblait même s’être définitivement perdu et égaré auprès d’un large public avec la vague de films qualifiés de torture porn comme Saw et Hostel qui imposaient aux spectateurs une violence graphique extrême et totalement gratuite à l’encontre des personnages principaux du film.
Les seules œuvres de genre de qualité ou marquantes ont été produites récemment par le cinéma indépendant (The Devil’s Reject de Rob Zombie, It Follows de David Robert Mitchell), par le biais de projets décalés et originaux (La cabane dans les bois de Drew Goddard, Detention de Joseph Kahn, Scream Girl de Todd Strauss-Schulson, Jusqu’en enfer de Sam Raimi), ou grâce aux incursions de notre Frenchie à Hollywood, Alexandre Aja, avec les remakes dérangeants de Maniac et La colline a des yeux.
Même si le scénario et l’abandon des monstres mythiques (Freddy, Jason, Candyman entre autres) pourraient faire craindre le pire, Death House, en cas de réussite, pourrait bien dépoussiérer les films de genre et redonner au cinéma d’horreur ses lettres de noblesse pour Halloween 2016. L’équipe tient à être à la hauteur et souhaite ainsi honorer au mieux la mémoire de Gunnar Hansen. Le film ne cache pas ses ambitions avec un casting d’exception et la volonté de lancer avec Death House la plus grande franchise d’épouvante de l’histoire. Fruit du travail de passionnés, ce long-métrage prévu pour l’hiver prochain pourrait bien être le film d’horreur de toute une génération et redéfinir les codes du genre.