La Dream Team, un film de Thomas Sorriaux : Critique

[Critique] La Dream Team, une comédie potache aux répliques tordantes et au casting d’enfer !

Synopsis : Suite à une blessure à la jambe, Maxime Belloc, star du PSG, doit se mettre au vert. Son agent l’envoie dans son Berry natal où il devra vivre dans la maison de son père et entraîner l’équipe des cadets la commune.

Une gentille satire du monde du football :

Dès le début, La Dream Team joue avec les clichés en nous présentant le personnage de Maxime Belloc, caricature du footballeur pédant, odieux, m’as-tu-vu et grotesque. La pseudo-star gare son bolide sur les places handicapées, insulte les journalistes (mais pas trop), tourne des publicités ridicules – notamment un remake surjoué de la pub Nespresso. What else ? Thomas Sorriaux ose la parodie, sans toutefois aller trop loin puisque notre anti-héros regagnera les faveurs du public grâce à ce retour aux pays et aux vraies valeurs.
On notera tout de même quelques pointes de sarcasme notamment « Je suis le footeux le plus détesté depuis Domenech ! » ou encore « J’ai l’impression d’annoncer à Riberi qu’il doit passer son Bac Français ! ». En outre, l’agent sportif incarné par Lauby et l’entraîneur joué par Timsit sont copieusement tournés en ridicule…
Porté par Medi Sadoun, Gérard Depardieu et Chantal Lauby, La Dream Team déborde donc d’humour et d’autodérision. Et même si Depardieu joue la carte de la sobriété dans son rôle du grand-père sage et nature, il n’hésite pas lui-aussi à donner de sa personne. Ainsi lorsque son fils lui apprendra qu’il pense signer en Corée, l’acteur osera répondre : « Pourquoi pas en Russie pendant que t’y es ! » (rappelons que Depardieu possède la nationalité Russe depuis 2013 et qu’il s’est installé en Russie).
Certes, personne n’est épargné dans cette Dream Team (le chien s’appelle Platini, le petit black de l’équipe est surnommé Kirikou et Sébastien Chabal vit encore chez maman !) mais cela reste de l’humour potache, bon enfant et surtout sans lourdeur, sans vulgarité ni offense. Un bon moment de franche rigolade !

Un film plus mûr :

En choisissant de faire cette comédie chaleureuse et jubilatoire, Thomas Sorriaux s’éloigne encore davantage de l’humour gras auquel il nous avait habitué dans ses premiers films et c’est tant mieux !
Il faut dire qu’avec 15 ans et demi, le réalisateur avait déjà un pied dans la comédie familiale portée par un Daniel Auteuil excellent dans le rôle du papa surprotecteur. La Dream Team joue un peu dans la même catégorie mais, avec ses dialogues piquants et son scénario très réussi, le film s’élève un cran au-dessus.
Sorriaux a vu grand pour son film qui regorge de guests (Nikola Karabatic, Sébastien Chabal, Renaud Lavillenie…) et l’équipe a pu tourner deux heures au Parc des Princes aux côtés du PSG. Medi Sadoun a d’ailleurs réussi a marquer un but dans la peau du joueur Maxime Belloc.
Mais au-delà du film de footeux, La Dream Team transmet de vraies valeurs : la famille, l’esprit sportif, le don de soi, la nature et l’amour… Un joli conte qui plaira aux petits comme au grands et qui a su s’adapter à tous les publics. Car si le film foisonne de répliques mordantes et surtout tordantes, balancées en parti par le flow de Medi Sadoun, il n’a rien à voir avec Les 11 Commandements et autres Beuze du réalisateur.
Ici, les mots sont pesés, les vannes sont pertinentes et Sadoun interprète le tout avec classe et charisme. Interrogé à ce sujet lors de la sortie en avant-première, Thomas Sorriaux avouera s’être refusé trop de vulgarité sur ce film.

Avec La Dream Team, Thomas Sorriaux réussit un très joli coup. Cette comédie potache et familiale portée par une brochette d’acteurs hauts en couleurs est un excellent divertissement qui vous offrira un moment jouissif et hilarant.

La Dream Team : Bande-annonce

La Dream Team: Fiche technique

Réalisation : Thomas Sorriaux
Scénario : Sébastien Fechner, Clément Michel, Vincent Azé, Morgan Spillemaecker, Thomas Sorriaux
Distribution : Medi Sadoun, Gérard Depardieu, Patrick Timsit, Chantal Lauby, Barbara Cabrita, Léa Lopez, William Dechelette, Vincent Ndiaye, Andranic Manet, Vincent Bowen, Théo Fernandez, Emir Seghir, Fréd Braz, Antoine de Prekel, Nikola Karabatic, Sébastien Chabal…
Directeur de la photographie : Vincent Gallot
Musique : Alexandre Azaria
Production : Source Films
Durée : 90 minutes
Sortie : 23 mars 2016

France – 2016