Le cinéaste coréen Joon-ho Bong nous embarque avec la dystopie post apocalyptique ferroviaire Snowpiercer, Le Transperceneige, dans un univers féroce, oppressant, une œuvre hallucinée à mi-chemin entre Terry Gilliam et George Orwell.
Synopsis « Contrôler la Machine, c’est contrôler le Monde ! » 2031. Une nouvelle ère glaciaire. Les derniers survivants ont pris place à bord du Snowpiercer, un train gigantesque condamné à tourner autour de la Terre sans jamais s’arrêter. Dans ce microcosme futuriste de métal fendant la glace, s’est recréée une hiérarchie des classes contre laquelle une poignée d’hommes entraînés par l’un d’eux tente de lutter. Car l’être humain ne changera jamais…
Pour sa première production internationale, le réalisateur coréen Joon-ho Bong (The host, Memories of Murder) signe un film d’envergure international en adaptant un roman graphique français parue en 1982« Le transperceneige » écrit par Jacques Lob et illustrée par Jean-Marc Rochette.
2014 : Suite à la dispersion d’un agent chimique le CW7, censé enrayer le réchauffement climatique, s’instaure une ère glacière tuant la majorité de l’humanité.
2031 : Dix-sept ans plus tard, les seuls survivants parcourent la planète à bord d’un long train hyper-sophistiqué, le Transperceneige. A l’intérieur de la bête se construit le schéma social actuel, les pauvres sont entassés à l’arrière survivant dans des conditions misérables, parmi eux, un homme rêve de remonter vers cette classe aisée afin d’instaurer un système plus juste.
Snowpiercer, Le Transperceneige : Folie Baroque et version mécanique de l’Arche de Noé
Curtis (Chris Evans) est déterminé à renverser Wilford (Ed Harris) le concepteur de la locomotive, et prendre ainsi le contrôle du train avec l’aide d’un certain nombre de révolutionnaires avec cette idée somme tout marxiste « Toutes les révolutions passées ont échoué parce qu’ils n’ont pas pris le moteur – maintenant, nous allons prendre le moteur » et mettre fin à ce destin maudit.
Dans le film Matrix Morpheus déclare à son élu Néo
« il y a une différence entre connaitre le chemin, et arpenter le chemin »
Curtis décide de prendre ce chemin même si en cours de route, il découvrira que toutes les routes vers la liberté sont maculées de sang et de larmes.
Menés par Curtis, les insurgés décident de commencer leur voyage périlleux à travers des compartiments découvrant des wagons fabuleux, représentant à chaque fois une classe sociale, un autre monde à l’écosystème parfois étonnant. Cette avancée ressemble à une sorte de jeu vidéo où le héros franchit des niveaux en prenant conscience que tout n’est pas aussi noir où blanc et qu’il lui faudra faire des choix.
Snowpiercer n’est pas qu’une dystopie post apocalyptique, ou encore une fable sociale, bien qu’il fasse aussi référence à une réalité mondiale, celle où 99 cent de la population vit pauvrement tandis qu’1 pour cent de la population vit dans un luxe obscène. Certes le film parle de ses thématiques que l’on retrouve dans Elysium, mais Bong Joon Ho va plus loin, il parle aussi du parcours de l’humanité et son besoin de renouveau.
Dans ce film, une très belle photographie accompagne la bande son de Marco Beltrami (Warm Bodies, Wolverine, World War Z), qui livre ici une magnifique partition, on à l’impression d’entendre la neige et la bête dans sa musique.
Snowpiercer, Le Transperceneige de Joon-ho Bong est une satire puissante, efficace et implacable, un film d’anticipation d’une rare noirceur qui nous fait réfléchir sur la condition humaine. Techniquement, le réalisateur Bong Joon-ho sait utiliser les décors pour faire passer ce sentiment d’oppression en utilisant l’éclat de cette neige qui tranche et renforce l’atmosphère de ce train en perpétuel mouvement dans cet espace confiné.
Un magnifique film de Science fiction qui fait écho à ses films d’anticipations des années 70, comme le Soleil Vert (Richard Fleischer-1973), où plus récemment Les fils de l’homme (Alfonso Cuaron-2006).
Un genre de science fiction désespérant, angoissant, d’une violence inouïe où la folie de l’homme entraîne inévitablement une fin tragique. Swnopiercer se distingue non seulement par son visuel éblouissant mais aussi par un casting particulièrement réussi, Chris Evans prouve qu’il n’est pas que Captain America, l’interprétation est solide et plus subtile. A ses côtés on retrouve Tilda Swinton (We Need to Talk About Kevin), méconnaissable dans ce rôle de personnage froid et décalé, Jamie Bell (Billy Elliot, Tintin), Octavia Spencer (Jusqu’en enfer), Ed Harris (Shérif Jackson), John Hurt (1984) et les acteurs sud coréens Kang-Ho Song, Ko Ah-seong, tous les deux ont étés dirigés par le réalisateur dans The Host.
Bande-Annonce du Préquel Snowpiercer-Le Transperceneige
Fiche technique : Snowpiercer, Le Transperceneige
Réalisateur : Bong Joon-ho
Casting : Chris Evans, Song Kang-ho, Ed Harris, John Hurt, Tilda Swinton, Jamie Bell, Octavia Spencer, Ewen Bremner, Ko Ah-sung, Alison Pill, Vlad Ivanov, Franco Elder, Luke Pasqualino, Clark Middleton, Stephen Park
Genre : Drame, Science fiction.
Nationalité : Sud-Coréen.
Titre original : Snowpiercer
Distributeur : Wild Side Films / Le Pacte.
Durée : 2h05min.
Date de sortie : 30 octobre 2013.
Public : Interdit aux moins de 12 ans
Scénaristes : Bong Joon -ho et Kelly Masterson, basé sur la bande dessinée Le Transperceneige de Jacques Lob, Benjamin Legrand et Jean-Marc Rochette
Producteurs : Jeong Tae-sung, Lee Tae-hun, Steven Nam, Park Chan-wook, Robert Bernacchi, Choi Doo-ho , David Minkowski, Matthew Stillman
Directeur de la photographie : Hong Kyung-pyo
Concepteur de production : Ondrej Nekvasil
Costumes : Catherine George
Musique : Marco Beltrami
Montage : Steve M. Choe
Directeur artistique : Stefan Kovacik