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Ainsi va la vie, un film de Rob Reiner : Critique

Une nouvelle comédie romantique américaine de plus. Sorti en 2014 aux Etats-Unis, Ainsi va la vie a mis deux ans à nous parvenir. Un peu comme pourrait l’être un chef d’oeuvre qui, après une rude bataille contre les censeurs, réussissait à se faire sortir. Ce n’est évidemment pas le cas du film de Rob Reiner, loin de là.

Synopsis : Oren Little est un agent immobilier aigri et égoïste, à qui son fils vient confier la garde de sa petite-fille, dont il ignorait l’existence. Incapable de s’en occuper, il est contraint de demander de l’aide à sa voisin Léah, avec qui il va apprendre à se sociabiliser.

On en vient presque à regretter que le film ait finalement pu sortir. Il empêche à un autre film potentiellement meilleur de rencontrer son public. Pourquoi diable avoir attendu pour l’exporter ? Habituellement, les producteurs sortent un film d’abord aux Etats-Unis, et ensuite l’exporte, plus ou moins rapidement selon le succès au box-office. Parfois, le distributeur ne le sort qu’en DVD. Seulement, on remarque d’ailleurs que Ainsi va la vie est sorti dans le monde entier en 2014, sauf dans l’hexagone. Du coup, nos théories ne marchent plus, et on est en droit de se demander pourquoi le producteur a attendu si longtemps pour nous montrer ce film extraordinaire. Si vous avez une réponse, merci de commenter, parce qu’ici nous sommes dans la perplexité la plus totale.

C’est l’histoire d’un vieux papy ronchon (Michael Douglas) qui a perdu sa femme et qui déteste tout le monde qui rencontre une vieille mamie gentille (Diane Keaton) qui a perdu son mari. Voilà, rien que comme ça vous avez déjà vu tout le film, compris toutes les péripéties et comment ça allait se terminer. Le scénario, pour rapprocher ces deux êtres que tout oppose, décide de flanquer dans les pattes de Oren Little sa petite-fille. Car le père de la petite-fille (le fils de Douglas, si vous avez bien suivi) est toxico, il va en prison, la mère aussi est toxico. Ça c’est le prétexte pour rapprocher les deux. Il faut admettre que l’histoire est inintéressante au possible, ce qui n’aide pas pour accrocher à l’histoire. Oren Little vend des maisons à 8 millions de dollars, c’est donc un monsieur aisé. Rob Reiner filme donc une Amérique toute lisse, bien propre sur elle. Une représentation inintéressante, à la limite de l’écœurement.

Mais que peut-on bien trouver dans ce film ? Il paraît que Michael Douglas a réécrit son personnage : c’est donc un film basé sur la construction des protagonistes ! Que nenni. Tout est surappuyé, surjoué. Michael Douglas et Diane Keaton ne sont pas bons dans ce film, il n’y a vraiment rien à sauver c’est une catastrophe. Rob Reiner ne réussit pas à dresser des personnages suffisamment intéressants pour nous faire rester dans la salle. En guise de construction des personnages, un exemple de dialogue : le fils de Oren Little lui dit qu’il a appelé sa fille Sarah, et Little lui répond « Comme ta mère ». Horreur et dépression, ce dialogue là sonne terriblement faux, pourquoi ? Parce qu’il n’est pas du tout crédible un seul instant, et qu’il résonne dans notre tête comme une « information clé à donner au spectateur », et là encore on peut se demander : en quoi c’est important ? Pour montrer que le vieux est aigri à cause de sa femme et qu’il va s’attacher à la gamine pour cette raison-là, mais ça on l’a deviné dès le moment où Michael Douglas prononce cette phrase que personne ne dirait à son propre fils…

Ainsi va la vie est déplorable, tout simplement. Il y a quelques mois, nous avions été plutôt indulgents avec une comédie du même ressort, Joyeuses Fêtes des Mères. A regrets, car cette indulgence permet comme dit plus haut à ce genre de comédie sans consistance de persister, d’arriver sur nos écrans, d’entretenir le système, d’empêcher un potentiel bon film de se faire connaître, et fait perdre du temps au spectateur alors qu’il aurait pu être surpris, émerveillé. C’est à priori à cela que sert le cinéma.

Ainsi va la vie : Bande-annonce

Ainsi va la vie : Fiche technique

Titre original : And So It Goes
Réalisation : Rob Reiner
Scénario : Mark Andrus
Interprétation : Michael Douglas (Oren Little), Diane Keaton (Leah), Sterling Jerins (Sarah)…
Photographie : Reed Morano
Montage : Dorian Harris
Direction artistique : Matteo De Cosmo et Jan Jericho
Musique : Mark Sheiman
Production : Mark Damon, Alan Greisman et Rob Reiner
Sociétés de production : Castle Rock Entertainment, Foresight Unlimited et Envision Entertainment
Budget : 30 000 000 $
Genre : comédie romantique
Durée : 94 minutes
Dates de sortie : 14 septembre 2016

Etats-Unis – 2014