Un an, à peine, après la sortie de A.I. intelligence artificielle, Steven Spielberg replongera dans l’univers de la SF et signera un trépidant et visionnaire polar d’anticipation avec Minority Report. Le cinéaste usera de son talent afin de nous questionner sur la place du libre arbitre dans une société pré ordonnée : une fausse utopie sans criminel.
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Mal aimé à sa sortie, A.I. n'en reste pas moins une oeuvre magnifique, qui nous offre une science fiction universelle qui vire à l'intime. A.I. est ambitieuse, personnelle et révélatrice, une œuvre qui parle de la souffrance sous l’égide de la naïveté. Derrière son visage humaniste, se cache un cynisme, une mélancolie et une odeur de mort indescriptibles.
Souvent âpre et à fleur de peau, Tesnota est le premier film du prometteur Kantemir Balagov. Avec sa mise en scène qui suinte l’urgence, Tesnota nous dessine les traits parfois sombres de la place de la femme dans une société émiettée par ses traditions et l’omniprésence du conflit religieux.
Avec ses allures de grands blockbusters hollywoodiens, la nouvelle série de Netflix, Altered Carbon, est une réussite. Même si le résultat n’est pas toujours très finaud, la série arrive parfaitement à faire cohabiter l’action gore du polar au questionnement existentialiste de l’univers SF esthétisé à outrance.
Avec Devilman Crybaby, Masaaki Yuasa frappe un grand coup. C’est une avalanche de violence, de sexe, d’une jeunesse en proie à ses démons, où la lueur de l’humanité se disperse. Avec cette série d’animation bestiale, Netflix diffuse la première claque de l’année.
Avec son dernier film Pentagon Papers, Steven Spielberg fédère autour de la liberté journalistique et de l’émancipation féminine dans la prise de position politique; sujets qui dominent une œuvre qui brille par son urgence esthétique. Il y a de la vie, de la vigueur, une flamme humaniste qui prend corps dans Pentagon Papers.
La puissance drolatique de ses saynètes, cette mosaïque d’instants tenaces où la violence visuelle est latente, cet humour de situation (les deux policières), cette répartie forcenée dans les échanges verbaux, cette tristesse inconsciente font la force de The End of the F**king World, road movie pop et punk à la fois.
Avec Vers la lumière, Naomi Kawase parle de cinéma, de l’interprétation que nous portons aux images. Malgré sa belle mise en scène, elle s’empêtre à vouloir tout expliquer, à déployer son intrigue par l’instance possessive des mots, à cartographier sa dialectique par un symbolisme pompeux.
Sous les contours d’un scénario un peu trop scolaire, Burn Out arrive tout de même à relever la tête grâce à son réalisateur, qui démontre un talent visuel dans des scènes de course pleines d’adrénaline et la mise en tension organique de son personnage.
Alien Covenant et The Last Jedi, sortis cette année, n’ont pas fait que des heureux. Nombreux sont les fans qui ont crié au scandale. Cependant, au-delà du résultat et de la qualité première du film, l’attente du public érudit et de plus en plus connaisseur des univers en question se télescope avec la démolition même du mythe de ces sagas. Dans une époque où les blockbusters tendent à se ressembler, en voulant copier l’original pour ne pas échauder leur auditoire, la construction même de la continuité de ses sagas ne proviendrait il pas de la destruction de leur symbole ?
Avec toute la noblesse qui le caractérise, Harry Dean Stanton fait sa dernière apparition au cinéma avec Lucky. Touchant du doigt cette douce Amérique périphérique et multiculturelle, John Carroll Lynch accouche d’un amer récit initiatique, funèbre mais caressé par une humilité et une ironie souriante.
Dans une République démocratique du Congo qui devient l’allégorie d’un capitalisme effréné, Emmanuel Gras filme le dur labeur d'un vendeur de Charbon qui sillonne les routes dangereuses de son pays pour essayer de donner un avenir meilleur à sa famille. Entre documentaire et film d'aventures, Makala donne une nouvelle définition de l’héroïsme, même si son dispositif nous questionne sur la place de la caméra dans la sphère du documentaire.