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L’Abécédaire Artistique
Cet abécédaire vous parlera de :
Art en général, peinture, arts graphiques, sculpture, gravure, littérature, poésie, musique, cinéma, Histoire, gastronomie, traditions, arts vivants, théâtre, opéra, philosophie, etc.
Rendez-vous un jeudi sur deux pour une chronique d’art illustrée où vous découvrirez 5 définitions artistiques issues de lettres de l’alphabet choisies aléatoirement.
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Americana
catégorie : culture américaine, musique, nom propre, de l’espagnol (américaine) ou de l’anglais (l’adjectif American additionné du suffixe « a »).
Le mot Americana désigne la culture typique américaine, en particulier le folklore, ainsi qu’un style de musique. Americana est un nom qui peut résumer ce qu’on définit comme « l’esprit américain ». Ainsi, les cowboys, les grandes plaines, les routes Interstate, la country sont typiquement Americana. Il en va de même pour la cuisine américaine, les sports américains, etc.
De nos jours, Americana peut aussi faire référence à une époque américaine révolue et rétro, notamment les sixties, les Diners, les jukeboxes, les pin ups, le rock’n’roll, les maisons à clôture blanche, la culture rockabilly, etc. On retrouve l’esprit Americana du passé par exemple dans les vieilles pubs Coca-Cola ou les peintures de Norman Rockwell. Cependant, Americana désigne surtout et avant tout la culture américaine rurale et folklorique, en particulier dans les petits villes américaines, les paysages naturels vides, les Rocheuses, etc. Americana est donc à rapprocher de la country, c’est-à-dire la musique de la campagne, des fermes et des cowboys. C’est pourquoi, lorsqu’on pense Americana, on pense souvent à un chapeau de cowboy et une guitare, et pourquoi pas, un cheval pie.
L’étymologie n’est pas claire, mais Americana désigne sans hésitation tout ce qui rentre dans l’idée des valeurs américaines, mais aussi une forme de nostalgie américaine, une nostalgie pour l’Amérique vintage.
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Gumboot
catégorie : culture africaine, musique, danse, nom masculin, de l’anglais (botte en caoutchouc).
Avez-vous déjà entendu le gumboot ? Avez-vous déjà vu des danseurs de gumboot ? La pratique du gumboot désigne une danse énergique – et par extension une forme de musique de percussions – réalisée en tapant des pieds sur le sol et en tapant des mains sur des bottes en caoutchouc.
Historiquement, le gumboot dance nous vient d’Afrique du Sud. Durant, l’Apartheid, les mineurs noirs n’étaient pas autorisés à discuter sous peine de punitions sévères. Pour briser la solitude dans les mines, ils se mirent à communiquer discrètement à l’aide des mouvements de leurs bottes sur le sol, ou en tapant leurs chaussures de leurs mains ou contre leurs chaînes. Peu à peu, cette pratique propre aux mineurs est devenue une partie de leur culture et a même traversé les frontières de l’Afrique du Sud (on pratique le gumboot ailleurs en Afrique aujourd’hui).
De nos jours, le gumboot se perpétue sous la forme d’une danse rythmée qui peut être agrémentée de clochettes ou de morceaux de métal censés rappeler le bruit des chaînes que portaient les mineurs à l’époque. En plus d’être une partie du patrimoine culturel de ces populations, le gumboot fait aussi office de témoignage d’une époque et de moyen de se souvenir.
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Heldentenor
catégorie : opéra, nom masculin, du latin « tenere » (tenir ayant donné ténor) et de l’allemand « helden » (héros).
Le Heldentenor est littéralement un « ténor héroïque ». Il désigne un ténor expert dans les rôles chantés dramatiques, notamment wagnériens, et considérés comme les plus difficiles. Le Heldentenor, parmi les autres ténors, est capable de chanter ces rôles exigeants qui demandent une grande dextérité et puissance vocale. Il est le pendant masculin de la soprano wagnérienne. Parmi les voix masculines (du plus aigu au plus grave : contre-ténor, ténor, baryton, baryton-basse, basse), le ténor est la voix la plus rare. Plus rares encore sont les Heldentenors capables d’interpréter les complexes opéras de Richard Wagner (qui peuvent durer cinq heures).
A l’oreille, le Heldentenor sonne plus grave qu’un ténor classique. Il peut même sonner comme un baryton, toutefois, il s’en distingue par sa capacité à monter dans les aigus. Le Heldentenor dispose tout simplement d’une voix plus sonore, et ayant plus de poids qu’un ténor classique. Il est aussi doté d’une plus grande puissance vocale notamment dans le milieu et le bas de son instrument – raison pour laquelle il peut passer pour un baryton.
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Imagisme
catégorie : littérature, poésie anglo-saxonne.
L’imagisme désigne un mouvement poétique qui s’épanouit dès le début du XXème siècle, au Royaume-Uni et en Amérique du nord. Très souvent en art, de nouveaux mouvements émergent en opposition aux précédents. Il en va de même pour l’imagisme qui naît d’une volonté de rompre avec la poésie romantique ou victorienne.
Un peu à l’image de l’acméisme (voir entrée éponyme, Abécédaire Artistique n°1), qui, en Russie, revient à une poésie concrète, opposée aux envolées lyriques de la poésie symboliste, l’imagisme apparaît au Royaume-Uni et en Amérique du Nord pour revenir à une poésie d’images. Concrètement, les poètes imagistes rejettent la poésie abstraite pour revenir à des poèmes qui cherchent à retranscrire l’essence d’une image choisie à l’aide d’un langage précis et non pas lyrique. Logiquement, les imagistes cherchent aussi à innover en créant de nouvelles formes poétiques. Ils ont, par exemple, recours aux vers libres.
Ils s’opposent aux préceptes poétiques alors en place à leur époque, et notamment poursuivis par les poètes géorgiens (nom qui leur vient du roi George V, petit-fils de la reine Victoria) qui perpétuent la tradition de la poésie romantique et victorienne.
L’écrivain irlandais James Joyce (1882-1941) est le plus connu des poètes imagistes.
Dans une station de métro (in Personae, 1926) est un poème imagiste écrit par l’auteur américain Ezra Pound (1885-1972):
L’apparition de ces visages dans la foule :
Pétales sur une branche humide et sombre.
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Opéra buffa et opéra seria
catégorie : opéra, musique classique, musique baroque, théâtre, arts du spectacle vivant, noms masculins, de l’italien (œuvre comique et œuvre sérieuse).
Comme le théâtre, l’opéra est un type d’œuvre qui peut prendre plusieurs formes. Les plus connues historiquement sont l’opéra buffa et l’opéra seria : comédie ou tragédie. Ces noms nous viennent de l’italien, la péninsule italienne ayant joué un rôle prépondérant dans le développement de l’opéra dans les années 1600. Très vite, comme au théâtre, les deux genres apparaissent. L’opéra doit divertir de manière heureuse, comme de manière plus tragique, de façon à correspondre à toutes les humeurs possibles de son public.
C’est dès le XVIIIème que l’opéra seria, en Italie, notamment à Naples, à ses débuts, est codifié à la fois musicalement et scéniquement pour donner à voir un éventail de possibilités dramatiques. Le but est de s’inspirer des tragédies de Racine. L’opéra seria modifie les mélodies et le livret : les fioritures scéniques, comiques et rocambolesques sont mises de côté. Les thèmes sont repris en s’inspirant de l’Antiquité et de la chevalerie : morale, abnégation, bonne conduite et coups du sort rythment les intrigues qui n’avancent que dans le récitatif. Et pour cause, les airs se simplifient et l’aria da capo est privilégiée (voir l’entrée éponyme, Abécédaire Artistique n° 5). La fin d’un tel opéra noble peut néanmoins être marquée par un dénouement heureux, qui triomphe du sort.
Parallèlement, l’opéra buffa continue de son côté sa marche vers le comique. Comme son homologue dramatique, l’opéra buffa se compose de récitatifs et d’arias, souvent da capo. Au début, il ne se distingue de l’opéra seria que par ses thèmes et son caractère plus comique. Toutefois, à mesure que les genres émergent, l’opéra buffa désigne des œuvres musicales entièrement comiques. L’opéra buffa, au contraire de l’opéra seria, s’intéresse à des sujets moins éloignés et abstraits. Point de mythes antiques ou de chevalerie, l’opéra buffa met en avant les petites gens.
C’est Rossini qui, au XIXème siècle, le fait disparaître en créant le dramma buffo, qui désigne à peu près ce qu’était l’opéra buffa avant de devenir entièrement comique : une histoire à la fois sérieuse et comique dont le final est heureux. On l’appelle aussi semiseria.
Les Noces de Figaro (voir l’entrée éponyme, Abécédaire Artistique n°1) est sans doute l’opéra comique le plus connu. Sur un livret de Lorenzo da Ponte, d’après la pièce de Beaumarchais, la célèbre musique est composée en 1785 par Mozart.
Pour vous proposer encore beaucoup d’entrées artistiques passionnantes à la rentrée, l’Abécédaire Artistique prend des vacances d’été. Rendez-vous en septembre pour 5 nouvelles définitions artistiques illustrées un jeudi sur deux.