Les éditions Glénat publient le second tome de Friday, d’Ed Brubaker et Marcos Martin.
Avec Friday, Ed Brubaker s’est entouré du dessinateur Marcos Martin et éloigné de ses traditionnels récits sombres et pessimistes, pour explorer le fantastique post-adolescent. À Kings Hill, une petite ville américaine, ont lieu de nombreux événements troublants. Friday, le personnage principal, de retour sur place pour les vacances universitaires, est rapidement recrutée par son ami Lancelot, jeune détective local venant occasionnellement en aide à la police. Ensemble, ils vont enquêter sur une affaire pour le moins énigmatique.
Dans le premier tome, la dynamique complexe entre Friday et Lancelot se trouvait au cœur du récit, investissant un arc presque aussi central que l’intrigue policière. Et alors que des phénomènes paranormaux commençaient à se produire, l’intrigue se complexifiait, intégrant une « Dame Blanche » semblant poser une menace imminente. Le second tome donne à voir Friday en plein deuil, terriblement affectée par la mort tragique de Lancelot. Elle rechigne à sortir de son lit et n’accorde qu’un intérêt relatif aux quelques visiteurs de passage qui aimeraient lui apporter leur soutien. Jusqu’à ce que Danny, son ex, lui apprenne que l’affaire va être classée : l’inspectrice dépêchée à cette occasion estime que la disparition du jeune homme est due à un banal accident.
Ed Brubaker et Marcos Martin vont alors échafauder une enquête à rebours. Friday reçoit du père de Lancelot un présent posthume : le journal d’enquêtes de son ami. Elle tente de démêler les fils reliant ses dernières enquêtes et, à force d’insistance, perce à jour un complot – dont elle peine toutefois à comprendre tous les tenants. Prévoyant, Lancelot a anticipé chacune de ses étapes et lui a laissé des indices et outils précieux. L’obstination de l’une, l’intelligence de l’autre vont contribuer à faire avancer l’enquête, portant (en plus de la mort du jeune homme) sur une dague dotée de pouvoirs magiques, et débouchant sur un complot de créatures s’apprêtant, de toute évidence, à semer le chaos en ville.
Bien mené, plutôt astucieux dans sa manière d’évoquer le deuil et de caractériser ses personnages secondaires (dont le shérif, rendu impuissant face aux événements), ce second tome de Friday dévoile de nombreux nouveaux éléments et se clôture par un cliffhanger inattendu, rendant malléable la chronologie de l’histoire. Le gros du mystère reste cependant intact et l’on peut compter sur Ed Brubaker et Marcos Martin pour nous ménager quelques belles surprises…
Friday (T.02), Ed Brubaker et Marcos Martin
Glénat, août 2023, 120 pages