La collection « Hachette Heroes » propose une nouvelle édition actualisée d’Ultimate Star Wars. Cet ouvrage encyclopédique et richement illustré traverse les disciplines (cinéma, dessins animés, comics…) avec pour objectif de présenter les personnages, les lieux, les véhicules ou les objets technologiques qui, ensemble, contribuent à façonner la mythologie sans cesse renouvelée de Star Wars.
Sur la forme, cette nouvelle édition d’Ultimate Star Wars possède assurément de quoi flatter les yeux des aficionados de la franchise : beau-livre caractérisé par une couverture dure, un format respectable de 26cm x 31cm, un épais papier glacé et des illustrations foisonnantes, l’ouvrage constitue en outre une somme impressionnante sur les personnages, les lieux, la technologie ou les véhicules à l’œuvre dans la franchise transmédiatique Star Wars, créée par George Lucas et désormais exploitée par Disney. En un peu moins de 400 pages, les auteurs reviennent abondamment sur Anakin Skywalker, R2-D2, la Cité des Nuages, les droïdes de combat ou encore le Faucon Millenium. Cet Ultimate Star Wars couvre un spectre certes exhaustif et impressionnant, mais la volonté des auteurs de se pencher sur toutes les composantes de la mythologie occasionne cependant un contrecoup fâcheux : ce qu’on gagne en amplitude, on le perd en capacité d’analyse. Pour s’en convaincre, il suffit de mettre en parallèle les évocations d’Anakin Skywalker/Dark Vador ici présentes avec l’effeuillage minutieux récemment proposé par Dick Tomasovic et Björn-Olav Dozo aux éditions Les Impressions Nouvelles. Était-il pertinent de consacrer un traitement semblable au père de Luke, mythique cyborg s’il en est, et à, mettons, Ahsoka Tano ou Dark Maul ? On peut en douter.
Cette réserve mise à part, force est de constater qu’Ultimate Star Wars offre une immersion complète et compassée dans l’univers Star Wars. Des relations complexes et devenues conflictuelles entre Obi-Wan et Anakin Skywalker à l’influence de Maître Yoda sur l’Ordre Jedi en passant par les innombrables fantassins de l’Empire appelés Stormtroopers, cette encyclopédie dite visuelle passe en revue, un à un, tous les motifs, personnages et lieux d’une franchise pléthorique et investissant différents médiums. Ingénieusement, des repères chronologiques sont adossés aux personnages faisant l’objet d’une fiche spécifique : le sénateur Palpatine, représentant effacé de la planète Naboo doublé d’un seigneur Sith surnommé Dark Sidious ; le comte Dooku, apprenti de ce dernier et trahi par lui ; le tandem Luke Skywalker-Princesse Leïa, etc. D’autres protagonistes sont évoqués plus succinctement, à l’image de Jar Jar Binks ou Jabba le Hutt, même si, exhaustivité oblige, le palais de ce dernier apparaît lui aussi en bonne place, en tant que forteresse impénétrable située dans une zone isolée de Tatooine (autre fiche au programme) au sein duquel il peut recevoir ses amis criminels et les distraire grâce à ses danseuses.
C’est ainsi que le lecteur est appelé à se fondre dans la mythologie Star Wars. Il redécouvre les droïdes protocolaires, la soif d’émancipation du rebelle Anakin, le pilote du Faucon Millenium Chewbacca ou encore des Stormtroopers, volontaires ou enrôlés, conçus en écho de la volonté impériale de Palpatine. En 1977, Harrison Ford déclarait que Star Wars s’intéresse avant tout aux gens et non à la science, cela le rendant selon lui accessible et populaire. Cette chair « humaine » transparaît clairement dans l’ouvrage, à travers des personnalités nuancées comme Han Solo, Anakin Skywalker ou encore Padmé Amidala. Mais l’ouvrage rappelle aussi à dessein ce que la franchise doit à ses décors et accessoires, raison pour laquelle il met en exergue une multitude de lieux et de mondes habités, dont Naboo, la planète des sables Tatooine, Coruscant (où se trouve le siège du gouvernement), la planète Lothal située sur la Bordure Extérieure, la ferme des Lars, le Temple Jedi ou encore l’arène de Mos Espa financée par les Hutts. L’iconique Étoile de la mort, considérée par l’amiral Motti comme l’engin de guerre le plus puissant de tout l’univers, a évidemment voix au chapitre, tout comme, dans une moindre mesure, les peintures de Ralph McQuarrie ou les maquettes du chef décorateur Gavin Bocquet.
L’ouvrage se referme sur les véhicules et les objets caractéristiques de la franchise, en ce y compris les sabres laser, les blasters, les holocrons Jedi ou encore les armures. Ultimate Star Wars constitue donc une somme appréciable, volumineuse et panoptique, de nature à dresser un panorama complet de l’univers Star Wars. L’encyclopédie s’avère en revanche plutôt chiche sur les reliefs biographiques, relationnels ou psychologiques de certains des principaux protagonistes. Mais cet univers étendu est tellement foisonnant qu’il est difficile de lui en tenir rigueur…
Ultimate Star Wars, ouvrage collectif
Hachette, décembre 2021, 352 pages