Master class Dario Argento : le cinéma italien à l’honneur au FEFFS
Master class Dario Argento : après Joe Dante l’an dernier, le FEFFS a accueilli pour sa 9ème édition le maestro du cinéma de genre italien, Dario Argento. Le cinéaste qui a popularisé le giallo, et qui est reconnu pour ses films à l’esthétique très recherchée s’est donc prêté à l’exercice de la master class. Cette master class a été conduite par Jean-François Roger, directeur de la programmation de la cinémathèque française. LeMagduciné étant sur place, nous n’avons pas résister au plaisir de partager avec vous cette leçon du cinéma du grand réalisateur transalpin.
Première partie : Les premiers pas dans le cinéma – « Le premier film qui m’a marqué est un film fantastique que j’ai vu en vacances avec ma famille. »
Jean-François Roger : Ton père était producteur de cinéma et ta mère photographe, est-ce que cela a déterminé ton envie de faire du cinéma ?
Dario Argento : Non ce ne sont pas eux qui m’ont décidé à faire du cinéma. Je pense que c’est la lecture ou les films que j’ai vus. Ma mère pensait que je serais un écrivain, mon père ne pensait rien.
Ce qui t’as poussé à faire du cinéma, comme beaucoup de ta génération, c’est le cinéma lui-même. Quelles étaient tes premières émotions de cinéma ?
Dario Argento : Il y a des films qui m’ont frappés, je l’ai écrit dans une biographie qui sortira en France l’an prochain. Le premier film qui m’a marqué est un film fantastique que j’ai vu en vacances avec ma famille. C’était le Fantôme de l’opéra de Lubin avec Peter Lorre, qui m’a beaucoup troublé. Près de ma maison, il y avait un grand cinéma, et pendant l’été ils ont fait une rétrospective de cinéma fantastique et mon père avait une carte pour entrer sans payer. J’utilisais cette carte et je passais les plus beaux après-midi de ma vie, pour voir des vieux films comme Frankenstein. C’est ça qui m’a touché dans ma conscience. Puis j’ai travaillé dans un journal de cinéma et un journal de Rome. J’ai fait critique de cinéma parce qu’une critique est tombée malade. Son congé a duré longtemps, et j’ai pris de l’influence et je suis devenu critique officiel pour le journal. Les choses se sont passées très naturellement. J’ai commencé à écrire et c’était un beau moment de ma vie. Tout seul avec la page blanche, écrire une histoire qui se composait devant mes yeux. Je pensais que c’était le travail de ma vie. Puis une fois, j’ai écrit un film et je pensais que je pouvais le diriger.
Pour rester sur ton expérience de critique, on a une idée de la critique italienne comme étant conformiste, t’es-tu opposé à cette vision, t’intéressais-tu à des films auxquels la critique ne prêtait pas attention ?
Dario Argento : J’ai eu une expérience en France, lorsque j’étudiais à Paris, de la critique française. Une expérience différente, quand je vois les critiques italiennes très professorales. Un côté social c’est bien, sinon ça n’intéresse personne. Ce sont des critiques nées pendant le néo-réalisme. Pendant que je faisais mes critiques, mon directeur m’envoyait des lettres parce que j’écrivais des stupidités. Il disait ça, mais je voyais dans ses yeux qu’il pensait que j’avais raison. Il pensait que les films de Leone étaient des films commerciaux. J’avais toujours ce cauchemar où j’entrais à la rédaction et le concierge me disait qu’il avait une lettre pour moi. J’ai cependant eu une expérience très belle, je n’avais pas d’assistants, je voyais tous les films moi-même. Je passais d’excellentes soirées à voir des films.
Tu parles de ton expérience de scénariste et de Sergio Leone, une des tes grandes collaborations est celle sur Il était une fois dans l’ouest. Comment s’est passée ta rencontre avec Sergio Leone ?
Dario Argento : J’ai eu une interview avec lui, puis nous sommes devenus amis. Il avait un film qui lui posait problème, où le protagoniste principal était une femme. En Italie, c’était problématique, notamment pour le western. Il a eu l’idée de faire écrire le scénario préparatoire à des jeunes comme Bernardo Bertolucci et moi. Bernardo Bertolucci a d’ailleurs dit à Sergio Leone qu’il aimait beaucoup comment il filmait le cul des chevaux. Leone pensait que les jeunes pouvaient mieux comprendre les femmes.
Et le scénario a été alors complètement différent ou c’est le personnage de Claudia Cardinale qui devait être le personnage principal ?
Dario Argento : Oui c’est Claudia.
On va aborder ta carrière de réalisateur. Tu réalises un premier film, L’Oiseau au plumage de cristal, on est en 1970. C’est un thriller criminel qu’on nomme giallo et tu t’es spécialisé dans ce genre là, pourquoi as-tu enchaîné une série de films de ce style là ?
Dario Argento : Parce que le premier film a été un succès que personne n’avait prévu. Alors on m’a demandé d’en faire un autre.
C’est le succès qui a déterminé cela. Mais il y a un point commun entre tous ces films, c’est la peur. C’est une émotion qui t’intéresse ?
Dario Argento : Oui, après j’ai compris que ça m’intéressait, le fantastique. Je repensais à mon passé avec les films comme le Fantôme de l’opéra. Toute ma vie j’ai aimé ce genre de films. Après j’ai compris que c’était ma vie. Je suis du côté de l’imaginaire.
Je propose qu’on voit un extrait de L’Oiseau au plumage du cristal. Je pense que c’est une scène qui va annoncer tout ton cinéma.
La scène est un dispositif artistique où il enferme son personnage dans une cage de verre. Le personnage veut entrer dans une image et il n’y parviendra pas. Je pense que c’est la clé de ton cinéma. Tu ne vas cesser de raconter l’histoire de personnages qui veulent rentrer dans une image, comment t’es venue cette idée ?
Dario Argento : C’est comme un poisson dans un aquarium qui regarde la réalité et qui ne peut rien faire. Puis j’ai pensé au problème de la mémoire qui est un peu illusoire. Chacun voit la même scène et chacun a une version de cette scène. Il y a un filtre en fonction de notre culture et de notre expérience. Le personnage a vu une scène mais il ne comprend pas. C’est ce qui m’a obsédé pour ce film.
C’est une leçon hitchcokienne qui a beaucoup été exploitée par des cinéastes de ta génération. Regarder n’est pas voir. On peut regarder et ne pas voir. C’est ce qu’on va voir dans beaucoup de tes films et tu vas faire pareil avec le son. Ce qui est intéressant aussi dans cette scène, c’est la musique de Morricone. Tu vas travailler avec lui pour tes trois premiers films et sa musique est dissonante, elle refuse la mélodie. Comment s’est passée ta collaboration ?
Dario Argento : Pour la première fois, Morricone a voulu improviser. La musique a été improvisé dans un studio pendant qu’on passait le film avec un groupe de musiciens, comme dans une jam session. Morricone jouait de la trompette. La musique était à chaque fois différente de l’autre. C’est une grande expérimentation qu’il a fait ici.
Cela rajoute beaucoup à la frayeur. On est plus effrayé par cette construction de la musique que si elle avait souligné la frayeur ?
Dario Argento : Oui c’était le plus important. Une musique plus émotionnelle, qui vient de l’émotion de gens qui voient la scène pour la première fois. C’est une expérience qu’il n’a pas fait plusieurs fois. Il y avait un risque que la musique ne marche pas.
Et il n’y a pas de mélodie. On se rappelle tous des musiques de Morricone pour les films de Leone, mais ici sans mélodie c’est difficile.
Dario Argento : Si, au début du film, il y a une mélodie. D’ailleurs Tarantino a repris la musique du début pour son film Grindhouse. Morricone ne voulait pas vendre, il lui a offert de l’argent et il l’a vendu. A moi, il n’a rien offert. Il a juste mis à la fin « Merci à Dario Argento », mais il ne m’a rien donné.
Deuxième partie : Un artisan des couleurs et du son – « J’étais dans une sorte de transe, de folie, d’associations d’idées un peu freudiennes. »
Avançons dans ta carrière, tout en restant du côté du son. Ton quatrième giallo est Profondo Rosso, et là nouveau tour de force, tu fais appel à un groupe de rock progressif italien, les Goblins. Pourquoi as-tu eu cette idée là ?
Dario Argento : Je pensais changer et prendre Georgio Verdini, un jazzman italien. Il a commencé à faire la musique pendant que je tournais le film. Mais la musique n’était pas juste avec les scènes. J’ai demandé à mon éditeur musical de chercher un groupe étranger. Il a pensé à de grands groupes anglais comme les Pink Floyd. Nous sommes allés parler avec eux à Londres, mais il était en train d’enregistrer The Wall et c’était très important pour eux. J’avais pensé aussi à Genesis. Avec mon éditeur, on a cherché de nouvelles personnes, très jeunes, on pensait que c’était une idée intéressante. On a écouté des démos, et découvert ce jeune groupe pas connu qui ne s’appelait pas encore les Goblins. Ils avaient une musique très intéressante. C’est le succès de Profondo Rosso, sa musique étrange.
Profondo Rosso est un film qui repose une nouvelle fois sur une perception fausse d’une image au début du film. On avait découvert le film quand il est sorti, après Suspiria en France, dans une version courte (1h40 au lieu de 2h). On s’est rendu compte que la majorité des scènes enlevées sont des scènes avec Hemmings et Nicolodi. On remarque que ces scènes sont autobiographiques et qu’elles rejouent ta rencontre avec Daria Nicolodi. On avait déjà pu remarquer ça dans le film précédent, Quatre mouches de velours gris. Est-ce que ça te plait de mettre des aspects autobiographiques dans tes films ?
Dario Argento : Quelquefois ce sont des inconsciences. J’étais pas conscient que c’était un peu l’histoire de ma vie, je n’y pensais pas. Puis quand le film était fini, dans la salle, ma femme m’avait dit : « Tout le monde me regarde, qu’est-ce que tu as fait ? « . J’ai répondu : » Rien ». C’est une autre histoire. C’est pas vraiment l’histoire de ma vie, mais de mes rêves ou cauchemars.
Suspiria est un coup de tonnerre. Tu passes au genre surnaturel. Quand le film est sorti, on avait le sentiment de n’avoir jamais vu ça. L’horreur opératique. On avait l’impression que le scénario ne cherchait pas l’horreur à travers la psychologie des personnages. On avait l’impression d’avoir jamais vu ça, mais il y a cependant plein d’influences. Est-ce que tu peux nous parler de ce qui t’as inspiré pour Suspiria. Genre Walt Disney, la cinquième victime, etc..
Dario Argento : Avant de faire Suspiria, je me demandais ce que je pouvais faire de plus que Profondo Rosso. Je suis revenu à mes souvenirs d’enfance.
On retrouve le thème de l’enfance, avec les sorcières.
Dario Argento : Oui. Et puis les grands films du passé, de l’expressionnisme allemand. Les Walt Disney comme Blanche-Neige. Je ne pense pas avoir fait un film si fort ( à part Opera).
Avec un usage irréaliste des couleurs. On pense à quelqu’un qui a fait un usage pareil des couleurs, c’est Mario Bava.
Dario Argento : Oui mais avec des autres couleurs. Lui, il a inventé un mur où c’était juste du tissu, et de l’autre côté il y avait une lumière qui donnait une luminescence. Cela rappelait le technicolor des années 40-50, comme John Ford. J’ai utilisé ça pour faire un film tout fantastique. Et j’ai commencé à travailler avec les femmes. C’est plus facile qu’avec les hommes. Elles subissent les plus folles envies du cinéaste avec enthousiasme, alors que les hommes discutent. Les femmes ont une disposition pour aller au fond des choses. C’est pour ça que j’ai beaucoup de femmes pour protagonistes et souvent très jeunes. Comme Jennifer Connelly dans Phenomena qui a 13 ans. Ma fille, Asia, aussi.
Avant de parler de la psyché féminine, je voudrais parler d’Inferno qui est un film encore plus fou que Suspiria. C’est un film difficile à résumer. Tout ce qui arrive ne procède pas d’une logique psychologique mais poétique et cela vient notamment de ton utilisation de la couleur. Je propose qu’on regarde un extrait d’Inferno.
Ce que j’aime dans cet extrait, c’est que c’est un cauchemar. Ce qu’on voit n’a l’air d’obéir à aucune logique, on s’attend à ce que le marchand de hot-dog vienne sauver le vieil homme mais finalement il l’assassine, et on le reverra d’ailleurs plus du film. Il y a un peu d’humour aussi. Le héros du film est la mort, et elle est vêtue de noir. Ici, on se retrouve dans une nuit d’éclipse de lune donc tout est noir, et la mort devient blanche et le cuisinier est tout en blanc. On a une véritable logique poétique, la scène est absolument cohérente si on sort de la convention du scénario, si on suit la logique des rêves, des cauchemars, dictée par le choix des couleurs. C’est sans doute la scène la plus radicale que j’ai vue dans cette direction là au cinéma. Je voudrais que tu nous parles de cette scène là, qui a été véritablement tournée à Central Park. Tu as fait ramener des rats non ?
Dario Argento : Je voulais dire que dans cette scène, un rat a véritablement mordu son oreille. On avait l’impression qu’il récitait quand il faisait « Aaaah aaah », mais en fait c’était vrai. Et puis après il est allé à l’hôpital.
Mais d’où ils venaient ces rats ?
Dario Argento : De la Pologne. Ils sont arrivés avec des polonaises. La scène vous l’avez très bien expliquée. Ce film pour moi, est aussi un mystère. Un film où je comprends pas tout. J’étais dans une sorte de transe, de folie, d’associations d’idées un peu freudiennes, les chats, les rats, etc.. Tout le film est une énigme qui est difficile à expliquer. Quand j’ai vu le film avec la présidente de la Fox qui a produit le film, elle est restée sans expression pendant tout le film. Et quand il était fini, elle m’a dit : « Je comprends rien, pourquoi toute cette énigme ». J’ai répondu que je voulais que le public donne une explication. Mais elle a dit que c’était impossible pour le public américain. Il a peu marché aux USA, mais il a bien marché dans d’autres pays. Il faut regarder ce film avec des yeux différents.
Oui c’est toute la beauté du film, le fait qu’on ne comprend rien.
Troisième partie : L’exploration du psyché féminin et de l’enfance – » J’ai commencé à m’intéresser à l’enfance parce qu’elle n’est pas corrompue par le discours, la politique, elles (NDLR : les jeunes femmes) sont libres dans la pensée, elles ont des idées géniales. »
Après ce film, tu retournes au giallo avec Ténèbres, et après tu enchaînes toute une série de film (Phenomena, Trauma, Le Syndrome de Stendhal) où tu vas t’intéresser à la psyché féminine. Avec des jeunes femmes tu vas t’interroger sur leurs névroses, leurs obsessions. Elles font toutes des choses qui leurs ouvrent les clés vers un autre univers : Jennifer Connelly est somnambule dans Phenomena, Asia est anorexique dans Trauma et ultra sensible aux œuvres d’arts dans le Syndrome de Stendhal. Cette infirmité leurs ouvre des portes vers l’imaginaire. Tu vas t’interroger sur les jeunes femmes et leurs mystères.
Dario Argento : Oui, j’ai commencé à penser aux jeunes femmes avec Suspiria. Le projet initial était de faire une école avec des élèves très jeunes, 11-12 ans, mais le distributeur n’a pas voulu. J’ai commencé à m’intéresser à l’enfance parce qu’elle n’est pas corrompue par le discours, la politique, elles sont libres dans la pensée, elles ont des idées géniales.
Ce sont des films qui rappellent les contes de fées. Dans Trauma avec les têtes coupées qui rappelle Alice aux pays des Merveilles, ou dans Phenomena avec les insectes et le singe. Je propose qu’on voit un extrait de Phenomena vu que c’est une des choses que tu as fait de plus beau. En plus je vais vous montrer un extrait d’un film qui n’est pas d’Argento mais qui aurait pu servir d’inspiration (Extrait de Nosferatu). On a un rapport entre Murnau et toi très éclairant. Dans l’expressionnisme le monde psychique pénètre le monde réel, et je pense que c’est ce que tu veux faire dans tes films. Je pense donc que l’expressionnisme a eu une réelle influence sur toi.
Dario Argento : Oui, oui très importante, j’ai vu mon premier film expressionniste allemand à Paris quand j’étais étudiant. J’ai trouvé ça incroyable. Une fois j’ai été invité par la cinémathèque de Munich où j’ai présenté quelques uns de mes films et on m’a montré quelques films expressionnistes colorisés et c’était une expérience fantastique. Comme une île au trésor. On retrouve l’expressionnisme partout, dans la peinture, dans la littérature et certains cinéastes français aussi.
C’est toi qui va le plus loin, je pense. Tes films sont presque des films muets parfois. D’ailleurs les extraits qu’on a vu était quasiment muets. Bon, je vais remonter à une généalogie encore plus lointaine que le cinéma expressionniste, qui est le cinéma italien des années 10. Le cinéma des Dive avec des actrices très emphatiques qui expriment leurs émotions en tordant les bras, des figures de l’hystérie. Et je pense que dans les années 10, il y a déjà les origines du giallo. Le giallo c’est l’histoire d’une femme qui est seule et qui à peur. Il y a un désir d’avoir peur, une dimension sexuelle même. J’ai l’impression que dans le cinéma italien des années 10, il y a quelques choses qui se retrouvent dans ton cinéma.
Dario Argento : Oui c’est vrai et c’est vrai que c’est un peu l’origine du giallo. Cette possibilité d’avoir peur et une chose qui est sexuelle. Le désir d’être tuée, d’être possédée par un autre, une arme. Le couteau est un peu phallique.
On a pas parlé d’éléments un peu plus formels, mais tu aimes bien les défis techniques. Tu aimes bien les longs plans à la Louma, la Steadycam. Pourquoi aimes-tu ce genre de défi ? On a l’impression que tu veux dépasser les caractéristiques traditionnelles du film pour trouver, grâce à la caméra, un endroit que l’œil humain n’atteint pas. Je pense notamment au fameux plan à la grue dans Ténèbres. Pourquoi aimes-tu cela ?
Dario Argento : Je pense que c’est surtout parce que dès qu’une nouveauté technique apparaissait, je voulais l’essayer. En pensant qu’elle me permettrait d’explorer de nouveaux terrains.
Je propose qu’on boucle cette discussion avec un dernier extrait qui est une réponse au premier. C’est le début du Syndrome de Stendhal. Ce qui caractérise ton œuvre, c’est le mélange entre l’art noble (peinture, opéra) et la pop culture populaire (giallo, horreur). Je trouve que tu t’es magnifiquement servi de ces deux éléments pour en faire une œuvre visionnaire.
Dario Argento : Oui, c’est mon inspiration qui me porte dans ces chemins imaginaires. La musique, la peinture. La musique de cet extrait avait été faite par Ennio Morricone, et on peut lire le morceau de gauche à droite, et de droite à gauche et c’est le même. Ce passage où Asia déambule à travers les peintures est l’un des plus beaux moments de ma carrière.