Chronique du Festival de Télévision de Monte-Carlo, 15 juin 2015: Conférence 12 Monkeys
En cette troisième journée du Festival de Télévision de Monte Carlo, trois événements majeurs ont particulièrement attiré l’attention du public.
Les différentes activités de ce 15 juin, articulées autour de la série 12 Monkeys tirée du long-métrage de Terry Gilliam, l’armée des 12 singes, ont été organisées grâce à la participation de la chaine Syfy et de CanalSat qui, le 20 janvier dernier diffusait en France le pilote de la série, en quasi simultané avec les Etats-Unis.
La conférence 12 Monkeys, tables rondes et déjeuner, a su captiver les journalistes. Le moment était propice à l’échange avec les acteurs de la série, Amanda Schull et Aaron Stanford, qui se sont confiés sur leur passion commune de la Science-fiction. Pour la première saison, ils n’avaient qu’une idée globale du scénario et devaient s’appuyer sur l’écriture des rôles pour habiter les personnages au travers des ellipses temporelles.
La série 12 Monkeys, production d’anticipation, imagine la vie sur Terre en 2035 totalement anéantie par un virus. Les raisons de l’apparition de ce phénomène restent encore inconnues, ainsi par l’intermédiaire d’un voyage dans le temps, les acteurs vont tenter de découvrir les causes de cette catastrophe. L’actrice de cette série, connue pour avoir joué dans la série Suits, s’est notamment faite remarquée par son élégance à chaque passage sur le tapis rouge, et dans la salle de presse par son charisme naturel.
Le deuxième événement marquant de cette journée a été la séance de dédicaces de Texas Rising, où quasiment tous les acteurs principaux étaient présents pour promouvoir cette série prometteuse en Europe, puisqu’il est souvent compliqué pour le public du Vieux Continent de s’identifier où d’apprécier à sa juste valeur les séries Westerns. Par ailleurs, cette œuvre évoque l’apparition des « Texas Rangers » au début du XIX siècle. Avec ce synopsis, on comprend clairement qu’elle s’inscrit dans la lignée des Westerns traditionnels, et que l’on y retrouvera les codes spécifiques de ce registre.
D’un point de vue globale, la séance de dédicaces en elle-même a été un véritable succès avec près de deux heures et quart à avoir échangé avec le public au lieu d’une heure trente initialement prévu. Ceci démontre une nouvelle fois la grande disponibilité des acteurs et réalisateurs lors de ce festival, qui permet de créer un véritable lien entre le public et les stars.
En toute logique, en termes de promotion, l’organisation de Monte Carlo avait décidé de planifier l’avant première de Texas Rising juste après cette séance de dédicace.
Dans une salle totalement remplie, pour la dernière projection de la soirée, les organisateurs ont fait appel une nouvelle fois aux services de la brillante présentatrice de la Cérémonie d’Ouverture, Génie Godula. Elle a merveilleusement maîtrisé sa prestation, permettant en dix minutes d’introduction, de donner l’opportunité à l’équipe de « Texas Rising » d’exprimer leurs opinions concernant les conditions de production. Bien que les discours, aient été assez classiques, les journalistes ont constaté tout de même une réelle volonté, pour l’équipe, de s’appuyer sur ce casting de grande qualité, et tenter de créer ainsi une série à succès. Cependant, on peut remarquer que le discours de cette équipe a semblé être beaucoup moins humain et moins en connexion avec le public. A titre de comparaison, les acteurs de la série « Empire » au cours de la deuxième journée paraissaient beaucoup plus abordables, et on ressentait un réel plaisir à communiquer avec leur audience. Mais, ce ton plus sérieux était sans doute voulu par l’équipe de Texas Rising après s’être prêtée à une séance de dédicaces à prolongations.
Concernant, la projection en elle-même, le Festival a sans doute commit sa première erreur puisqu’elle n’avait pas pensé à ajouter les sous-titres en français, alors que la grande majorité du public de cette salle était francophone. Nous avons ainsi assisté à un moment regrettable pour cette œuvre et pour son équipe, puisque près d’un quart du public est parti avant la moitié de cette avant première. Habituellement, ce type de comportement pourrait être assimilé à un certain manque de respect, mais il était cette fois-ci parfaitement compréhensible puisque les dialogues en anglais avaient un véritable sens pour comprendre cette œuvre, et les images ne parlaient pas toujours d’elles-mêmes.
Du point de vue qualitatif, on pourrait dire que cette avant première a été globalement décevante. Ce casting si flamboyant ne crève pas du tout l’écran. Les dialogues sont beaucoup trop stéréotypés. Et par-dessus tout, on a réellement l’impression de visionner du « déjà vu », sans aucune innovation particulière. D’autant plus pour un public européen il est très difficile d’assimiler ce contenu, sans doute trop léger pour devenir une série de renommée internationale. D’un point de vue des décors, on a l’impression également que le producteur n’a pas vraiment forcé son talent, avec certaines scènes que l’on pourrait qualifier d’amateurs. De ce fait, à la fin de la projection, on finit par se demander, si l’on aurait sans doute pas plus apprécié de ne pas comprendre l’anglais, et partir comme ce public francophone avant la moitié de cette avant première.
Auteur : Adrien Lavrat