Le jury de la 72ème édition du Festival de Cannes vient enfin d’être dévoilé. Sous la supervision du Mexicain Alejandro Gonzalez Iñárritu, il devra sélectionner parmi les nouvelles moutures de Jim Jarmusch, Pedro Almodovar et consorts, le prochain film à entrer dans l’histoire du cinéma. Rien que ça… Heureusement, Thierry Frémaux a veillé une fois encore à inviter l’éclectisme sur le tapis rouge !
Chaque année, c’est la même rengaine. On est fébrile avant de voir les personnes qui seront au sein du jury du Festival de Cannes. Parce que Cannes, ça reste un événement et être juré, c’est tout une histoire. C’est un petit accomplissement en soi ; la preuve que votre contribution artistique n’a pas échappé aux radars d’un certain Thierry Frémaux qui guette chaque année la ou les personnes qui pourraient bien dynamiter de l’intérieur les codes de cette tradition pourtant quasi septuagénaire. Bref, être juré, c’est la classe. Alors quand tu balances l’air de rien un jury, il faut le scruter. De toutes parts. Et force est d’admettre ici que le jury concocté par Frémaux pour Cannes 2019 a une sacrée gueule : on retrouve ainsi Alejandro Gonzalez Iñárritu (Birdman, The Revenant, Babel) qui sera le patriarche de la bande, la mystérieuse Elle Fanning (The Neon Demon, How To Talk To Girls At Parties), le dérangé (mais on l’aime bien) Yorgos Lanthimos (The Lobster, Mise A Mort du Cerf Sacré) et enfin un melting-pot des dernières éditions cannoises avec des habitués (Pawel Pawlikowski, auteur de Cold War ; Robin Campillo derrière le puissant 120 Battements Par Minutes ; Kelly Reichardt, Alice Rohrwacher connue pour son récent Heureux comme Lazzaro) et des choix plus étonnants : d’abord le bédéiste Enki Bilal suivi de l’actrice franco-guinéenne Maimouna N’Diaye, qui incarne à coup sûr ici, une volonté de la part de Frémaux d’élargir le spectre de son festival à l’Afrique, qui est hélas un continent trop souvent oublié en matière de cinéma.
Vous l’aurez compris, Cannes aura droit (tout du moins pour son volet compétition) à un jury très éclectique, très ouvert aux cinéastes cette année. Une donnée qui a son importance puisque qui sait, peut être que l’éternel poulidor du festival de Cannes, à savoir Pedro Almodovar, repartira avec une Palme. Mais pas question de pronostics, puisque les festivités n’ont pas encore commencé. Pour ça, il faudra attendre le 14 mai prochain. Vivement !