Le réalisateur mexicain Alejandro Gonzalez Iñarritu sera donc le prochain président du jury du Festival de Cannes. Un festival qu’il connaît bien puisqu’il y a été récompensé plusieurs fois : Grand Prix de la Semaine de la Critique en 2000 pour Amours Chiennes et Prix de la mise en scène 2006 pour Babel (film dans lequel jouait Cate Blanchett, qui présidait le jury cannois l’année dernière).
Alejandro Gonzalez Iñarritu a réussi à se faire une place de choix dans le cinéma contemporain, décrochant deux années de suite l’Oscar du meilleur réalisateur, en 2015 pour Birdman et 2016 pour The Revenant. Son style de réalisation est reconnaissable entre tous : de longs plans séquences très travaillés, des œuvres visuellement ciselées et des scénario complexes où le cinéaste n’hésite pas à affronter, parfois crûment, des sujets difficiles.
Le réalisateur s’était fait remarquer dès son premier long métrage, Amour Chiennes, en 2000. Son succès lui a ouvert les portes hollywoodiennes, et pour son film suivant, 21 Grammes, il est entouré d’un casting international composé de Sean Penn, Naomi Watts, Charlotte Gainsbourg ou Benicio del Toro. Salué par la critique et le public, ce film montre l’audace d’Iñarritu, aussi bien visuellement que dans les sujets traités.
Babel est un film choral particulièrement bien agencé tournant autour d’un coup de fusil tiré par des bergers dans le désert. Là aussi, le casting est prestigieux et le réalisateur sait traiter avec aplomb des sujets graves, entre autres l’attitude des Américains envers les autres peuples (Hispaniques ou autres, qu’importe), sujet qui sera au cœur de The Revenant.
Birdman est peut-être la plus belle réussite d’Iñarritu, film dense et complexe, à la fois description sans concession du monde du spectacle, chant d’admiration envers le métier d’acteur et portrait d’un homme qui tente de refaire sa vie. Le jeu de Michael Keaton est exceptionnel, la mise en scène est d’une inventivité rare et multiplie les prouesses techniques.
The Revenant est peut-être le film le plus célèbre d’Alejandro Gonzalez Iñarritu (et c’est grâce à lui que Leonardo Di Caprio a enfin reçu son Oscar, tout le monde s’en souvient). A la fois description des relations entre les Blancs et les Indiens et survival, esthétiquement superbe, le film est porté par un duo d’acteurs prodigieux. L’interprétation est d’ailleurs bien souvent la force des films du cinéaste mexicain.
C’est donc un cinéaste déjà chevronné, un orfèvre du cinéma, un réalisateur audacieux et inventif, qui prendra la tête du jury cannois cette année. Espérons qu’il sera aussi audacieux dans son palmarès.