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Hommage à Julien Dugois

Il n’y a pas de bons mots pour dire au revoir ou adieu, juste des souvenirs et de la tendresse à partager une dernière fois. Hommage à Julien Dugois.

Pillier du site à sa création lorsqu’il s’appelait alors CinéSeriesMag, Julien a été l’un des éléments essentiels à la croissance de la rédaction. Passionné, connaisseur, leader, il avait su donner à la rubrique cinéma un visage particulier et rempli de contenus de qualité. Parti puis revenu, Julien aimait l’ambiance collective qui émanait de cette rédaction et l’avait poussé à revenir.  Il nous a quittés dans la nuit du jeudi 18 juillet, il était alors évident pour la rédaction de s’adresser une dernière fois à lui. Certains perdent un collègue, d’autres un ami, mais une chose est sûre, le cinéma perd l’un de ses plus grands admirateurs. La rédaction adresse ses chaleureuses pensées et son soutien à sa famille.

Quelques mots pour toi…

Roberto : Julien. Je ne réalise toujours pas. Lorsque j’ai fait ta connaissance, c’était à travers Internet, tu étais ce chef qui ponctuais toujours tes phrases et semblais sec. A la fin de chacune de mes critiques, tu me résumais ce que tu en avais pensé en une phrase. Puis peu à peu, nous nous sommes vus. Au festival de Cannes, à Paris. J’ai découvert que derrière ces points, il y avait cet homme tendre, balourd, si cultivé avec parfois des petits mots de trop. Ces mots de trop me manquent. Ces mots si justes quand tu parlais de cinéma. Et tous les autres. Tu respirais la gaieté, mais savais faire preuve de rigueur dès lors qu’on touchait au 7ème art. Tu nous seras éternel, chaque prochaine séance de cinéma sera pour toi, pour ce catalogue que tu tenais. Tu nous seras éternel.

Gwennaëlle : Tu riais fort, tu parlais fort, pas toujours au bon moment, mais si ta présence laissera un vide c’est justement parce que quand tu étais là, la Terre entière le savait. Le genre de bonhomme à hurler « Palme du Cœur » au milieu d’un Grand Théâtre Lumière en plein Festival de Cannes, le genre d’homme qui n’avait honte de rien et c’est peut être l’une des raisons pour laquelle ton personnage était fascinant. On était pas toujours d’accord, même assez rarement, on se disputait souvent et pourtant, il y a une chose sur laquelle on tombait toujours d’accord, c’était la puissance du cinéma et souvent, la beauté de l’Amour. Il y a des gens qui laissent des souvenirs impérissables, tu fais partie de ces bouts de ma vie que je ne pourrai jamais oublier. En même temps, comment oublier ces débats sans fin sur le dernier film de Kechiche, comment oublier tous ces échanges vifs sur le féminisme, comment oublier d’avoir monté les marches avec toi alors que tu portais des sandales et une chemise à fleurs, comment oublier ton goût farfelu pour la nourriture, tes visites surprises lorsque je travaillais, ta volonté d’aider sans cesse, ta générosité, et comment oublier ces séances de cinéma et cette dernière qu’on ne pourra jamais faire, Dead Man. Je pourrai faire la liste de tous les moments marquants que j’ai vécus en ta présence, la conférence de presse cannoise, des films, des grands films durant lesquels tu n’avais pas toujours les yeux ouverts mais que pourtant, tu semblais apprécier. « Tu me réveilles si je m’endors » tu disais à chaque séance cannoise, ton petit rôle de figuration, pour lequel tu avais été volontaire sans hésiter car quand il s’agit de rendre service, tu étais présent, lorsque je tournais un court métrage et qu’à chaque changement de plan, tu te retrouvais dans le cadre alors que tu t’étais endormi. Et l’on riait. Je retiens de toi toutes tes maladresses et ton envie de toujours bien faire, de ne jamais blesser ou de t’en vouloir dans la seconde, lorsque c’était le cas, je retiens de toi ta capacité à me consoler quand je sortais en larmes d’un film que pourtant, tu avais détesté. Je t’ai demandé un jour de me faire une liste de films et le lendemain elle était faite, il serait peut être temps que je la commence. Au revoir l’ami, je garde de toi des souvenirs heureux et des rires trop forts qui résonnent encore.

Kevin L. : J’ai rencontré Julien à Paris. Je ne me rappelle plus comment. Il était déjà dans la rédaction du site. Moi aussi à l’époque. On avait sans doute dû prendre un café ensemble. Ou peut-être que c’était à une projection presse ou à une avant-première. Mais au fond, c’est pas important. Ce qui est important, c’est la relation que j’ai entretenue avec Julien ces dernières années. A y repenser, passer des soirées à débattre cinéma avec une ardeur que je n’aurais jamais cru capable chez quelqu’un, c’était un délice. Julien était un sacré personnage. Il était bourru, sans gêne, haut en couleur, éminemment sympathique. Typiquement le genre de personnage fantasque qu’on ne croit trouver qu’au cinéma. Ça lui correspondait bien. Combien de fois me-suis-je retrouvé gêné devant des amis à moi, ou parfois même des inconnus. Il n’avait aucun filtre et c’était sa plus grande qualité. Au fond de moi, ces moments d’embarras m’amusaient au plus haut point. Je savais que peu importe la raison pour laquelle on allait se voir, ça allait être animé. Au fur et à mesure des années passées, il est progressivement devenu quelqu’un de proche, presque un ami. Ce genre d’amis à qui l’on ne dit pas grand chose sur sa vie, avec qui l’on garde une certaine distance entre notre espace privé et notre passion commune et prenante. Cet ami que l’on estime, que l’on apprécie et que l’on est toujours ravi de revoir. On a été ensemble au Festival de Cannes 2017 pour le compte de la rédaction. C’était tellement intense. Enchaîner les projections, aller en soirées, écrire toute la nuit, dormir trois heures et recommencer. Cannes est une parenthèse hors-norme dans la vie des cinéphiles et des professionnels du cinéma. Je suis content de l’avoir fait avec lui. Je me rappelle le regard que l’on s’est lancé à la fin de la projection de A Beautiful Day de Lynne Ramsay. Un regard approbateur et surexcité, on avait trouvé notre film de l’année. On a été dithyrambiques sur ce film. On en a parlé toute la nuit. Ressentir la frénésie et l’épuisement mental du Festival de Cannes nous a un peu plus rassemblés. Il y a des moments avec lui que je n’oublierai jamais. Je repense avec un large sourire à mon retour en France après un premier voyage en Australie. On avait assisté à la projection de The Room de Tommy Wiseau au Grand Rex. On s’était vêtus de la même manière que Tommy, soit en costumes débraillés bien trop larges pour nous. On s’est tellement marrés. Hors-cinéma, je me rappelle également de la demi-finale et de la finale de la coupe du monde 2018 que l’on avait regardée sur les écrans géants de Paris avant de défiler avec euphorie sur les Champs-Elysées. Julien s’en fichait du football. Mais il aimait la joie et l’enthousiasme fédérateur autour d’un tel événement. C’était surtout l’occasion pour lui de hurler à tue-tête, d’enlever son t-shirt et de taper dans les mains. On était fous. On était heureux ces soirées-là.

J’ai pris un café avec lui, la veille où il nous a quittés. Je venais de rentrer d’un an de voyage. Je ne l’avais pas revu depuis cette finale victorieuse. Il avait l’air d’aller bien. Apaisé, ravi d’arriver à la fin de son contrat professionnel. Il voulait prendre du repos et des vacances. On a évidemment très longuement parlé de cinéma. Il m’a longuement parlé de la critique qu’il avait rédigée du film Persona non grata de Roschdy Zem pour le compte de A voir A lire. Il l’avait détesté d’une haine qui me faisait mourir de rire. Il était animé, furieux contre ce film. On s’est quittés, en lui promettant que j’allais lire son papier. Je l’ai lu dans la nuit. Je lui ai envoyé un message : « J’ai lu ta critique de Persona non grata. C’était beau »
Il ne m’a jamais répondu. J’ai les yeux humides. Putain il va me manquer..

Béatrice : La dernière fois que je t’ai vu, Julien, c’était à ce festival parisien où j’étais membre du jury pour le compte de notre site. Et toi, tu étais là, comme certainement tu as dû participer à tous les festivals, toutes les rétrospectives, toutes les avant-premières.Ta passion du cinéma était viscérale, littéralement. Cette crise en 2016 je crois, en pleine séance de ciné ! Mais toujours tu partais à la conquête d’un nouveau film… Nous allions voir souvent les mêmes films. Je lisais systématiquement tes critiques, ici ou ailleurs, toujours j’aimais les lire. Tu lisais aussi les miennes, tu n’étais pas toujours d’accord, mais toujours tu étais respectueux de mes arguments. Tu vas laisser une place vide dans mon univers ciné. Repose en paix, mon ami.

Louis : Alors que je n’étais encore qu’un gamin, un minot, fougueux et surtout très borné, j’ai débarqué dans la grande famille Cinésérie-Mag. Quand j’étais en difficulté, Antoine Delassus, Sara Art venaient souvent à la rescousse et surtout toi, Julien. Malgré mon jeune âge, tu m’as toujours considéré comme un confrère à part entière, une plume singulière, ce dont je ne suis toujours pas persuadé. Tu as cru en moi, toujours, avec tes mots, tes conseils, tes phrases qui te ressemblaient et qui n’appartenaient qu’à toi. Jusqu’à enfin te rencontrer, lors de mon premier vrai Festival de Cannes en 2017. Un coup de téléphone, une bière partagée et cet internaute rigoureux, ferme mais juste s’est transformé en homme attachant, tendre, drôle et profondément gentil. Ta cinéphilie, rare par sa vigueur, va me manquer, tout comme tes petites phrases qui faisaient de toi cet être unique. Au revoir, camarade, je regrette de ne pas avoir été plus à tes côtés.

Zoran : Je me souviens de notre première rencontre comme si c’était hier. Et elle fut… étonnante. Nous étions tous les deux, sans le savoir, à l’avant première du biopic sur Steve Jobs réalisé pas Danny Boyle. Sans prétention aucune, et pour tuer le temps, je mets une photo sur le groupe Facebook de la rédaction. Quelques minutes passent et au milieu de l’assemblée un homme se lève et crie « Est ce qu’il y a un Zoran dans la salle ? ». Cet homme, c’était toi Julien. Sans le savoir, et rouge de honte, ne sachant pas à qui j’avais affaire, je glisse un peu plus dans mon fauteuil sans répondre. Tout cela pour qu’au final, je vienne te voir à la fin et que nous échangions quelques mots. Puis nous nous sommes recroisés de nombreuses fois, discutions cinéma, mais pas que. Étions d’accord parfois, en désaccord, souvent. Merci Julien d’avoir été un repère lorsque je vivais dans la capitale française, un point d’attache lorsque j’allais aux projos presse. Merci pour tes sages paroles et tes critiques acerbes. Merci pour la personne que tu étais. Une chose est sûre, tu vas nous manquer.

Kevin B. : J’ai commencé à CinéserieMag en Novembre 2015. Julien fut celui qui a corrigé ma première critique. En fonction de ses différentes remarques, mais aussi de nos discussions pour lesquelles on était rarement d’accord, j’ai beaucoup appris avec lui, bien que je n’aie pas eu la chance de le rencontrer. Tous les jours, je prenais plaisir à regarder son album de films visionnés sur Facebook afin d’avoir son ressenti. Sa mort est un choc !

Sara : Julien a été un pilier du site, nous avons eu une relation de passionnés, on s’est engueulés, on s’est marrés… Il tenait à ce site, et ça se voyait, j’étais partie faire des courses, un samedi, il ne me voit pas dans le groupe et sans aucun filtre il me dit qu’est ce que tu fous, il y a des articles à mettre en ligne, ça m’avait fait rire, me suis dit oh beh dis donc il ne blague pas avec les articles… Je voulais qu’il revienne car sa passion du cinéma est vraie, sincère et l’un des derniers gros souvenirs que j’ai avec lui concerne sa dernière accréditation cannoise, il m’a fait rire sur le coup…. Lui avait l’habitude de m’appeler pour dire qu’il était allé voir un film, ou encore qu’il était dans le métro tout simplement, et croyez moi ça va me manquer car ce gars je l’aimais il avait en lui un tel enthousiasme…

Sébastien : L’une de ses dernières lubies de rédacteur était de mettre au point son top 100 des films de la décennie. Son film numéro 1 aurait été Birdman, film qui représente bien le personnage qu’il était. Je me rappelle encore de son regard presque écœuré et rigolard lorsque je lui ai dit que le mien serait Under the Skin de Jonathan Glazer. Julien laissera une trace en chacun de nous et c’est peu de le dire. Sa prestance, son bagout, sa fougue. Parfois en colère, parfois trublion, parfois charmeur dans ses heures les plus glorieuses mais souvent drôle et avec un grand cœur sur la main. Le genre de rencontre qui ne laisse pas indifférent. Je pourrais raconter de nombreuses anecdotes sur son passage dans ma vie (sa bonhomie et son franc-parler assez dévastateur), mais ça serait trop long tellement il y a de choses à dire et tellement j’ai de souvenirs dans la tête. Nos délires à n’en plus finir sur le film Mektoub My Love (Ophélie Bau) ou le film Liberté d’Albert Serra  (« Qu’est ce que c’est que ce bras d’enfant ») en sont l’exemple type. Nos discussions au bord de plage, les débats cinéphiles dès le lever du soleil de la colocation ou autour d’un verre de Coca (il détestait le Pepsi) sont nombreuses. Le point d’orgue de notre amitié était les deux Festivals de Cannes que nous avions passés ensemble. Et le Festival de Cannes 2020 aura une saveur différente sans lui, surtout lorsqu’après deux séances du matin, nous allions à notre Kebab préféré juste à côté de la Croisette. Il était un homme bon avec une âme d’enfant, un cinéphile averti et un ami attentif. Le genre de personne avec qui vous pouviez rire pendant des heures de la même blague sans vous en lasser. Ses tongs et ses chemises à fleur vont nous manquer. Parfois « seul contre tous », comme le personnage de Philippe Nahon du film de Gaspar Noé (un de ses films préférés), il est maintenant à jamais dans nos coeurs. A bientôt mon Juju. 

Chris : Il n’y a pas que dans les films que l’on a l’occasion de rencontrer des personnages. Cela arrive parfois aussi dans sa propre vie, au détour d’un Palais des Festivals bondé et envahi par les costumes à nœuds papillon, déboule joyeusement Julien pour qui, sandales, chemise hawaïenne et bermuda constituent le meilleur attirail Cannois. Julien, c’est aussi le meilleur compagnon de route des mendiants du Festival qui, pancartes haut levées, traquent les invitations. En sa compagnie, on sait que la pancarte sera toujours soutenue par des phrases lancées (« donnez-lui une invitation svp, elle est vraiment gentille! ») avec le bagout qui le caractérise. Julien, je n’ai croisé ton chemin que le temps du Festival, mais lorsque l’on sait que nous, immenses passionnés, on l’attend autant que Noël ce Festival, on se rend compte que l’on s’est rencontrés de la meilleure des manières. Tu as passé la porte d’une nouvelle salle obscure qui t’était inconnue, puisse t’elle t’offrir les plus flamboyantes des péloches collègue, à bientôt.

Antoine : L’amitié, c’est un peu comme le Big Bang en somme. D’abord le néant puis ensuite, on ne sait par quel moyen, mais celle-ci perdure, grandit et on en vient à oublier qu’elle n’a pas toujours existé. Toi Julien, tu étais mon Big Bang. Je ne sais pas où je t’ai rencontré pour la première fois, ni ce que j’ai pu te dire, mais je sais que ça a crée quelque chose. Un tout petit rien, qui magie du cinéma aidant, s’est mué en une réelle amitié. Du genre de celle qu’on éprouve quotidiennement. Chez toi, ça passait par des appels qui relataient ta quasi boulimie cinéphile, ou tu t’improvisais autant critique assidu & passionné que psychologue, par des signes d’affection souvent maladroits mais toujours sincères. Et c’est sans doute ça qui me manquera le plus chez toi : ta sincérité. Car à l’heure où il est notoirement accepté d’enquiller les ronds de jambes pour se faire bien voir, toi tu n’en avais que faire de tout ça. Tu assumais tout. Que ça soit parler fort, manger beaucoup, se faire remarquer, peu importe, tu assumais qui tu étais et en ça, on ressentait la boule d’amour qui te servait de carcasse. Tu étais autant aimant qu’attendrissant, aussi drôle que désespérant (par moments, rassure-toi) et c’est peu dire que ce mélange atypique me manquera, car comme j’ai pu souvent te le dire, tu étais comme qui dirait un mentor pour moi. Tu m’apprenais la vie (du mieux que tu la connaissais), tu me parlais avec passion, avec envie de tous ces films dont je n’avais jamais entendu parler, tu m’invitais constamment à la Cinémathèque qui à t’entendre aurait mérité de te faire une chambre tellement tu y restais. Si bien que je retiens de toi, outre l’ami et le mentor, les contours d’une personne vraie. Le genre de personne qu’on aurait tous envie de côtoyer, tant ta désinvolture légendaire ne manquait pas d’amplifier ta bonhommie déjà king-size. Je pourrais continuer comme ça pendant des heures, à relayer anecdotes cocasses sur anecdotes cocasses, mais je sais aussi que de là-haut, tu serais hilare de voir le panégyrique que je te fais car aussi adorable sois-tu, tu étais aussi quelqu’un de très modeste donc je vais m’en arrêter là. Merci pour m’avoir aidé, soutenu, apprécié, toléré, bref tu comprendras que tu as eu une place importante pour moi et j’espère que depuis là-haut, les films sont biens. Adieu mon pote.

Jules : Julien. Notre rencontre était encore toute récente. C’était cette année, à Cannes, où nous allions passer deux semaines dans le même appartement, tels deux inconnus partageant leur petit déjeuner et qui allaient bientôt devenir amis. Car tu ne pouvais pas ne pas être attachant, avec ta petite voix, ton gros ventre, tes chemises à fleurs et tes sandales. Un personnage. Nous avons partagé de si bons moments, de cinéma bien sûr, lorsque nous discutions le long de la plage entre la Croisette et l’appartement, lorsque tu me narguais avec bienveillance en passant devant moi dans les files d’attente (la faute à ton badge press bleu, salaud) ; mais nous avons également partagé des moments plus simples qui m’auront tout autant marqué : fouiller un Carrefour Market à la recherche de cervelas, te voir couper tes rondelles de saucisson au réveil, ou bien engloutir des quantités gigantesques de tartare – toujours au réveil – ; et puis refuser un Pepsi dans un bar, plein de mépris pour ce serveur qui t’avait pourtant promis un Coca (les gens n’ont pas de parole, c’est dingue). Tu m’as fait rire, tu m’as inspiré, tu m’as même gêné parfois de par ton franc-parler et tes sorties publiques détonantes. Nous partagions une même chambre, une même passion, une même amitié. C’était seulement hier, pourtant j’ai l’impression que ça fait si longtemps, tant l’aventure fut intense et créatrice de liens profonds, avec Gwen, Seb et toi. L’an prochain, nous boirons un grand verre en ton nom, en même temps que nous célébrerons le cinéma. Car pour moi, tu fais finalement partie de l’âme du festival de Cannes. Je t’y ai rencontré, je t’y ai dit adieu. Et ne t’en fais pas, cette fois, je ferai en sorte d’avoir un véritable Coca Cola. Le goût n’est absolument pas le même, tu avais bien raison.