Annoncé en 2014, outragé, martyrisé, presque annulé, The Flash arrive enfin sur nos écrans, près de 10 ans après son annonce. Le super héros le plus rapide de l’univers DC aura pris du temps, trop pour que ce soit bon signe. Entre temps, le DCCU en a fait du chemin, ou plutôt, il a trébuché et roulé sur une longue pente glissante, pour atterrir le plus souvent dans les abysses de la médiocrité. Alors, après moult échecs, Warner a décidé d’arrêter le massacre. C’est donc vers un reboot complet que nous nous dirigeons, scénarisé et chapeauté par James Gunn, afin d’apporter de l’ordre et de la cohérence à tout ceci. The Flash, avant dernier film du Snyder Verse se doit donc de convaincre en solo, le destin de l’univers étant scellé. Réussi ?
Premièrement, le contexte de diffusion pour le film d’Andrés Muschietti est sans précédent dans l’Histoire du cinéma. En effet, il n’est pas la suite de Justice League, mais bel et bien de Zack Snyder’s : Justice League. Explications : Zack Snyder (le créateur du DCCU) a pu remonter sa version initiale du film, massacré par le public et la critique à la suite du sabotage opéré par Warner. La véritable version, celle qui aurait dû voir le jour, a été acclamée à l’unanimité lors de sa diffusion. The Flash, tout comme Aquaman et sa suite à venir, se déroulent dans cet univers et non dans celui du film que le public a découvert en salles. Si vous trouvez ça compliqué, dites vous que ce n’est que la partie émergée de cet iceberg de n’importe quoi, qui entoure cet univers cinématographique.
Retour vers le futur du passé
Nous retrouvons Barry, quelques mois après l’affrontement contre Steppenwolf. Homme à tout faire de la League de justice, le jeune criminologue peine à réellement trouver sa place en tant que super héros. Pour couronner le tout, il ne parvient pas à surmonter la mort de sa mère et cherche par tous les moyens à réhabiliter son père, incarcéré depuis des années pour un meurtre qu’il n’a pas commis. Le coup classique. Passée une introduction aussi étrange que visuellement atroce, Barry va réaliser que sa capacité à remonter le temps (introduite dans la version Snyder de Justice League, mais pas dans la version cinéma, vous comprenez maintenant le délire) va bien au-delà de quelques secondes… et pourquoi pas même jusqu’à la mort de sa mère. Bruce Wayne l’avertit : Le voyage dans le temps peut toujours avoir de graves conséquences.
Tel est le point de départ de The Flash, une aventure à travers le temps et les univers ou notre flèche va rencontrer différentes versions de lui-même ou de ses alliés. Inutile de faire durer le suspense, tout le monde le sait : Oui, Michael Keaton rempile en tant que Batman, 31 ans après Batman Returns, la chauve-souris créée par Tim Burton assure toujours autant. On apprécie grandement sa présence, d’autant que le gardien de Gotham ne se contente pas d’un long caméo ou d’une présence fan service inutile (comme un certain Spider-Man : No Way Home). Non, Bruce sert réellement à l’intrigue. Ce n’est malheureusement pas le cas de Supergirl, cousine de Kal-El dans cet univers où lui ne serait jamais arrivé sur Terre et réduite au rang de machine à punch sans aucune personnalité.
Je m’appelle Barry Allen
L’histoire se suit sans déplaisir, mais n’apporte jamais au film une once d’originalité, malgré un passage chargé en émotion. Pire encore, la fin inévitable de cet univers condamne le film à une impasse narrative. Devant le générique de fin, le spectateur a la désagréable impression que les 2h30 vécues n’ont servi absolument à rien. Ne parlons même pas de Zod, dont l’importance se réduit à tout détruire, Michael Shannon se contentant de murmurer quelques dialogues. On est loin, très loin de l’écriture intelligente du personnage dans Man of Steel. Enfin, Barry convainc partiellement, peu aidé par les incohérences de l’œuvre et la présence de son binôme, réellement agaçant au début, avant d’évoluer plus positivement. Malgré tout, Ezra Miller offre une belle performance.
Bien sûr, comme le veut la coutume actuelle, The Flash carbure sous les effets spéciaux. Et quelle horreur. La plupart des FX sont hideux, malgré une ou deux belles trouvailles. La palme revient au long, bien trop long climax, immonde, plat et aux décors d’un vide abyssal qui frôle l’insulte créative. On ne demandait pas un combat qui détruit une ville entière, comme l’affrontement entre Zod et Superman de Man of Steel, mais on espérait mieux qu’un affrontement de 40 minutes d’une paresse artistique et visuelle phénoménale. Quelques éléments sauvent un peu les meubles. On citera en exemple les chorégraphies d’action de Batman, qui tentent de recréer la brutalité du combat culte de Batman V Superman pour un résultat assez réussi. Pour le reste et malgré quelques détails et trouvailles sympathiques, The Flash est un produit souffrant de tous les défauts des blockbusters actuels. Le résultat n’est pas abominable, mais complètement oubliable.
Bande-annonce : The Flash
Synopsis du film : Les réalités s’affrontent dans THE FLASH lorsque Barry se sert de ses super-pouvoirs pour remonter le temps et modifier son passé. Mais ses efforts pour sauver sa famille ne sont pas sans conséquences sur l’avenir, et Barry se retrouve pris au piège d’une réalité où le général Zod est de retour, menaçant d’anéantir la planète, et où les super-héros ont disparu. À moins que Barry ne réussisse à tirer de sa retraite un Batman bien changé et à venir en aide à un Kryptonien incarcéré, qui n’est pas forcément celui qu’il recherche. Barry s’engage alors dans une terrible course contre la montre pour protéger le monde dans lequel il est et retrouver le futur qu’il connaît. Mais son sacrifice ultime suffira-t-il à sauver l’univers ?
Fiche Technique : The Flash
Réalisation : Andrés Muschietti
Scénario : Christina Hodson
Casting : Ezra Miller / Michael Keaton / Sasha Calle / Michael Shannon / Maribel Verdu / Ben Affleck / Jeremy Irons
Durée : 144 minutes
Production : DC FIlms
Distribution : Warner Bros
Musique : Benjamin Wallfish