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The Fabelmans, le dernier coup d’éclat de Spielberg

Dire que Spielberg est en forme ces dernières années tient de l’euphémisme. Après un Ready Player One très réussi (bien qu’un tantinet sous exploité), c’est avec West Side Story que le réalisateur de certains des plus grands chefs d’œuvre du cinéma a renoué avec l’excellence. Avec The Fabelmans, le cinéaste de 76 ans revient à un genre plus intimiste et surtout, plus personnel. Verdict ?

La liste de Spielberg

Plus personnel ? Oui, car The Fabelmans n’est ni plus ni moins qu’un récit autobiographique.  Sammy Fabelman (Samuel étant le nom hébraïque de Spielberg), est un jeune enfant juif, dévoré d’une passion pour le cinéma, la réalisation et le montage. Si le récit débute avec un Sammy enfant, c’est sa période adolescente qui occupe l’essentiel du long métrage. Dépassé par une relation familiale compliquée, le jeune homme va réaliser que son amour pour le cinéma n’est pas qu’une passion. Il y voit un moyen d’aider les autres, s’aider soi même et surtout, comprendre le monde. Si Gabriel LaBelle occupe une place non négligeable dans les fabuleux atouts du long métrage, ce sont surtout ses parents qui se révèlent extraordinaires. Sans trop en dire, la relation entre eux et Sammy est réellement bouleversante. Si les acteurs, nombreux, sont tous impeccables, ce sont surtout Paul Dano et Michelle Williams qui se révèlent absolument exceptionnels. Le premier, connu pour ses rôles angoissants, sort de sa zone de confort et se révèle impérial. Michelle Williams, déjà plus dans son élément, offre au spectateur les meilleures scènes du film.

Pour ce qui est des personnages, The Fabelmans frôle le sans faute. Tout le monde est à sa place. Le film étant séparé en deux actes bien distincts (par littéralement), la seconde partie voit arriver un nouveau groupe de protagonistes, véritablement intéressants. On notera d’ailleurs une seconde moitié bien plus légère et comique, grâce à ce nouveau groupe de personnages, dont un en particulier. Steven Spielberg parvient à trouver un équilibre parfait entre l’humour de situation et le dramatique. Les passages drôles décochent de vrais rires, les moments tristes font couler de vraies larmes. Plein d’espoir, de messages d’acceptation de soi, des autres et d’amour, le film se montre touchant et excelle dans tout ce qu’il entreprend.

Rencontre du 7ème Art

Evidemment, le véritable défi du long métrage, c’était de transmettre au spectateur l’amour que porte Spielberg au cinéma. Est-ce réussi ? Oui. Oh oui. Dès les premiers plans du film, on entre dans le récit. Les dialogues fonctionnent (dont un cours sur la persistance rétinienne), les choix de cadrages sont tous parfaitement pertinents et l’acting du jeune Sammy, qui découvre son premier film au cinéma, nous décoche un réel sourire. Spielberg n’attend pas et rentre directement dans le vif du sujet, dès les premiers instants. Vite, très vite, le jeune surdoué va filmer tout et n’importe quoi, avant de se trouver une passion pour le montage et la réalisation.

Dans la première partie, The Fabelmans laisse la place à de nombreux films… dans le film, à la manière d’un Once Upon A Time In Hollywood. Sammy évolue, ses idées aussi et son talent grandit. Ses projets deviennent plus ambitieux et c’est un réel plaisir de le voir réaliser ses films, avant d’assister à sa projection. La mise en abime fonctionne parfaitement, le spectateur découvrant le rendu final en même temps que l’entourage de Sammy, pour le même sentiment d’admiration. Pour la suite, je vous laisse découvrir comment la vision du personnage évolue. C’est beau, surprenant, avec une réelle évolution entre le début et la fin du récit. Non, décidément, aucun défaut à l’horizon pour ce nouveau Spielberg. On pourrait lui reprocher de n’être finalement destiné qu’aux mordus de cinéma. Toutefois, le projet se révèle si bon qu’il pourrait bien emporter avec lui les plus grands néophytes. A voir à sa sortie, donc.

Bande-annonce : The Fabelmans

Fiche Technique : The Fabelmans

Réalisation : Steven Spielberg
Scénario : Tony Kushner et Steven Spielberg
Acteurs principaux : Michelle Williams, Paul Dano, Seth Rogen, Gabriel LaBelle, Jeannie Berlin…
Musique : John Williams
Direction artistique : Andrew Max Cahn
Décors : Rick Carter
Costumes : Mark Bridges
Photographie : Janusz Kamiński
Montage : Sarah Broshar
Sociétés de production : Amblin Entertainment et Amblin Partners
Société de distribution : Universal Pictures
En salle : 22 février 2023 / 2h 31min / Biopic, Drame

Note des lecteurs4 Notes
5