L’oncle Maurici « Après les Pères Fondateurs viennent Maur I Gensana et Josefina Portabella ; Margarida Bordagi, mariée avec le fils des précédents, Antoni II Gensana i Portabella. La silencieuse et fanée Pilar Prim i Prat, patiente épouse de l’insigne poète don Maur II Gensana i Bardagi, rival sur le terrain félibréen de tout poète dont il pouvait avoir connaissance. Presque Maître en Gai Savoir (Fleur naturelle en 1891, Églantine en 1896) et frère de la mystérieuse, bellissime et tragique Carlota Sans Terre Gensana, ma mère biologique, Miquel, la mère dont je ne peux me souvenir qu’en rêve ou grâce à ce daguerréotype. (Miquel se rappelait que lorsque sa maison était sa maison, le daguerréotype de la tante Carlota était dans la galerie, au-dessus de ce kentia qui n’arrêtait pas de pousser, en hommage.) Et après, maman Amèlia, qui vécut le moment de splendeur économique du textile avec son mari, Anton III le Fabricant, mon père adoptif abhorré. Et l’arbre prenait fin avec les enfants de maman Amèlia, Père I le Fugitif er les deux tantes que tu n’as pas connues, Elionor et Elvira. »
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Bien qu’en anglais, le titre est très parlant. Ce que nous annonce Fukada, c’est sa foi en la vie et l’amour, même si Love life nous montre que la vie n’est pas qu’une succession de bons moments à côtoyer celles et ceux qu’on aime.
« C’est étrange, nous sommes au beau milieu d’une guerre qui semble sur le point de se conclure. Nous sommes submergés par les intrigues politiques, les luttes de pouvoir, les espions, les personnes qui font semblant d’être aux côtés de la révolution mais qui veulent juste se remplir les poches aux dépens de la patrie… et moi, je préfère parler de la femme que j’aimais avec un morveux. »
« C’est un maître conteur. Il est comme un réalisateur. Je veux dire bien avant que le cinéma soit inventé. »
« Dehors, la police omniprésente et omnipotente déniait l’égalité et l’aspiration à l’émancipation… Ici, dans cette dystopie réalisée, la police EST le pouvoir absolu ! »
« … L’institut du RAZEDE. « Un havre de paix au cœur des montagnes, où vous pourrez apprendre à oublier et à lâcher prise grâce à une technique de métabolisation cognitive… » »
« A force de vouloir contenter tout le monde, on fait de la purée… Ils ont tellement peur de se faire tomber dessus par les communautés qu’ils évacuent tout ce qui pourrait rayer le parquet. On remplace l’universel par l’anecdotique, le particulier. Le moindre fait devient l’égal d’un concept. Et le pire, c’est que ça marche. »
« En réalité, je ne suis pas sûre d’avoir compris le terme de « jouer » en japonais. Comme en coréen, il s’applique autant à une sortie entre salariés qu’à un jeu d’enfant. J’ai presque trente ans, je n’ai pas l’habitude des enfants, je n’ai aucune idée de ce qui peut les distraire à cet âge, et commence à regretter d’avoir répondu à l’annonce. Je l’avais trouvée depuis Genève, sur le site de la faculté de des lettres de l’université Sophia, Tokyo. « Cherche répétitrice de langue maternelle française pour enfant de dix ans pendant les vacances d’été, à Tokyo. » J’allais justement y passer le mois d’août auprès de mes grands-parents, en vue du voyage en Corée que nous avions prévu d’effectuer début septembre, et je craignais de rester oisive à la maison. »
« Mais après, toi tu retrouveras ta place de prof. Et eux ? »
« …, comme si chaque décapitation et chaque corps dissous dans un baril d’acide ne ramenait pas la civilisation au temps des cavernes, parce qu’on en est sorti, peut-être ?, est-ce qu’on ne s’entre-tue pas pour un rien ?, comme si les choses progressaient, s’amélioraient, que le passé et le présent, la vie et la mort, n’étaient pas la même chose, comme si on ne tournait pas tout le temps en rond dans le désert, dans une illusion de semi-remorque réfrigéré, une ombre de notre cerveau… »
« - Alors c’est toi, Ugo le grand reporter, le Tintin des temps modernes ?
- Héhé… Si on veut, oui. Et toi, si je ne me trompe pas, tu es Teresa, la gérante des Sirens ?
- Entre autres choses… »