Le monde d’après fascine toujours les curieux du sensationnel. Les films catastrophes ont la particularité de stimuler cet imaginaire afin de renverser la morale au sein d’un groupe. Et c’est dans cette direction que Um Tae-hwa développe sa version sociale et satirique de La Tour Infernale (1974). Un immeuble HLM devient ainsi le dernier bastion des locataires, tandis qu’il constitue le dernier refuge pour ceux de l’extérieur. La survie est l’objectif commun des survivants de Concrete Utopia, qui vont peu à peu révéler les limites de leur humanité.
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Inscrit28 février 2023
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Spéléologue des temps modernes, je ne suis qu'un humble explorateur des salles obscures, celles-là même dont on peut en ressortir ému, apeuré, frustré ou émerveillé. Je m'y donne rendez-vous chaque semaine, sans oublier ma fascination pour Steven Spielberg, Frank Capra, Sidney Lumet, Brad Pitt et un peu moins pour les légumes. Le cinéma restera à jamais mon sanctuaire d'apprentissage et le vecteur de toutes mes émotions.
Souvent liée à la célébration, la danse constitue avant tout une forme d’expression de ses émotions. C’est le procédé que Peafowl choisit d’embrasser, en suivant le retour aux sources chaotiques d’une femme transgenre. L’héroïne doit ainsi faire face aux réactions les plus venimeuses dans son village natal, alors qu’une cérémonie funéraire se prépare. Il s’agit pourtant d’une opportunité qui la réconcilierait avec ses proches, mais l’héroïne saura-t-elle retrouver ses couleurs et prendre du recul sur son identité ?
La mer n'a cessé d'être un coffre des merveilles pour les habitants de la surface. Nombreux sont ceux qui s'y aventurent et encore afin de témoigner des richesses naturelles qui s'y trouvent. Koh Hee-young nous propose ainsi une virée ludique et mélancolique auprès des plongeuses haenyeo, une communauté exclusivement composée de femmes de l'île de Jeju. Entre quête spirituelle et récit intime sur la transmission, Legend of the Waterflowers nous maintient en apnée à chaque excursion.
Le bon art de vivre en communauté, c'est avant tout l'art du partage. Ce n'est évidemment pas ce qui prévaut dans cette utopie, où la grande majorité des outils technologiques révolutionnaires ont remplacé les êtres organiques. Cela pointe une certaine déconnexion avec la vie et à la nature. Et ce bouleversement est significatif dans The Pod Generation, car la conception des bébés a trouvé une nouvelle voie, l’ectogenèse. Ce processus de procréation, qui permet le développement de l’embryon et du fœtus dans un utérus artificiel, teste ainsi les limites d’un couple qui appréhende la parentalité.
Fraîchement débarquée dans la capitale un jour pluvieux, la réalisatrice polonaise Anna Jadowska nous a accordé une rencontre afin d’échanger sur son dernier long-métrage, Une Femme sur le toit. Présenté l’an passé au Tribeca Film Festival, ce drame qui évoque la situation sociale des femmes en Pologne est arrivé sur nos écrans depuis le 18 octobre 2023.
Qu'est-ce qu'une bonne fin de vie si ce n'est quitter ce monde l'esprit apaisé ? Une femme sur le toit est sur le point de prendre une décision radicale, mais est-ce un acte réfléchi ou bien désespéré ? Le drame d'Anna Jadowska fourmille d'interrogations élémentaires concernant les femmes du troisième âge en Pologne, de toute évidence, en perte de repères et d'affections. Il est à présent l'heure de rendre les comptes de toute une vie, où le dernier geste pèse plus que l'on croit dans la balance, cruelle et sans concession.
Les vétérans de la castagne et des courses-poursuites improbables rempilent dans ce qui ressemble à un chant du cygne. Si ça ne semble pas être dans les tuyaux de Stallone et de sa bande testostéronée, il est grand temps d’y songer car Expendables 4 arrive au point de non-retour. Paresseux, bruyant, exaspérant… les qualificatifs ne manquent pas pour définir ce flop à la hauteur de notre déception !
S’il faut parfois mentir à soi-même pour rêver un peu, c’est bien toute la tragédie de Lydia, incapable de dissocier ses désirs de la réalité. Dans une effroyable escalade de mensonges, Iris Kaltenbäck nous immerge alors dans l’immense solitude de son personnage, qui tente d’atteindre le pinacle de son déni à tout prix, Le Ravissement. Un titre aussi ambivalent que son héroïne !
Si vous ne vous rappelez plus vos cauchemars de l’enfance, sachez qu’il est possible d’y revenir avec The House, une expérience qui vous maintient éveillé comme si vous étiez piégé dans votre subconscient. Cousin du found-footage, ce film explore les ténèbres avec un tas d’outils de suggestion, limitant la vision des protagonistes et des spectateurs, comme pour les relier à tous les autres sens qu’ils possèdent. Une expérience sensorielle forte et angoissante !
Harcèlement, agression, homophobie, sexisme, racisme… Il existe encore bien plus de termes à coller au champ lexical de la misogynie. D’où vient ce mépris pour les femmes et comment l’ère du numérique a provoqué une escalade de haine à leur encontre ? Je vous salue salope donne la parole à quatre femmes de l’espace public, afin qu’on les entende témoigner de leurs déboires et afin que d’autres victimes puissent se relever à leurs côtés. Un documentaire aussi percutant que nécessaire !
Les crimes de guerre sont-ils pardonnables ? Un amour interdit est-il tolérable au sein d’un camp de concentration ? Love It Was Not joue constamment sur l'ambivalence entre le bien et le mal, en brossant le portrait d’un geôlier au cœur sensible et d’une jeune femme, qui use de sa captivité pour rester à l’abri des horreurs commises autour d’elle. Maya Sarfaty en appelle aux souvenirs que cette liaison a engendrés pour aboutir à un documentaire surprenamment bien ficelé, sorte de relecture de La Vie Est Belle de Roberto Benigni.
Claude Schmitz laisse les planches du théâtre derrière lui pour se pencher sur sa cinéphilie, notamment sur ce qu’il a gardé des œuvres d'outre-Atlantique de son enfance. Avec L’Autre Laurens, présenté à la Quinzaine des cinéastes de Cannes 2023, il exploite un filon qui ne le mène pas nécessairement à la fortune, mais lui permet de bâtir une belle passerelle entre plusieurs genres. Dans une cohérence insoupçonnable et un humour tout aussi improbable.