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Sarah Anthony © Textes et illustrations tous droits réservés.

Chant lyrique et instruments à cordes, religion antique, gravure et peinture – L’abécédaire artistique n°2

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ABC… ART

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L’Abécédaire Artistique

Cet abécédaire vous parlera de :

Art en général, peinture, arts graphiques, sculpture, gravure, littérature, poésie, musique, cinéma, Histoire, gastronomie, traditions, arts vivants, théâtre, opéra, philosophie, etc.

Rendez-vous chaque jeudi pour une chronique d’art illustrée où vous découvrirez 5 définitions artistiques issues de lettres de l’alphabet choisies aléatoirement.

C-r-duit

  • Castrats

    castrats

catégorie : musique, opéra, nom masculin.

Les castrats étaient des chanteurs de sexe masculin castrés avant la puberté à partir de la moitié du XVIIème siècle, jusqu’à environ la fin du XIXème siècle. Le but était de leur permettre de conserver une voix aiguë enfantine, mais en disposant de la puissance de chant d’un homme adulte. La castration était risquée car l’enfant pouvait y laisser sa vie, et elle était toujours très douloureuse, mais le castrat qui survivait pouvait aspirer à une vie dans la richesse s’il devenait un bon soliste d’opéra, c’est pourquoi certaines familles pauvres ne pouvant assumer financièrement un petit garçon se tournait vers cette pratique terrible. Le terme « castrat » désigne aussi ce type de voix dans l’opéra. Aujourd’hui les rôles autrefois tenus par des castrats sont chantés par des femmes mezzo-soprano, et parfois contralto, ou plus rarement par des contre-ténors. Farinelli (1705-1782) est sans doute le castrat le plus connu à ce jour.

E-r-duit

  • Eau-forte

    eau-forte

catégorie : arts, artisanat, nom féminin.

L’eau-forte n’est pas une catégorie d’eau-de-vie dont vous n’auriez pas encore entendu parler… Il s’agit d’un procédé de gravure utilisant un acide pour réaliser les reliefs nécessaires à l’impression. La plaque est incisée par un mordant chimique, et non par un outil. L’artiste ne gratte qu’un vernis recouvrant la plaque de métal. Lorsqu’il a terminé, il verse l’acide sur la plaque, et les endroits qu’il a grattés et qui ne sont donc plus protégés par le vernis, sont creusés par l’acide. Après avoir nettoyé la plaque en retirant l’acide et le vernis, on y déposera l’encre pour réaliser la gravure. Le graveur pratiquant l’eau-forte est un aquafortiste, du nom de l’acide nitrique coupé d’eau utilisé à l’origine et appelé aqua-fortis.

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K-bis-r-duit

  • Katapontismos

katapontismos

catégorie : religion grecque archaïque, nom masculin, du grec « καταποντισμός » (naufrage).

Le katapontismos est un concept complexe qui désigne un rite primitif de la religion pratiquée dans la Grèce antique et ses colonies. C’est un peu notre baptême avant l’heure en même temps qu’une variante du bouc-émissaire. Ce terme grec fait référence à une immersion rituelle dans la mer, et recouvre plusieurs situations dans différents contextes.
Par exemple, le suicide dans la mer relevait du katapontismos, autant que le fait de plonger dans l’eau pour se purifier ou d’immerger des objets dans l’eau de mer pour des raisons cultuelles. La culture grecque admettait également l’immersion dans une rivière pour les habitants de régions non côtières. Le saut dans la mer était lié à la mort de manière symbolique : en passant dans l’au-delà, on plongeait dans un autre monde.

Dans d’autres cas, le katapontismos était aussi une punition intégrant une possibilité de rédemption. Lorsque les fautes d’un individu lui avaient retiré le droit à une mort digne ou à des funérailles en bonne et due forme, il pouvait se voir condamné à la mort par katapontismos. Les dieux pouvaient alors décider de le sauver ou non – il survivait à la chute et ne se noyait pas.
Sur l’île de Leucade, le katapontismos était pratiqué chaque année de manière rituelle pour expier les péchés de l’ensemble de la population. Un condamné à mort était poussé dans la mer dans un but de purification de la communauté, lors de la fête d’Apollon.

Le katapontismos est à rapprocher du pharmakos, qui désigne une victime expiatoire, soit une personne qui était condamnée à l’exil ou à la mort pour purifier l’ensemble d’un groupe. La différence étant que le katapontismos doit s’accomplir dans l’eau de mer et qu’il peut aussi recouvrir l’idée de passage de la vie à la mort. En l’absence d’un criminel ou d’un tyran à juger, il arrivait qu’on jette à l’eau sa statue. De nombreuses sculptures ont été perdues ainsi, leurs restes gisant au fond des eaux, soumis à l’oubli. On pouvait aussi jeter dans la mer des objets souillés comme le couteau ayant servi à des sacrifices : on se débarrassait de l’objet pour de bon en même temps qu’on se lavait de la souillure.
Le katapontismos recouvre donc un ensemble de pratiques allant de se purifier, soi-même ou des objets par un bain dans la mer, à laver la souillure d’un condamné en se débarrassant de lui, ou de ses représentations, dans la mer. Cette dernière étant vue comme un passage définitif vers l’au-delà.

La fresque de la Tombe du Plongeur à Poseidonia (actuelle Paestum) nous donne à voir un katapontismos : le défunt est représenté plongeant dans la mer au-delà des colonnes d’Hercule, bord symbolique du monde connu dans la Grèce antique (actuel rocher de Gibraltar), en même temps que passant dans l’au-delà.

P-r-duit

  • Pizzicato

    pizzicato

catégorie : musique classique, nom masculin, de l’italien « pizzicare » (pincer, piquer).

Le pizzicato n’a rien à voir avec un certain plat italien. C’est une technique musicale qui consiste à pincer les cordes des instruments normalement frottées par l’archet. Lorsque la partition indique « pizz », le musicien pose son archet et pince les cordes avec ses doigts à la place. Il ne reprend son archet que lorsque le mot « arco » apparaît sur la partition. Le pizzicato se réalise traditionnellement de la main droite, et s’il doit se réaliser de la main gauche, cela est spécifié, la technique étant significativement plus compliquée.
Le pizzicato est aussi possible sur une guitare, bien qu’on n’utilise pas d’archet ! Il s’agit alors de poser légèrement sa paume sur le bas des cordes pour en étouffer un peu le son et lui donner une résonance différente.

Si le terme pizzicato vous est peut-être inconnu, vous avez très certainement déjà dû entendre le type de musique produit par cette technique dans des films ou à la télévision, sans réaliser que des violons sans archet en étaient à l’origine. Le pizzicato donne des sons légers pouvant vaguement rappeler la harpe.

R-r-duit

  • Réserve

    r-serve

catégorie : peinture, arts plastiques, nom féminin.

Que désigne la réserve en peinture ? Il ne s’agit pas d’un stock de tubes ou d’une pièce où ranger son matériel… La réserve désigne les zones laissées blanches dans une oeuvre peinte. Non pas recouvertes de peinture blanche mais laissées vierges de toute peinture. Ces zones réservées affichent le blanc de la toile ou du papier.
La technique est très utilisée en aquarelle et pour le travail de l’encre pour figurer les zones de lumière. Plutôt que d’appliquer une couche de peinture blanche, on utilise le blanc du papier, jugé plus lumineux. Il est possible de recouvrir ces zones réservées avec du drawing gum. Ce liquide de masquage sèche sous la forme d’un film qu’on pourra retirer après avoir effectué sa peinture. Une fois les couleurs sèches, on retire le drawing gum et les zones blanches apparaissent, préservées de toute bavure.

Toutefois, la réserve s’utilise également dans la peinture à l’huile ou l’acrylique. On peut choisir de laisser apparent le grain de la toile ou du support pour des raisons esthétiques. On peut aussi réserver des zones non peintes pour figurer la peinture comme un matériau.

Rendez-vous la semaine prochaine pour 5 nouvelles définitions artistiques.

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