mamas-angel-festival-series-mania

Rencontre avec l’équipe de Mama’s Angel : Séries Mania

Rencontre avec l’équipe créative de Mama’s Angel au festival Séries Mania !

          À l’occasion de la diffusion de ses premiers épisodes (tout justes sortis des tables de montage nous-a-t-on dit) au festival Séries Mania, CineSeriesMag a découvert Mama’s Angel. La série israélienne suit plusieurs familles menant une vie sans histoires dans une banlieue aidée de Tel-Aviv, jusqu’au jour où un meurtre est commis dans le quartier. « D’abord choqués par l’événement, les voisins ne tardent pas à camoufler leur implication directe ou indirecte dans l’affaire. Mama’s Angel sonde les travers de la société israélienne, sur fond de racisme latent et de tensions sociales » peut-on lire sur la brochure de Séries Mania. Après la projection de ces deux très intéressants épisodes et la découverte de cette série au potentiel formidable, son équipe est venue à la rencontre du public. La série dramatique – qui hoche entre comédie, tragédie, étrangeté, telle Twin Peaks ou encore la majorité des films des Frères Coen – a eu comme représentants au festival la créatrice Keren Weissman, le réalisateur Eyal Sella et ses producteurs, Saar Yogev et Naomi Levari.

Votre série travaille sur un sujet difficile, la perte d’un enfant…

            Créatrice : « C’est un sujet difficile, j’ai mis du temps à écrire le scénario (quatre ans). Effectivement c’est une matière difficile. (…) J’ai rédigé plusieurs nouvelles qui se mélangeaient les unes aux autres. Et l’une des choses les plus importantes étaient les parents, la maternité. (…) Les personnages sont venus après l’écriture de l’histoire et ils ont tous une biographie que je connais par cœur. »

Producteurs : « Le sujet est difficile, et en plus de cela, c’est vrai que c’était dur quand on est allé voir les chaînes car c’était très complexe. Il y a tellement de couches (de récits dans la série), il fallait trouver un vrai partenaire. »

            Créatrice : « Le mélange des genres peut être très difficile pour le lecteur, mais c’est naturel pour moi. »

Pourquoi avoir démarré l’histoire le jour de Yom Kippour ?

            Créatrice : « Vous n’êtes pas forcément juifs donc vous n’êtes pas obligés de savoir que c’est un jour sacré (…) même pour les non-religieux. (…) C’est aussi un bon cadre, un bon décor pour la guerre. (…) C’est difficile de répondre aux questions sans révéler le mystère. »

Vous n’hésitez pas à montrer la réalité du racisme qui est très présent en Israël.

            Créatrice : « Je crois qu’aucune société n’est exempte de ça, et chez nous c’est comme ça. Les éthiopiens sont les derniers arrivés, les plus malheureux (…) ça ne concerne pas que les arabes et les juifs. »

Être parent, ce qu’est un parent, sont des sujets essentiels à votre série.

            Créatrice : « Un des sujets très importants de la série c’est évidemment celui d’être parent, et d’avoir à subir la perte d’un enfant. (…) Être parent c’est de l’angoisse, du bonheur… C’est assez personnel, ma famille a dû faire face à une perte. (…) Tout est basé sur de vraies histoires, et pour le reste, tout est basé sur des faits réels. (…) Ce qui m’a vraiment le plus inspiré est la réalité. »

Concernant la réalisation, est-ce que vous vous êtes inspiré de cinéastes, d’autres de vos modèles, ou vous avez voulu inventer une imagerie ?

            Réalisateur : « Le style de la réalisation est tout-à-fait personnel (…) Je voulais faire quelque chose de cinématographique (…) afin qu’on ne voit pas la différence entre cinéma et télévisions. (…) Je veux entendre ma propre voix même si en tant que fan de cinéma, je ne peux pas empêcher les inspirations de s’insérer (inconsciemment) dans mon travail. »

Pouvez-vous nous parler du personnage du jeune homme handicapé ? Comment s’est passé le tournage ?

            Réalisateur : « La plus importante direction prise était que tout se passe au moment présent. (…) L’acteur réagissait vraiment au présent comme un petit poisson… Il est toujours alerte, il fallait être constamment concentré. »

Votre série présente des femmes fortes et des hommes faibles…

            Le réalisateur explique qu’à entretien d’embauche, on lui a demandé si ça l’embêtait de travailler avec des femmes fortes, ce à quoi il a répondu : « Je les adore ».

            Créatrice : « Oui les femmes sont plus fortes que les hommes. Les hommes écrivent les choses mais… là ce que ce que je vous montre est la réalité. »

Qu’est-ce qui vous a motivé à produire la série Mama’s Angel ?

            Producteurs : « Ce qui nous motive, ce sont les bonnes histoires. (…) C’est toujours difficile de faire un film, et même une série, mais les producteurs israéliens font les deux. »

            La rencontre se termina sur l’annonce de la diffusion des dix épisodes de la première saison de Mama’s Angel en Israël début juin. Toutefois, la France n’a pas de date de diffusion prévue.