Transpecos, un thriller dans le Nouveau-Mexique où la drogue fait loi pour le premier long-métrage de Greg Kwedar, en Compétition Officielle.
Synopsis : Dans un coin reculé du désert américain, trois agents de la police des frontières tiennent un poste de contrôle : Flores, qui a un véritable don pour prendre en chasse les véhicules suspects, Davis, qui a rejoint la patrouille pour séduire les femmes et monter à cheval et Hobbs, un agent de la vieille école convaincu qu’un diplôme universitaire ne peut arrêter une balle. Le quotidien des trois hommes va basculer à tout jamais à l’occasion du contrôle de routine d’un véhicule suspect, qui mettra au jour les terribles secrets enfouis d’un poste frontière en apparence tranquille…
Pour son premier long-métrage, le réalisateur américain Greg Kwedar nous emmène dans le désert aride du Nouveau Mexique et nous immerge dans le quotidien de gardes frontières États-Unis/Mexique. Si le thème abordé n’est pas très novateur, la suite du récit ne l’est pas non plus. Les trois hommes, qui sont presque les seuls personnages du film (des rôles secondaires apparaissent à de très courts moments), sont des personnages que l’on pourrait qualifier de lieu commun du film policier/thriller avec un flic naïf, un flic corrompu, un flic dur qui tentent d’impressionner les nouveaux venus, bref, des protagonistes vus et revus qui peinent à impressionner le spectateur. On aurait préféré des caractéristiques plus spécifiques ou un tant soit peu originales. Et c’est bien dommageable tant notre trio principal est bon et crédible.
Malgré un très bon commencement, avec une intrigue qui se met en route progressivement, sans trop en dévoiler, une fois les ficelles décelées, tout est bien trop prévisible, voire surfait. On peine à être surpris par les actes, les pensées, les impressions de nos protagonistes. Transpecos est un film sur la lutte, car chaque policier se cherche, et prend conscience au fur et à mesure qu’il préfèrerait être ailleurs que dans le désert du Nouveau-Mexique. A cela viennnent se mêler la drogue et les cartels mexicains, également lieu commun de bon nombre de films policiers se déroulant dans le sud des États-Unis. Tout le potentiel de la première demi-heure se voit gâché par des facilités scénaristiques que Greg Kwedar et ses scénaristes ont suivi, sans complexifier leur récit. Il y a un travail sur la caractérisation des personnages, mais il est bien trop superficiel pour compenser le manque d’originalité du récit.
Tout n’est pas à jeter, loin de là ! La photographie est certes simple, mais les décors offerts par le Nouveau Mexique et ses massifs rocheux renvoient directement à la carte postale américaine que l’on peut avoir en tête. Les couchers de soleil sont magnifiquement utilisés et donnent lieu à des scènes fortes cinématographiquement. Des ombres surviennent, les détails disparaissent, ne restent plus que des silhouettes englobées par des paysages merveilleux, à la manière de certains plans de Sicario, réalisé par Denis Villeneuve. Il faut savoir que le tournage de Transpecos n’a duré que 16 jours, et que tous les plans sont tournés en décors naturels, avec 38 séquences sur 40 tournées en extérieur. L’équipe technique était donc à la merci du jour et de la nuit, et devait se contraindre au climat, mais également aux faits climatiques, comme les tempêtes de poussière qui ont pu venir déranger le tournage.
Transpecos est un film sympathique, bien que déjà vu, mais très vite oublié. On gardera en mémoire la performance de nos trois acteurs principaux, ainsi que quelques images sublimes qui imprègnent la rétine.
Transpecos, réalisé par Greg Kwedar, avec Johnny Simons, Gabriel Luna, Clifton Collins Jr. … ce film sort fin 2016 ou début 2017.