Inspiré d’un jeu sur borne d’arcade sorti dans les années 80, Rampage : Hors de contrôle s’impose comme le blockbuster nobrain de ce printemps. Au menu, Dwayne Johnson en primatologue, un gros gorille albinos et de la destruction en veux-tu en voilà.
Depuis plusieurs années, Dwayne « The Rock » Johnson est devenu l’un des acteurs les plus bankables d’Hollywood. Empilant les blockbusters bas du front comme la saga Fast and Furious ou le reboot de la série Alerte à Malibu, Dwayne Johnson cultive l’image du tas de muscles super cool, un mec bien friendly mais qui n’hésitera pas à casser la gueule des méchants et à sauver le monde en mode héroïque, tout en balançant des petites punchlines. Il est donc normal de le revoir exhiber ses pectoraux tous les 3 mois sur nos grands écrans à l’affiche de productions de plus en plus over the top. Avant de jouer le sauveur dans un gratte-ciel en feu dans Skyscraper, le voilà donc en compagnie d’un gorille géant dans Rampage : Hors de contrôle. Derrière ce titre pas très subtil se cache l’adaptation d’un jeu d’arcade au principe on ne peut plus basique. Le joueur qui contrôle au choix George un gorille géant, Lizzie un reptile sauce Godzilla ou Ralph un loup-garou géant doit, pour compléter un niveau, détruire tous les buildings en évitant de se faire neutraliser par les militaires. Il ne fallait pas plus que ces 3 lignes pour donner naissance à un véritable destruction porn.
Forcément tout commence par une expérience qui a mal tourné. Une entreprise spécialisée en génétique a mis au point un pathogène formé à partir de l’ADN de nombreux animaux, décuplant la croissance et surtout l’agressivité de l’être vivant mis en contact avec, tout en lui conférant d’autres propriétés spécifiques. Le but étant d’en faire une arme de destruction massive, Energyne a été contraint de procéder à leur expérience dans l’espace, mais voilà que la station explose et trois échantillons se crashent sur Terre. Ces trois échantillons vont entrer en contact avec un loup, un crocodile et George, un gorille albinos, meilleur ami du primatologue Davis Okoye plus à l’aise avec les singes que les hommes. Dwayne Johnson dans le rôle d’un scientifique spécialiste des primates voilà déjà de quoi faire hausser le sourcil dubitatif et on n’a certainement rien vu d’aussi crédible depuis Denise Richards en physicienne nucléaire dans Le Monde ne suffit pas. Quoiqu’il en soit, voilà que le pauvre George se met à grandir de façon exponentielle, avant de se faire la malle et d’aller tout détruire à Chicago avec l’aide de ses deux compères, le loup-porc-épic et le crocodile phacochère. Seul Dwayne Johnson, aidé d’une ancienne employée de Energyne, peuvent empêcher les bestiaux de mettre la ville à feu et à sang.
Évidemment, il ne faut pas aller chercher une métaphore de la bête qui sommeille à l’intérieur des humains ( en l’occurrence les machiavéliques Claire et Brett Wyden, patrons de Energyne) ou que même un gorille de 6 mètres dispose d’une certaine humanité ( même si il faut avouer qu’il sait faire poindre l’émotion ce George). Ici, on est plus dans du gros spectacle, où le but de Brad Peyton est de montrer le plus de buildings en train de s’écrouler à la minute tout en empilant des money shots de bestiaux arrachant en deux les membres d’un commando de la mort ou s’amusant à balancer des hélicos à travers Chicago. Rampage lorgne alors du côté du kaiju movie, le design du crocodile pouvant rappeler des ennemis de Godzilla ( au contraire de Ralph le loup particulièrement laid) tandis que George est un King Kong ayant délaissé les belles blondes pour des chauves bodybuildés. Pas vraiment de message politique derrière, si ce n’est de rappeler les dérives que peuvent engendrer les manipulations génétiques, Rampage préfère se concentrer sur la partie castagne entre monstres gigantesques dans le cahier des charges du kaiju. Les vraies stars sont du film sont donc bien les grosses bébêtes et Dwayne Johnson n’en fait malheureusement pas partie.
Il faut dire que sur ce point, Brad Peyton s’en sort plutôt bien. Loin des standards actuels du film d’action, où les montages hachés et les séquences illisibles sont la norme, Rampage délivre quelque chose de fluide alors qu’on suit des animaux de 10 mètres sautant d’immeubles en immeubles ravageant tout sur leur passage. Mais là où ça devient plus fun, c’est quand George repasse du côté des gentils et se lance dans une partie de MMA avec les deux vilains pas beaux. Rampage a facilement de quoi titiller le petit gamin qui sommeille au fond de nous, et même s’il n’a pas le côté epic d’un Pacific Rim, il fait le café. On regrette peut-être une photographie un peu trop terne où le gris est particulièrement foisonnant et une musique un peu lourdingue, mais Rampage s’avère être au final un produit emballé à peu près correctement. Le film n’hésite pas à se montrer bien violent dans certaines séquences, tout en offrant une certaine empathie, notamment pour George. C’est souvent grâce à lui d’ailleurs que Peyton arrive à faire poindre l’émotion chez le spectateur, et pas uniquement pour une visée humoristique ( oui un gorille qui trolle et fait un doigt d’honneur fait honteusement rigoler). Rampage : Hors de contrôle ne révolutionnera pas le monde, mais entre dans le club des blockbusters d’été en défonçant la grande porte. Du cinéma régressif et jouissif, c’est tout ce qu’on lui demande de toute façon.
Rampage – Bande Annonce
https://www.youtube.com/watch?v=gZw0hQpkIBw
Rampage – Fiche Technique
Réalisation : Brad Peyton
Scénario : Ryan Condal, Carlton Cuse, Ryan Engle et Adam Sztykiel
Casting : Dwayne Johnson, Naomie Harris, Malin Akerman, Jeffrey Dean Morgan, Jake Lacy, Joe Manganiello
Décors : Barry Chusid
Costumes : Melissa Bruning
Photographie : Jaron Presant
Montage : Jim May
Musique : Andrew Lockington
Producteurs : Beau Flynn, Hiram Garcia, Dwayne Johnson, Brad Peyton et John Rickard
Production : New Line Cinema et Wrigley Pictures
Distribution : Warner Bros Pictures
Durée : 108 minutes
Genre : action
Dates de sortie : 2 mai 2018
États-Unis – 2018