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PIFFF 2015: Curtain, Blind Sun et Darkman au programme

PIFFF 2015: Premier jour du Paris International Fantastic Film Festival

14 heures 30: Dans la petite salle du Grand Rex, le jury se réunit pour la première fois pour découvrir le premier des huit films en compétition, Curtain, une petite série Z autofinancée par l’américain Jaron Henrie-McCrea, preuve que le cinéma indépendant reste le meilleur terreau du fantastique. Alors que les deux présentateurs du Festival nous l’avaient présenté une « comédie urbaine et cradingue », c’est en fait à un film relativement sage et aseptisé (et dont les plans en extérieur sont essentiellement en forêt !) que nous avons eu affaire. Un manque de jusqu’au-boutisme assez décevant donc, mais que le pitch complètement capilotracté et l’écriture approfondie des personnages nous permettent d’oublier pour entrer de plein pied dans cette élucubration dont chaque rebondissement se révèle une idée surprenante de la part de son auteur. A défaut de pousser assez loin les aspects fun et gore qu’aurait pu entrainer son scénario, la meilleure réussite est de rendre palpable le calvaire psychologique de son héroïne (interprétée par une excellente actrice que l’on peut espérer revoir) et la panique dont laquelle la plonge cette aventure rocambolesque.

16 heures 30 : Le deuxième film de cette journée est l’occasion d’une des fameuses « Séances cultes » qui contribuent au succès du PIFFF. La première de cette édition 2015 est Darkman, un film mésestimé de Sam Raimi mais néanmoins important dans sa filmographie, dans le sens où il s’agit à la fois de son premier film de studio après les deux premiers Evil Dead ou encore Mort sur le grill, et de son premier film de super-héros, laissant présager le futur Spider-man. Personnage original et non pas adapté d’un quelconque comic-book, Darkman (interprété par Liam Neeson, à l’époque encore estimable, bien avant qu’il ne s’égare dans de piètres films d’action) s’apparente, de par sa figure de vengeur défiguré, à celui de Phantom of the paradise, tandis que le film en lui-même est dans le même esprit que le Batman de Batman sorti un an plus tôt et avec qui il partageait le même compositeur Danny Elfman. Mais Darkman se caractérise aussi par l’usage que fait Raimi d’effets spéciaux du même acabit que ceux de ses précédents, ce qui dans le cas dans d’Evil Dead donnait une touche d’artificialité amusante, mais qui ici aboutit à un visuel kitsch qui a participé à la mauvaise réputation du film.

16 heures 30:  Pour la première partie soirée, horaire qui attire le plus de spectateurs, et en présence de tout le gratin du cinéma fantastique français, les animateurs du PIFFF nous présentèrent le second film en compétition de cette année : Blind Sun, le premier long-métrage de Joyce A. Nashawati. Après quelques courts primés dans divers festivals, dont La Morsure découvert à Gerardmer, la réalisatrice grecque y délivre une œuvre singulière où se croisent Wake In Fright et Le Locataire, offrant un film d’horreur solaire qui n’hésite pas à invoquer les œuvres de Ballard ou bien encore le film Mirages de Tahlal Selhami pour livrer une sorte d’instantané socio-politique de son pays, et plus largement de tout le bassin méditerranéen. Malgré un scénario difficilement abordable aux multiples éléments peu exploités, on se laissera littéralement envouter par la photographie flamboyante qui appuie la solitude du personnage principal (l’israélien Ziad Bakri), encore plus isolé de par son statut d’immigré, et nous donne soif…d’en voir plus.

19 heures 45:   Pour clore la soirée, Le Complexe de Frankenstein est un documentaire réalisé par le duo français Gilles Penso et Alexandre Poncet  qui avaient signé, il y a quatre ans, un excellent portrait du génie Ray Harryhausen. Autant dire que leur nouveau film était attendu au PIFFF serait un doux euphémisme. Et qu’on se le dise, ce voyage dans l’histoire du maquillage FX et des animatronics est un enchantement pur. Interviews des grands noms des effets spéciaux pratiques et de réalisateurs connus et passionnants, tel que Guillermo Del Toro ou Christophe Gans, démonstrations de certaines techniques ainsi que véritable galerie hallucinée et hallucinante de monstres et autres bizarreries magnifiques; tout y est pour offrir un passionnant récit sur un art mais aussi plus généralement notre médium favori: le cinéma.

A noter que ces deux séances furent suivies par des questions-réponses entre le public et les réalisateurs des films qui revinrent sur la genèse et les difficultés de confection de leur film respectifs.

 

< soirée d’ouverture                                                                                                                                 Jour 2>

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