A Chiara de Jonas Carpignano est un beau film sur l’amour entre un père et sa fille, qui joint l’échelle collective à l’échelle individuelle, le drame familial et le récit initiatique. Une découverte percutante à défaut d’être mémorable, qui scrute les fractures autant sociales que familiales de l'Italie contemporaine. À retrouver en Quinzaine des Réalisateurs.
PositionRédacteur LeMagduCiné
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Cinéphile compulsif enfermé dans le cinéma d'antan, passionné de mélos des années 30, de comédies italiennes et de westerns de l'âge d'or. Mes influences vont de John Ford à Fellini, en passant par Ozu, Tati, Pasolini ou encore Capra. J'écris des articles trop longs.
La sortie d’un film de Leos Carax est toujours un événement en soi pour les cinéphiles. Annette, dix ans après Holy Motors, s’offre en plus le luxe d’ouvrir la compétition officielle du 74e Festival de Cannes. Après deux précédents films d’ouverture plutôt ronflants, Annette passionne et bouscule pour lancer les hostilités sous les meilleurs auspices. Un film aussi déconcertant que grisant.
La fête au cinéma amène souvent son lot d’excès, d’euphorie et de retours brutaux à la réalité. Sauf chez Tati. Avec le cinéaste français, la fête, comme toute autre chose de la vie, est filmée avec douceur et bienveillance, presque sans heurts. Jour de fête, son premier long-métrage sorti en 1949, est un bel hommage à la France rurale de l’après-guerre, entre célébrations locales et regards tournés vers un monde nouveau qui se profile, « moderne » et venu d’outre-atlantique.
Les éditions Tamasa frappent un grand coup en proposant en combo DVD/Blu-Ray deux immenses films de Federico Fellini, Les Vitelloni et Les Nuits de Cabiria, qui comptent parmi les plus grandes réussites de la première partie de carrière du cinéaste italien. Disponibles depuis le 18 mai dernier.
Théorème est peut-être l’œuvre de Pier Paolo Pasolini abordant le plus frontalement la question de la bourgeoisie. Cible récurrente de ses saillies politiques, la bourgeoisie trouve ici, au même titre que la religion, un traitement social, anthropologique et poétique, par le moyen d’une grande parabole philosophique.
La crise existentielle de la pré-trentaine, la pression sociale quant au célibat, la difficulté paradoxale à construire des relations à l’heure des applications de rencontre, l’addiction aux réseaux sociaux et autres « paradis virtuels », les affres de la communication entre les individus… C’est de tout ceci que parle Factice, premier roman riche et prenant d’Hanna Anthony, sorti le 14 avril aux éditions Kiwi Romans.
Un cycle sur la nature au cinéma ne pouvait pas faire l’économie d’un détour par la filmographie de Terrence Malick. Sur Le Mag du ciné, nous avons déjà beaucoup parlé de Malick, et même du Nouveau Monde. L’enjeu est donc, ici, de procéder à une approche plus précise concernant la place de la nature dans ce film, qui est un enjeu tant spatial que dramaturgique, et bien sûr spirituel.
Madame Bovary est peut-être l’œuvre de littérature française la plus célèbre, et néanmoins ses adaptations cinématographiques n’ont jamais été à la hauteur de sa popularité. En 1991, Claude Chabrol tente sa chance avec dans le rôle titre, Isabelle Huppert. Malgré une volonté de rester proche du texte, le film échoue à saisir l'essence du roman, à savoir : extraire du médiocre une forme de pathétisme, et finalement de beauté.
Rêves est un film testamentaire. Au seuil de ses 80 ans, maître Akira Kurosawa dresse un bilan de vie sous forme de rêves épars. Une œuvre étrange, à la fois sombre et colorée, parfois douce et utopiste, parfois triste et pessimiste. Une façon d’aborder ses peurs, ses espoirs, ses passions, et plus largement sa vision du monde de façon intime et originale.
En fin d’année dernière, les éditions Carlotta accouchaient d’un petit miracle pour tout cinéphile, a fortiori amateur de cinéma japonais et du grand réalisateur que fut Yasujirô Ozu : plus de 1000 pages de carnets personnels du cinéaste, sorte de journal intime couvrant les trente dernières années de sa vie – et la quasi-totalité de sa carrière cinématographique. Une relique précieuse.
Sidonis Calysta nous gratifie d’une nouvelle édition d’un des tout meilleurs westerns issus de la collaboration entre un réalisateur, Anthony Mann, et un acteur, James Stewart : The Far Country, ou Je suis un aventurier. Le film, sorti en 1954, vient de s’offrir, le 12 février dernier, une toute nouvelle édition DVD/Blu-Ray digne de ce nom.
Honeyland est un diamant brut, rugueux, parfois austère mais d’une sincérité totale. Un documentaire contemplatif et immersif, laissant la parole aux seules images pour conter la vie d'une apicultrice vivant seule avec sa mère dans les montagnes macédoniennes. Une œuvre émouvante et magnifique, à découvrir absolument en DVD/Blu-Ray aux éditions KMBO.