En 3 films à peine, Rebecca Zlotowski s'impose comme une figure importante du nouveau cinéma français. Sans concession et extrêmement robuste , son cinéma interpelle , et son dernier film, Planetarium est une réussite esthétique aussi bien que poétique.
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Le ciné, ma passion. L’écriture, mon Graal.
Je tente de combiner les 2 sous la forme d’un avis, d’un éloge, d’un commentaire, d’une critique en somme.
Ce n’est pas mon métier et ne le sera jamais, mais c’est ce que je fais de plus plaisant et de plus personnel par les temps qui courent.
Ces derniers mois, j’ai craqué pour : Carlos Reygadas, Roni Elkabetz, Hiam Abbass, Steve McQueen, Lynne Ramsay, James Franco, David Gordon Green, Jia ZangKhe, Wang Bing, Kim Ki Duk, Hirokazu Kore Eda, Kiyoshi Kurosawa, Pablo Berger, Lars von Trier, Panos H. Koutras, Félix van Groeningen, Miguel Gomes, Çağla Zencirci, Nuri Bilge Ceylan, Emir Baigazin, François Ozon, Philippe Garrel, Alain Guiraudie, Thomas Cailley, Abdellatif Kéchiche. Pour leur film en fait, plutôt.
Asghar Fahradi perpétue dans le genre qui est le sien, celui qui consiste à mêler le réalisme social à une histoire de couple. Comment parvient-il alors à exploiter ses excellents acteurs pour dépeindre la situation de son pays sans risquer le courroux de la lourde censure qui a déjà fait taire plus d'un cinéaste iranien?
A partir d'un sujet propice au tire-larme et à une consensualité impersonnelle, Katell Quillévéré fait le choix de rompre radicalement avec le schéma purement descriptif du roman qu'elle adapte en explorant le drame humain que traverse chacun de ses personnages. Elle mise pour cela beaucoup sur le casting de son mélodrame. Pari réussi?
L'un des cinéastes américains les plus controversés revient avec un film très sombre, le teckel, qui montre que malgré une certaine accalmie dans la manière, Todd Solondz n'a rien perdu ni de son propos récurrent, ni de son inventivité.
Aquarius, du brésilien Kleber Mendonça Filho est un film aux multiples facettes, mêlant habilement l'intime d'une femme portée par l'iconique Sonia Braga, à la situation de son pays, le Brésil, et de sa ville, Recife. Cependant, sa durée de 2h25 influe sur le rythme qui connaît des flottements et des boucles quelque peu répétitives. A voir.
Brooklyn Village, le nouveau film du New-Yorkais Ira Sachs est nouvelle occasion pour le cinéaste de mettre en scène le quotidien et ses contingences matérielles qui se mettent au travers des relations interpersonnelles. Un peu juste, ce film d'initiation est pourtant beau, empathique tout autant des pères que des fils.
Après le très beau Sparrows de l'islandais Rúnar Rúnarsson, Philippe Lesage déplace le curseur sur le spectre des films sur l'adolescence vers un âge encore plus précoce où l'enfant découvre la duplicité de l'homme. Son film , Les Démons est singulier et réussi.
Mélodrame, mais pas trop, Frantz, le dernier film du français François Ozon est un très beau film dont le Noir et Blanc qui épouse l'austérité allemande , mais également le côté sombre du protagoniste français interprété par Pierre Niney dans une histoire qui mêle la grande guerre (celle de 1918) et la petite (celle des individus en tourmente).
Avec Hotel Singapura, Eric Khoo rend hommage au cinéma asiatique à travers des pastiches de différents styles rassemblées dans un film pseudo-érotique. Si l'intention et la manière sont louables, le résultat est décevant.
Moka, le nouveau film de Frédéric Mermoud est une réussite en demi-teinte, un fabuleux portrait de femmes, notamment celui d'une Emmanuelle Devos au top de son art, mais une intrigue policière un peu molle. Beau et élégant comme la couleur moka, le film offre de somptueuses images des bords du lac Léman.
Gone Girl, le dixième opus de David Fincher offre plus qu'un thriller : il est le fruit d'une longue expertise du cinéaste dans le genre, lui permettant en outre de traiter subtilement le sujet du couple et du mariage, et même de certains faits socio-économiques de la société américaine contemporaine.
Le film du cinéaste Pan Nalin, déesses indiennes en colère, est un vibrant hommage à la femme moderne indienne, leurs joies, leurs peines. Du coup, la violence faite aux femmes qu'il entend dénoncer est déportée de sa position centrale dans un film qui manque d'épaisseur scénaristique.