Les bonheurs de l’art, de Saverio Tomasella : un ouvrage aux croisements de la pensée positive, la philosophie et l’art.

En septembre est paru aux éditions Eyrolles le nouvel ouvrage du philosophe Saverio Tomasella. Mêlant réflexions sur la vie et sur l’art, mais aussi Histoire de l’art et philosophie, Les Bonheurs de l’art est une livre original et complet.
Comme son sous-titre l’indique, 18 oeuvres majeures pour changer son regard sur la vie et être heureux, l’ouvrage s’appuie sur une vingtaine de peintures, sculptures, dessins ou tapisseries pour amener une réflexion sur différents éléments de la vie quotidienne. Saverio Tomasella nous délivre ainsi souvenirs, conseils, apprentissages à mettre en pratique dans notre existence, en se référant aux émotions et idées qui peuvent émaner des oeuvres d’art.

Au programme : détente et relaxation…

Le premier but du livre est de nous apprendre à nous détendre, à nous relaxer, mais aussi à ralentir pour être capable de mener une existence plus heureuse. Les oeuvres, avant d’être des pièces d’art, sont avant tout des vecteurs d’émotions, et surtout, des captations de moments figés. Saverio Tomasella s’en sert comme supports à l’appréciation, à la source de tout bonheur.
Prendre le temps d’apprécier l’hiver, la soirée, le jeu, le rêve, etc. L’auteur nous invite à faire une pause, et quoi de mieux que d’imiter l’arrêt sur image, la pause dans l’instant qui émane de toute oeuvre d’art ?
Parce qu’il porte le mot « bonheur » dans son titre, c’est sans surprise que ce livre est profondément positif, optimiste, sa lecture comme un cadeau que l’on se fait à soi-même.

… mais aussi histoire de l’art et philosophie… 

Toutefois, au-delà d’un simple livre de pensée positive ou de méditation, Les Bonheurs de l’art nous parle aussi, sans surprise des oeuvres en elles-mêmes, mais aussi d’histoire de l’art. Le contenu est riche et intéressant.
Sans se contenter de la surface, des oeuvres vues et revues, Saverio Tomasella choisit des pièces moins convenues. Si le Douanier Rousseau, Vermeer, Degas, van Gogh, Munch, Chagall et Monet sont au programme, l’écrivain met aussi en avant nombre de femmes artistes comme Camille Claudel, Berthe Morisot et Sophie Taeuber-Arp, ainsi que la moins connue Séraphine de Senlis. Il s’appuie aussi sur le travail d’Odilon Redon, de Leon Schulman Gaspard et d’Antoine Watteau, entre autres. La sélection est donc très hétéroclite. Les analyses sont fouillées et, selon les oeuvres, s’attardent davantage sur la philosophie, la vie quotidienne ou l’oeuvre d’un artiste.
Ainsi, dans son ouvrage, Saverio Tomasella nous parle autant de clés pour améliorer notre quotidien, qu’il nous instruit sur la vie de Berthe Morisot, dans l’ombre des impressionnistes de sexe masculin, ou sur la pensée du philosophe de l’art, Jacques Derriulat, par exemple.

… pour un ouvrage très positif 

Le résultat ? Un livre pluriel, très singulier, qui se lit d’un jour à l’autre, se feuillette selon l’envie ou dont l’un de ses chapitres se consulte de manière précise. En plus d’être formellement agréable, avec de belles reproductions d’oeuvres et une construction organisée, Les Bonheurs de l’art est aussi marqué par un texte d’une grande bienveillance, derrière laquelle se dévoile çà et là la personnalité de son auteur. Celui-ci n’hésite d’ailleurs pas à recourir à ses propres souvenirs pour guider sa pensée, aider cette transmission d’une pause prise avec l’oeuvre, et menant au bonheur.
Saverio Tomasella signe un livre aux croisements de la pensée positive, de la philosophie, de l’analyse d’oeuvres et de l’histoire de l’art. Un ouvrage unique en son genre et complet, comme une nouvelle pratique d’art-thérapie axée non pas sur ses propres créations, mais sur ce que les oeuvres d’art peuvent nous apprendre. 

Les Bonheurs de l’art, Saverio Tomasella
Editions Eyrolles,  septembre 2021, 168 pages