Plonger dans Eyes Wide Shut, c’est ouvrir les portes de notre perception, et nous interroger avec Bill sur nos attentes, la médiocrité de notre imaginaire et poser sur lui un regard nouveau. Attendri, analytique, et désormais un peu plus lucide.
Retrospective Stanley Kubrick
Retrospective Stanley Kubrick
Quel discours Kubrick propose-t-il sur la guerre ? C’est par le parcours de Joker qu’on peut tenter d’y répondre...
Shining est l’un des plus grands films jamais réalisés sur l’architecture, le processus de l’écriture, son parcours sinueux et la frontière poreuse entre génie et folie
Musée historique, galerie qui hantera à jamais l’imaginaire du spectateur, Barry Lyndon tient les promesses d’une expression qu’on croyait hypertrophiée : beau à pleurer.
2001 s’ouvrait sur un écran noir : c’est pour le rouge qu’opte Orange mécanique.
2001 nous transporte vers l’émotion des choses premières, nous décroche un temps du sol pour contempler depuis l’espace notre solitude, et nous inviter à un voyage dont nos rétines dilatées ne reviendront jamais totalement.
Rions donc en attendant la fin du monde : les dirigeants de la planète ont tout prévu, au point de confier aux ordinateurs le soin de nous détruire, ultime force de dissuasion qu’on avait simplement omis de communiquer à l’ennemi.
Lolita est un film composite, à la fois dépendant du carcan littéraire de l’illustre roman qu’il adapte, et de celui d’une censure qui va brider ses ambitions. Le film s’attache surtout à dresser le portait d’une société américaine (on pense aux Chaines Conjugales de Mankiewicz) oscillant entre puritanisme et libération sexuelle.
Tout le monde le sait, l’incursion de Kubrick dans le monde très codé du péplum n’a rien d’un choix personnel : c’est un tremplin à sa carrière et un remplacement de dernière minute pour le projet de Douglas construisant un film à sa gloire.
La force dénonciatrice des Sentiers de la gloire est telle qu’on pourrait être tenté d’oublier le cinéaste aux commandes. En effet, difficile de rester insensible face à cette charge contre le système militaire en temps de guerre, qui valut au film d’être privé de diffusion pendant 18 ans en France.
Pour son troisième film, Kubrick creuse la veine du film noir. Nouvelle déclinaison sur les codes du genre, cet opus se concentre sur l’avant, le pendant et l’après braquage, orchestrant un collectif choral d’archétypes : le brutal, le fourbe, la femme fatale, le gentil altruiste, la jolie cruche… Mais sous le vernis du cahier des charges, Kubrick déploie une nouvelle fois sa maîtrise formelle.
Dès le départ, l’intrigue se fonde sur le vis-à-vis, à l’honneur dans Fenêtre sur cour d’Alfred Hitchcock (Rear Window), l’année précédente.