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PIFFF 2015: Don’t Grow Up, Bridgend, des japanimés et des courts métrages au programme

21 novembre 2015 : 4ème jour du Paris International Fantastic Film Festival, en compétition les films Don’t Grow Up, Bridgend, des japanimés et des courts métrages

11 heures : Pour commencer cette cinquième journée, les organisateurs nous ont proposé un panel de huit courts-métrages réalisés à l’étranger, le but étant –comme pour les longs en compétition– de voter pour son préféré. Deux d’entre eux (le britannique Edmond et le canadien Day 40) étaient des animations assez trashs tandis que deux autres offraient une relecture, de Shining avec un poulet en plastique en guise de tueur dans The Chickening, et des slashers dans le cadre d’une dispute conjugale dans Night of the Slasher. Davantage que ces deux farces américaines ultra-référencées, c’est le belge L’ours Noir, et son guide de survie face à un gros nounours serial killer, qui a le plus fait rire le public. Dans un genre tout autre, Turned fut également très apprécié pour sa vision originale des zombis grâce au point d’une victime en pleine métamorphose. Résultat des courses, demain !

14 heures: Le septième film de cette compétition est l’œuvre du français Thierry Poiraud qui, dans Don’t Grow Up, réutilise la figure de l’infecté qu’il a déjà employé dans la comédie Goal of The Dead dont il a réalisé la « seconde mi-temps ». Cette fois-ci, en imaginant une île sur laquelle les adultes sont subitement atteints d’une rage meurtrière et en prenant le point de vue d’un groupe d’adolescents entre deux âges, il met au point une métaphore fantastique saisissante de la peur du passage à l’âge adulte. Dans une mise en scène, parfois proche du contemplatif, qui transcende la beauté des paysages, ce survival peut sembler manquer d’enjeux dramatiques et souffrir de personnages trop peu attachants mais il réussit néanmoins à instiguer un certain suspense grâce à des pointes d’action elles-aussi bien filmées et pose surtout les bonnes questions sur ce qu’est la maturité.

16 heures 30 : C’est cette fois au tour du panel de court-métrages français d’être soumis au public. Deux observations s’imposent aussitôt : Une tendance qu’ont beaucoup de jeunes réalisateurs français à tourner leurs courts-métrages en anglais et un ton moins comique que les étrangers. La seule comédie est en fait Juliet, qui se construit sur un faux zapping pour alerter des dérives potentielles de la robotique. Autres courts très remarqués, The Cure qui met en scène une toxicomane face à une menace fantastique, Of Men and Mice qui, sur fond de crise à Détroit, mêle un hold-up à une étrange menace bactériologique, ou bien encore l’étonnant Splintertime, une animation psychédélique au final tragique. Encore une fois, le résultat des votes se fera connaitre demain.

19 heures 30 : Pour finir la compétition, Bridgend du danois Jeppe Rønde est tiré d’un fait divers macabre, celui d’une vague de suicides inexpliqués survenus il y a moins de dix ans dans un petit village gallois. C’est donc sur les lieux de ce drame dont les conséquences se font encore ressentir dans lequel il est allé en filmé une fiction en se donnant pour consigne de ne pas donner d’explication au phénomène. Pour cela il utilise le point de vue d’une jeune adolescente, fille d’un policier nouvellement arrivé en ville. Alors que, dans la première partie au moins, certains plans filmés en forêt renvoient à la poésie du cinéma de Tarkovski et que des scènes entre ados à celui de Larry Clark (une rencontre pleine de potentialité), Rønde ne prend jamais ni la voie de la métaphysique ni celle de la transgression, préférant se concentrer sur le drame humain vécu par cette gamine qui se sent impuissante face à la névrose de ses nouveaux amis et la peur qu’a son peur de l’influence qu’ils peuvent avoir sur lui. Le résultat est un film austère et plein de longueurs mais qui, avec un peu recul, fait froid dans le dos.

L’heure est donc aux pronostics. Force est de constater que la compétition est très ouverte tant certains ont divisé le public, c’est notamment le cas de Blind Sun, Evolution et The Survivalist, qui partagent tous les trois une importance donnée aux images et au pouvoir sensoriel à l’écriture d’un scénario élaboré. S’il fallait tout de même donner un favori, ce serait sans doute  Der Nachtmahr qui semble avoir fait consensus auprès de la majorité des spectateurs.

22 heures: Véritable événement dans l’évènement, la nuit-marathon consacré à des films de japanimation a attiré de nombreux fans. Le véritable moment fort de cette nuit blanche est l’avant-première nationale du nouveau film de Mamoru Hosoda, qui nous avait offert il y a 4 ans le magnifique Les Enfants Loups, Ame & Yuki. Sa nouvelle fable Le Garçon et la Bête  sera sujet d’une critique complète sur ce site à sa sortie en salles en janvier prochain.

La nuit se poursuit avec deux œuvres qui à elles-deux synthétisent parfaitement toute la potentialité créatrice de l’animation nippone : Le très haut perché Mind Game suivi du film à sketchs Short Peace, lui-aussi très attendu par les fans puisqu’encore complètement inédit en France et qui, au final se révèle à la hauteur de la renommée des réalisateurs qui y participent (aussi dire que le nom de Katsuhiro Ôtomo permet à lui seul de place la barre très haut!).

La nuit se termine parla diffusion de  Jin-Roh, la Brigade des Loups, la superbe version du Chaperon Rouge sur fond de cyberpunk adaptée d’un manga de  Mamoru Oshii par Hiroyuki Okiura.

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