Adilkhan Yerzhanov explore pour la première fois la ville, mêlant polar, drame et conte poétique. Un ancien militaire mutique erre dans une métropole corrompue, entre rédemption et désillusion. Porté par une mise en scène stylisée et une violence sourde, "Moor" est un western urbain hypnotique au cœur d’un monde sans repères.
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Inscrit28 février 2023
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Spéléologue des temps modernes, je ne suis qu'un humble explorateur des salles obscures, celles-là même dont on peut en ressortir ému, apeuré, frustré ou émerveillé. Je m'y donne rendez-vous chaque semaine, sans oublier ma fascination pour Steven Spielberg, Frank Capra, Sidney Lumet, Brad Pitt et un peu moins pour les légumes. Le cinéma restera à jamais mon sanctuaire d'apprentissage et le vecteur de toutes mes émotions.
Lesbian Space Princess est un space opera animé, queer et délirant, signé Emma Hough Hobbs et Leela Varghese. Entre humour potache, critique des clichés masculinistes et ode à la sororité, ce premier film suit Saira, une héroïne lesbienne en quête d’amour et d’émancipation, dans un univers flashy et résolument féministe.
"The Cursed: Insatiable Desires" est une anthologie coréenne qui explore les dérives du désir à travers cinq récits fantastiques mêlant folklore, body horror et satire sociale. Si l’esthétique est soignée et les idées intrigantes, le film peine à maintenir la tension et manque de cohésion, laissant un arrière-goût d’occasion manquée.
Avec "Cadet", Adilkhan Yerzhanov signe un thriller horrifique empreint de drame familial et de satire politique. Anna Starchenko livre une performance au bord de la rupture, intense et mémorable, en mère courageuse confrontée à des forces surnaturelles et institutionnelles. Fantômes, traumatisme et tension oppressante se mêlent pour un film kazakh glaçant.
"Welcome Home Baby" marque le retour d’Andreas Prochaska avec un thriller psychologique glaçant sur l’abjection de la grossesse, l’héritage familial et le contrôle du corps féminin. Entre horreur atmosphérique et critique sociale, le film mêle trauma, onirisme et esthétique soignée dans une Autriche rurale hantée.
Premier long métrage de R.T. Thorne, "40 Acres" explore la survie d’une famille afrodescendante dans un monde post-apocalyptique ravagé par la guerre et la faim. Entre héritage colonial, tensions raciales et résilience familiale, ce drame saisissant interroge la transmission, l’autonomie et le prix de la liberté dans un futur au bord de l’effondrement.
Avec "Gibier", Abel Ferry tente le retour au cinéma de genre nerveux. Si le point de départ intrigue, le film s’embourbe vite dans une mise en scène confuse, un rythme mal maîtrisé et des personnages peu incarnés. Faute de tension et de cohérence, ce survival finit par perdre son impact et lasse plus qu’il ne secoue.
"Dead Lover", deuxième long-métrage de Grace Glowicki, mêle théâtre, grotesque et satire pour revisiter le monstre romantique à la Frankenstein. Entre humour absurde et body horror, le film explore un amour désespéré qui refuse le deuil, transformant la mort en une farce tragi-comique. Avec une esthétique bricolée et un jeu d’acteurs multirôles, Glowicki offre une réflexion sincère sur l’amour transgressif et monstrueux.
Premier long-métrage mexicain en stop motion, "Je suis Frankelda" mêle esthétique gothique, narration poétique et réflexion sur la liberté créative. Porté par les frères Ambriz et soutenu par Guillermo del Toro, ce conte hanté explore les pouvoirs de l’imaginaire à travers une autrice en quête de sens. Une œuvre visuellement éblouissante, entre horreur libératrice et hommage au cinéma d’animation artisanal.
"Girl America" de Viktor Tauš est un film sensoriel et bouleversant inspiré d’une histoire vraie. À travers le destin d’une orpheline tchèque marquée par l’abandon, l’oppression et la toxicomanie, il explore la mémoire fragmentée, la résistance intime et la quête d’une liberté intérieure. Un biopic onirique, viscéral et audacieux, entre réalisme cru et envolées poétiques.
"Hold the Fort" est une série B fauchée mais attachante qui rend hommage au cinéma d’horreur artisanal. Entre satire sociale, humour potache et monstres déchaînés, William Bagley signe un film sincère mais inégal, porté par l'énergie d'un collectif de potes. Un chaos assumé, parfois bancal, qui séduit autant qu’il frustre.
Dans "Flush", Grégory Morin nous plonge dans un huis clos complètement dingue où un cocaïnomane se retrouve littéralement coincé, la tête dans des toilettes crasseuses. Avec son humour noir bien corrosif et ses touches de body horror, ce premier film balance entre absurdité et tension, offrant une expérience choc et mémorable du cinéma de genre français.















