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À Cannes, les murs font leur cinéma !

Tout au long de l’année, les murs de Cannes affichent de grands succès du cinéma. A la veille du 71e Festival International du Film de Cannes, remontez le temps grâce à une visite guidée dans un musée à ciel ouvert.

Depuis 2002, différents ateliers d’artistes confirmés décorent les murs de Cannes. Les fresques d’A. Fresco, Fresqu’île, 7e sens, ou plus récemment Vertical Pulse ornent une quinzaine de murs, même si certaines, au fil des jours, ont disparu.

Avant d’être réalisées avec des peintures acryliques d’extérieur traitées avec un système anti-graffiti, les œuvres murales sont soumises à l’architecte des bâtiments de France, soucieux du respect des lieux et de l’architecture initiale.

Grâce à la rénovation ou la peinture de certains de ses murs, la ville a su mettre en valeur le 7e art qui rythme la vie cannoise chaque année au mois de mai et ses différents quartiers.

Petit tour d’horizon de ses fresques à découvrir lors de votre prochain passage à Cannes…

1- Cinéma Cannes (atelier A. Fresco)

Place Cornut Gentille -2 Quai Saint-Pierre — Taille : 240 m²

Première œuvre d’un parcours qui en compte 16 (si on prend en compte 2 œuvres disparues), elle célèbre les 100 ans du cinéma en illustrant l’installation des décors et de la caméra ainsi que le début d’un tournage.

Le casting de rêve est composé de célèbres duos du 7e art : Kate Winslet — Leonardo di Caprio (Titanic), Bourvil — de Funès (La grande vadrouille), Paul Newman — Robert Redford…32 personnages parmi lesquels l’inattendu preneur de son, Olivier Clavel, qui est en réalité un peintre cannois qui a travaillé sur la fresque. Ce clin d’œil rappelle aussi qu’en 1947 le maire de Cannes (le Dr Picaud) présenta les ouvriers et techniciens sur scène, pour les remercier d’avoir terminé à temps le nouveau Palais de la Croisette, sur l’emplacement du « Cercle nautique ».

Lors de la réalisation de la fresque, la principale contrainte des artistes a été la prise en compte des quatre fenêtres de la façade pour les intégrer aux fenêtres peintes en trompe-l’œil.

2- Charlie Chaplin (A. Fresco) “Charlot et le Kid”

10 Bd Vallombrosa — Taille : 150 m²

A l’entrée du centre-ville, l’acteur, réalisateur, scénariste, producteur et compositeur britannique Charlie Chaplin culmine à 25 mètres de haut sur une pellicule en noir et blanc, accompagné d’un enfant au regard espiègle. Le Kid, sorti en 1921, 1er long-métrage de Chaplin, raconte l’histoire d’un pauvre vagabond malchanceux qui devient le père adoptif d’un enfant qu’il trouve dans la rue.

La fresque fait écho à l’hommage rendu à Charles Chaplin en 1971 lors du 24e Festival du Film de Cannes, lorsque toute la famille de l’artiste avait assisté à l’ouverture du festival qui l’honorait. L’émotion de l’artiste de 82 ans durant l’ovation du public du Théâtre Lumière reste l’un des grands moments de l’histoire du Festival.

En découvrant la fresque Les baisers du cinema (n°14), vous aurez sûrement envie de revoir certains de ces moments passionnés. Ce sera aussi une belle occasion de redécouvrir le baiser fusionnel, tendre et déchirant du Kid et de Charlie Chaplin.

3 –Hôtel de la Plage (Fresqu’île)

Place du Suquet, 7 rue Saint-Dizier — Taille: 1 530 x 2 048

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La fresque illustre la sortie de Jacques Tati du mythique “Hôtel de la plage” rendu célèbre dans Les vacances de Monsieur Hulot, réalisé par Jacques Tati en 1952. Le film, burlesque mais tendre, présente une galerie de portraits de vacanciers, à une époque où les vacances à la mer deviennent populaires. Monsieur Hulot est un personnage intemporel qui, par ses quiproquos, sa maladresse et son comique visuel, a hérité du cinema muet et de l’esprit du théâtre.

Le film a connu trois versions, l’une en 1953, une autre en 1963 et une dernière en 1978 lorsque Tati est retourné à Saint-Marc-sur-Mer, où il avait précédemment tourné, pour filmer une scène inspirée du film Les Dents de la mer de Steven Spielberg.

Pour l’anecdote, sachez que le grand-père de Nicolas Hulot (le journaliste, producteur, homme politique) a inspiré à Jacques Tati le nom du personnage de Monsieur Hulot. Son grand-père était l’architecte de l’immeuble dans lequel habitait le réalisateur. A chaque fois qu’un problème survenait la gardienne conseillait à la famille Tati d’appeler Monsieur Hulot. Celui-ci avait une silhouette particulière qui a marqué Jacques Tati, au point que lorsqu’il a travaillé sur le film, il a demandé à M. Hulot l’autorisation d’utiliser son nom, ce que l’architecte a accepté.

4- Trompe l’œil (Fresqu’île)

Place du Suquet, 16 rue Saint-Dizier — Taille : 198 x 297

La porte d’entrée et le lampadaire du haut sont réels alors que le reste est un trompe l’œil, comme l’indique le nom de la fresque.

Ce mur ne présentait que peu d’intérêt jusqu’au jour où le restaurant Barbrella en a fait sa carte de visite. L’entrée se trouve rue Saint-Dizier (et non par la porte de la fresque), le mobilier du restaurant gastronomique est signé Stark.

A Cannes même les restaurants ont leur quart d’heure de célébrité grâce aux murs dignes d’une affiche de cinéma !

5- L’envers du décor (7e sens)

7 rue des Suisses — Taille : 90 m²

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Cette fresque de 2005 représente un tournage de film avec, en arrière-plan “l’envers du décor”. Cette mise en abîme nous permet de découvrir le premier Palais des Festivals et de redécouvrir son histoire et des débuts parfois difficiles : lors des premières projections dans le hall du Casino Municipal, la projection du documentaire Berlin de Youli Raizman est interrompue plusieurs fois. Le film de Hitchcock, Les Enchainés et celui de Friedrich Ermler, Le tournant décisif, sont victimes d’inversions de bobines…

Un nouveau casino a été inauguré en 1907 au début du boulevard de la Croisette. Grâce aux travaux d’agrandissements réalisés après la Première Guerre mondiale, l’établissement accueille de grandes manifestations mondaines et devient également un lieu prisé des touristes. En 1939 la ville de Cannes remporte le contrat (contre Vichy, Biarritz, Lucerne, Ostende et Alger) pour devenir l’organisateur du Festival international du film. Le Casino s’impose alors naturellement comme le lieu devant accueillir l’événement, avec Louis Lumière comme premier Président de la manifestation. L’architecte, M. Février, réalise le plan d’installation des appareils cinématographiques et la salle de projection est aménagée pour devenir un symbole de la haute technologie française.

Après la Seconde Guerre mondiale, un nouveau projet de construction est à l’étude et se concrétise en 1949, grâce à l’emprunt de plusieurs millions de francs contracté par la ville de Cannes. Le Palais des Festivals ouvre ses portes malgré les travaux inachevés. Un an après, face à la popularité croissante du Festival, les organisateurs souhaitent agrandir les lieux. Ce n’est finalement qu’en 1983 que le Palais des Festivals et des Congrès que nous connaissons actuellement ouvre ses portes. Entre temps, il a régulièrement été modernisé et agrandi.

La fresque est un hommage aux hommes et aux femmes de l’ombre, du technicien au réalisateur, qui consacrent leur vie à nous divertir.

6- Buster Keaton (Fresqu’île)

29 Bd Victor Tuby/ angle du 9 rue des Frères — Taille : 570 x 855

Cet artiste américain a marqué le cinéma muet en devenant un maître incontesté du gag visuel et de l’humour. Acteur, réalisateur, scénariste et producteur, il était surnommé « l’homme qui ne rit jamais ». Il était pourtant souvent cité comme un modèle par Charlie Chaplin qui admirait son talent, ses qualités d’acrobate  —  son surnom “Buster” signifie d’ailleurs “casse-cou” — et son exigence professionnelle.

La fresque illustre Buster Keaton, impassible, filmant Le caméraman, sa dernière production. A la demande du studio, l’homme “sans sourire” a accepté de déroger à la règle qu’il s’imposait et a accepté de sourire dans Le caméraman. Il a dû modifier ces scènes face aux réactions hostiles du public.

Charlie Chaplin lui rend un bel hommage dans Les feux de la rampe (1952) en lui confiant un rôle émouvant, qui “casse” un peu son image d’homme distant et froid.

Buster Keaton a eu des liens avec la France puisqu’il y a séjourné de 1918 a 1919 lorsque il a été mobilisé et envoyé au front. Il est revenu en 1962, lors d’une rétrospective organisée par Henri Langlois, pionnier de la restauration et de la conservation de films. Keaton a alors traversé la salle de la rue d’Ulm, sous un tonnerre d’applaudissements du public en effervescence. Il est monté sur l’estrade, et les applaudissements n’ont pas cessé. Keaton a ensuite pleuré, lui que personne n’avait jamais vu en larmes.

7- Gérard Philipe (A. Fresco)

3 Bd Victor Tuby — Taille : 280 m²

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Né à Cannes en 1922, Gérard Philippe a commencé sa carrière d’acteur sur les planches à Nice avant de devenir l’un des principaux comédiens de l’après-guerre. Mort prématurément à l’âge de 36 ans, il a acquis une notoriété importante aussi bien pour ses rôles au théâtre (Caligula, Le Cid, Ruy Blas) qu’au cinéma (Le Diable au corps, La Beauté du Diable). Un hommage lui a été rendu lors de l’édition de 1972 grâce à une plaque commémorative avenue du Petit-Juas, là où l’ acteur a passé son enfance. Il a été la vedette principale de trois films primés à Cannes : Juliette ou la clef des songes (1951) de Marcel Carné, Prix de la meilleure partition musicale, Fanfan la Tulipe (1952) de Christian-Jaque, Prix de la mise en scène, et Monsieur Ripois (1954), de René Clément, Prix spécial du Jury du FIF.

Dans cette fresque l’acteur incarne un personnage populaire et imaginaire, dans son 1er film d’aventure, Fanfan la Tulipe, de Christian- Jaque (1952), tourné en partie à Grasse, qui lui permet alors d’acquérir le statut convoité “d’idole des jeunes” des années ’50. En tournant ce film de cape et d’épée il a avoué avoir joué l’un de ses personnages préférés.

8- Le 7e art (A. Fresco)

Place du 18 juin (pont Carnot) — Taille : 321 x 214

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Cette fresque rend hommage au cinéma de quartier. Après avoir monté un véritable escalier, vous êtes invités à emprunter un escalier imaginaire, celui des Palmes d’Or du Festival de Cannes depuis 1946. Un film et ses principaux acteurs sont représentés pour chaque décennie.

Vous reconnaîtrez…

  • La Symphonie Pastorale (1946), réalisé par Jean Delannoy avec Michèle Morgan et Pierre Blanchard (Grand Prix pour la France. L’actrice Michèle Morgan devient la première comédienne récompensée par le Festival.
  • La Loi du Seigneur (1957), réalisé par William Wiler, avec Gary Cooper. C’était le film préféré de l’acteur américain devenu Président des États-Unis. En mai 1988 il offrit une copie (VHS) du film au Président Russe Michael Gorbachev.
  • Un Homme et une Femme (1966), réalisé par Claude Lelouch, avec Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant. Le film alterne les  scènes extérieures, en couleur, et les scènes d’intérieur filmées en noir et blanc… pour des raisons budgétaires ! C’est l’un des films primés à Cannes les plus vus, avec 4,3 millions de spectateurs.
  • Taxi Driver (1976), réalisé par Martin Scorsese, avec Robert de Niro. L’acteur, qui venait d’obtenir un Oscar pour son second rôle dans Le Parrain II, a préparé son rôle pour le film Taxi Driver en conduisant un taxi pendant 15 jours à New York. Un comédien monte dans le taxi un soir. Surpris de voir de Niro au volant il lui lance : « Vous êtes obligé de faire le taxi ? L’Oscar ne vous a pas aidé ? »
  • Sous le Soleil de Satan (1987), réalisé par Maurice Pialat, avec Gérard Depardieu. Sifflé lors de la remise du prix, le cinéaste prononce une phrase restée célèbre : « Si vous ne m’aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus ».
  • L’Anguille (1996), réalisé par Shôhei Imamura, avec Mitsuko Baisho et Koji Yakusho. Le réalisateur provocateur connu pour ses critiques sociales, est à ce jour le plus âgé à avoir été primé à Cannes, à 71 ans.

A ces acteurs s’ajoutent l’incontournable Alfred Hitchcock et un oiseau (en écho au film Les oiseaux, 1963), l’un des plus célèbres baisers du cinéma entre Vivien Leigh et Clark Gable dans Autant en emporte le Vent de Victor Fleming (1939), et l’enfant du pays, Gérard Philippe, né à Cannes, pour son rôle dans Fanfan la Tulipe de Christian-Jacque (1952).

9- Marilyn Monroe (A. Fresco)

16 Bd d’Alsace — Taille : 400 m²

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En 2012, Marilyn Monroe est à l’honneur sur l’affiche du 62e Festival de Cannes, dans une photo en noir et blanc la montrant soufflant une bougie sur un gâteau d’anniversaire. Elle n’a jamais foulé le tapis rouge cannois mais elle reste une figure incontournable du 7e art.

La façade aveugle de cet immeuble auquel personne de prêtait attention est devenue l’une des plus appréciées des automobilistes cannois. Agrandi 100 fois, le portrait de l’icône du cinéma des années ’50, Norma Jean Baker, plus connue sous son nom de scène, Marilyn Monroe, est devenu une véritable source d’inspiration pour les générations suivantes.

Pour réaliser ce portrait une 100e de calques ont été nécessaires. Préparés en atelier, ils ont ensuite été perforés pour être transformés en pochoirs puis fixés au mur sur la façade de l’immeuble, où la peinture a été projetée. Les finitions comme le contour de la bouche, difficiles à réaliser, sont faites au pinceau.

10- L’arrivée d’un train en gare de La Ciotat (A. Fresco)

Parking de la Gare/Avenue Jean Jaurès — Taille : 300 m²

Cette fresque n’est plus visible

Elle a été réalisée en 2004 de manière à retranscrire la réalité. Elle a été créée à partir de documents prêtés par l’Institut Lumière. Elle s’efforçait de mettre en valeur le talent de Louis et Auguste Lumière, inventeurs du cinématographe, en 1885. Deux ans plus tard, les deux frères filmaient un train lors de son arrivée en gare de La Ciotat.
Ce film a marqué les esprits car il a impressionné les spectateurs du Boulevard des Capucines à Paris, où a eu lieu la première. Il est ensuite devenu le symbole de la naissance du 7e art.

La place de cette fresque qui rend hommage à l’apparition du cinéma était toute trouvée : la gare, lieu où arrivent les trains, mis en valeur par les frères Lumière.

11- Jean Gabin (A. Fresco)

Place de la Gare — Taille : 150 m² – Cette fresque n’est plus visible

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Créée en 2006, elle présentait deux héros : d’une part le conducteur de train Jacques Lantier, incarné par l’acteur Jean Gabin dans La Bête humaine —  écrit par Emile Zola et adapté au cinéma par Jean Renoir —  d’autre part la locomotive à vapeur “la Lison”.

La fresque mettait en scène le cinéma en la personne de Jean Gabin, et la ville de Cannes puisque l’acteur était représenté entrant en gare de Cannes.

Sachez que le film a été tourné en 1938, peu après la création de la SNCF. Celle-ci avait d’ailleurs beaucoup aidé l’équipe du film, conseillant Jean Gabin pour qu’il soit crédible en conducteur de train.

12- Harold Lloyd (A. Fresco)

9 rue Louis Braille — Maison des Associations — Taille : 570 x 855

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Les fresques de Cannes mettent à l’honneur les maîtres du comique burlesque et des films muets, notamment Charlie Chaplin, Harold Lloyd ou Buster Keaton.

Harold Lloyd est l’un des plus grands comiques du cinéma muet : entre 1914 et 1947, il a joué dans près de 200 films comiques, muets puis parlants (en 1927), ce qui lui valut d’être gratifié d’un Oscar honorifique pour sa carrière et de deux étoiles sur le Walk of Fame à Hollywood.

La scène du film Safety Last! (1923) est devenue culte : elle a été inspirée à Harold Lloyd lorsqu’il a aperçu une foule rassemblée autour de Bill Strohers, aussi appelé “l’araignée humaine”, alors que ce dernier grimpait un immeuble, le Brockham Building à Los Angeles, à mains nues. L’équipe du film a demandé à l’acrobate de passer au studio où se tournait le film puis de travailler avec les scénaristes pour présenter des images réalistes.

Pendant le tournage de la scène mythique, Harold Lloyd n’a été suspendu aux aiguilles de l’horloge que de quelques centimètres au-dessus du toit (!) puisque le décor a été construit en haut d’un immeuble. L’angle de caméra a permis de donner l’illusion du vide.

13- Plein Soleil – Alain Delon (A. Fresco)

109 bis Avenue Francis-Tonner — Taille : 180 m²

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La fresque met en valeur la beauté d’Alain Delon, qui correspondait aux critères de l’idéal masculin de l’époque. La plastique de l’acteur a fasciné bon nombre de cinéastes et de spectateurs pendant des décennies. Plein Soleil a permis à l’acteur d’éclore au cinema, filmé par l’œil averti de René Clément, en couleurs, après avoir été révélé en noir et blanc dans Rocco et ses frères, de Luchino Visconti.

Le film franco-italien, sorti en 1960, est une adaptation du livre Monsieur Ripley de la romancière Patricia Highsmith. Une nouvelle version a été réalisée en 1999 par Anthony Minghella, Le talentueux Monsieur Ripley avec Matt Damon.

Dans la fresque, Alain Delon expose son torse bronzé, direction plein soleil, au guidon d’un bateau qui navigue sur la Méditerranée, un élément naturel important dans le film.

14- Les baisers de cinéma (A. Fresco)

44 Bd de la République — Taille : 200 m²

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A l’occasion du 60e Festival International du Film de Cannes, 6 baisers célèbres ont été dessinés sur ce mur. Ils retracent 60 ans de passion, d’amour et de tourment :

  • Michèle Morgan et Jean Gabin dans Le quai des Brumes de Marcel Carné, 1938. L’actrice a confié avoir été tremblante lors de cet échange mémorable avec Jean Gabin. Le baiser est aussi célèbre que la réplique qui s’en suit : »T’as de beaux yeux tu sais… »
  • Vivien Leigh et Clark Gabel dans Autant en emporte le vent de Victor Fleming, 1939. La scène du baiser du 1er long-métrage en couleurs du cinéma – et longtemps le plus gros succès de l’histoire du cinéma  –  fait suite au refus de Rhett Butler (le héros du film) d’embrasser la jeune et fière Scarlet O’Hara qui attendait les yeux fermés qu’il veuille bien l’embrasser…
  • Ingrid Bergman et Gary Grant dans Les enchaînés d’Alfred Hitchcock, 1946. Le réalisateur a trouvé un moyen de contourner la censure de l’époque qui limitait la durée des baisers au cinema à trois secondes : ses deux personnages entrecoupent leurs baisers de dialogues et de soupirs, ce qui leur permet de jouer une scène devenue inoubliable.
  • Lauren Bacall et Humphrey Bogart dans Le port de l’angoisse de Howard Hawks, 1945. Les deux acteurs se sont rencontrés sur le tournage de ce film devenant l’un des couples les plus glamour de Hollywood. La réplique de Lauren Bacall est l’une des plus connues de l’histoire du cinéma, lorsqu’elle dit à son partenaire : « Si vous avez besoin de moi, vous n’avez qu’à siffler. Vous savez siffler, Steve ? Vous rapprochez vos lèvres comme ça et vous soufflez ! »
  • Kate Winstley et Leonardo di Caprio dans Titanic de James Cameron, 1997. Alors qu’ils “s’envolent” sur le paquebot au sort tragique, les amoureux sont accompagnés par un soleil couchant, une caméra qui virevolte autour d’eux, le tout sur une musique devenue incontournable. Enivrant.
  • Anita Ekberg et Marcello Mastroianni dans La Dolce vita de Federico Fellini, 1960. Les spectateurs de ce film italien devenu culte n’ont pas oublié la belle Anita Ekberg se rafraîchissant dans la Fontaine de Trevi à Rome, qui interpelle Marcello Mastroianni en lui disant « Viens Marcello » avant qu’il ne la rejoigne pour un baiser fougueux. L’un des plus célèbres du cinéma.

15- Cannes movie car museum (Voitures les plus célèbres du cinéma) (A. Fresco)

Parking Betholet (ex-Diabolika) — Taille: 180 m²

Quel meilleur endroit qu’un parking pour peindre sur les murs des voitures ayant marqué les esprits ? Steve Mac Queen, Startsky et Hutch, Mad Max ou Bonnie and Clyde se cachent derrière les célèbres bolides…

  • Starsky et Hutch, la série diffusée de 1975 à 1978, était jouée par Paul Michael Glaser et David Soul. La voiture était une Ford Gran Torino.
  • Mad Max, sorti en 1979, joué par Mel Gibson. La Ford Falcon XB coupé du film a marqué les esprits.
  • Taxi Driver, sorti en 1976 avec Robert de Niro dans son taxi new-yorkais, le Checker Marathon taxi (du nom de la société de taxis américaine).
  • Mister Bean, la série diffusée de 1990 à 1995, était jouée par Rowan Atkinson, souvent vu au volant de son MK III Austin Mini.
  • Ghostbusters, sorti en 1984, avec Bill Murray et Dan Aykroyd. Ambulance Cadillac 59.
  • Bonnie and Clyde, sorti en 1967, avec Warren Beatty et Faye Dunaway. La voiture, une Ford Fordor Deluxe Sedan 1934, était très appréciée des deux criminels, qui l’avaient d’ailleurs dit à Ford lui-même dans une lettre qu’ils lui avaient adressée.
  • James Bond, ”Meurs un autre jour, sorti en 2002, interprété par Sean Connery. Comme toujours le film propose de très belles voitures, comme l’Aston Martin DBS V12 Vanquish dessinée dans cette fresque.
  • La Coccinelle revient, sorti en 2008, dont la fameuse Volkswagen a plu à plusieurs générations de spectateurs.
  • Cars, sorti en 2006, dont la voiture est un personnage de dessin animé, Flash.
  • Batman, sorti en 1989, avec Micheal Keaton dans sa célèbre Batmobile.

16- Pulp Fiction et La Leçon de piano

Pont Alexandre III — Taille: 210 m²

Deux nouveaux films viennent de rejoindre la grande famille du cinéma sur les murs de Cannes : La Leçon de Piano de Jane Campion, 1e femme réalisatrice primée, et Pulp Fiction de Quentin Tarantino (respectivement Palmes d’or 1993 et 1994) réalisées sous le Pont Alexandre III par Vertical Pulse, un collectif d’artistes spécialisé dans les fresques et décors muraux.

La nouvelle fresque remplace celle de 1982, représentant un paysage, qui a été dégradée par le temps. Dans un premier temps, le mur a été nettoyé puis préparé (réparation de fissures, application d’une peinture spéciale qui a servi de fond à la fresque). Dans un deuxième temps, les fresques ont été peintes dans des tons camaïeux, de chaque côté du pont, illustrant les personnages et des éléments caractéristiques des deux films. Vous reconnaitrez les visages d’acteurs célèbres ayant joué dans ces deux films primés à Cannes : Bruce Willis, John Travolta, Harvey Keitel, Sam Neill et Holly Hunter.

Sur les colonnes, la ville de Cannes est à également l’honneur, grâce à la représentation de son logo et de ses couleurs : le blanc, le bleu et le jaune.

Bonne promenade !

Auteur de l’article Valerie Harzic Ward