"Le Meilleur des mondes" fut rédigé en 1931 et publié en 1932, pendant la Grande Dépression. Il apparaît donc antérieur au nazisme, à la Seconde guerre mondiale et à "1984". Dans une anticipation éclairée, Huxley va toutefois en préfigurer certains aspects, tout en allant recueillir chez Platon ou dans la philosophie utilitariste des concepts aussitôt parés d'une noirceur crépusculaire.
"Six-Gun Gorilla" ressemble à une fusée dont les étages s'emboîteraient progressivement et en plein vol. Simon Spurrier y narre l'histoire de Bleu-3425, un jeune supplétif de l'armée envoyé sur une planète colonisée par les hommes. Dans ce Blister, au XXIIe siècle, des rebelles indépendantistes livrent une guerre impitoyable à des bataillons terriens...
Chez Ridley Scott, Andrew Niccol ou Alain Resnais, le totalitarisme et la dystopie ont contribué à façonner des films mémorables, figurant en bonne place au panthéon du septième art. Alors que le Mag du Ciné interroge actuellement les tueurs en série de chair et d'os, ne convient-il pas d'élargir le spectre et de prêter la tribune au plus impitoyable des meurtriers, à savoir la société elle-même, en tant que telle et dans sa gouvernance ?
Les Voyages de Gulliver sont parus d'abord dans une version censurée : c'est dire à quel point l'auteur, Jonathan Swift, n'avait pas ménagé ses critiques contre la politique britannique. Swift invente plusieurs royaumes imaginaires pour mieux se moquer, parfois sévèrement, de ce qui se passait à Londres. En plus d'être une parodie de roman de voyages, Les Voyages de Gulliver constituent un formidable pamphlet politique.
Publié en 1920 par un ancien membre du Parti Bolchévik, Nous Autres va marquer la littérature du XXème siècle en influençant aussi bien Orwell que Huxley. Evguenii Zamiatine y décrit une société dystopique construite uniquement sur les mathématiques, avec des citoyens réduit à des nombres dépourvus d'individualité et bientôt privés d'imagination. Un roman aussi intelligent que bien écrit.
Soleil vert est surtout connu pour être un film d'anticipation, une dystopie presque cannibale (mais qui s'ignore!)  autour d'une enquête pour meurtre. Mais à l'origine c'est un livre de fiction, lui aussi dystopique, Make room, make, room ! publié en 1966. L'occasion de revenir, dans le cadre de notre cycle sur les dystopies en littérature, sur ces deux œuvres surpeuplées et déshumanisées.