"L'influence de La Bergère et le Ramoneur est ainsi particulièrement visible dans Le Château ambulant et Le voyage de Chihiro avec un traitement très particulier de l'horizontalité et de la verticalité." (Ise Akira, Jacques Prévert, détonations poétiques, 2019)
Rétrospective studio Ghibli
Aléatoire
Rétrospective studio Ghibli
A l’aide d’une rétrospective pleine de magie et d’enthousiasme, Le Magduciné vous propose de revenir sur la filmographie du Studio Ghibli. Rempli d’humanité et d’une animation féérique, allant de la Princesse Mononoké au Château Ambulant, ce pan du cinéma d’animation n’est à manquer sous aucun prétexte. Parcourez l’aventure avec nous et bonne lecture.
"Ceux qui ne bougent pas ne sentent pas leurs chaînes " disait Rosa Luxemburg. Hayao Miyazaki, lui, fait trembler les chaînes jusqu'à ce qu'elles deviennent assourdissantes. Dans ses œuvres, personne n'est fondamentalement mauvais. Mais il y a ceux qui sont libres et ceux qui ne le sont pas. Et pour tous, le mal est sans-visage.
Le cycle consacré au Studio Ghibli nous amène au Château ambulant, l'un des films les plus appréciés d'Hayao Miyazaki, et qui, derrière son univers féérique et son optimisme détonnant, approfondit encore les thématiques habituelles du cinéaste japonais.
Nous sommes rentrés dans ce film avec la mise en abîme lucide d'un discours sur les rapports entre les films et le temps, et le personnage d'Anna était celle qui devait hurler intérieurement, au moins, contre cette facilité à aimer uniquement ce que ce que l'on connaît. A ceux qui la garderont en mémoire comme pour l'instant la dernière des héroïnes de Ghibli, ne l'accablez pas de vos reproches : derrière elle, il y a un château, et devant, de nouveaux sujets.
De Porco Rosso de Hayao Miyazaki, se dégage une forme de plénitude qui ne cesse de dissimuler un vague à l’âme qui vogue dans l’air avec douceur. Un récital d’animation qui navigue vers le réalisme mais qui n’en délaisse pas moins sa portée mélancolique. Bien au contraire.
Mon voisin Totoro est une parenthèse familiale, aussi aventureuse que pittoresque. A première vue, cette oeuvre semble avoir moins d’ambition ou d’ampleur thématique que des films denses comme Le Voyage de Chihiro ou Princesse Mononoké. Mais tout comme Porco Rosso, Mon voisin Totoro est une bulle dans laquelle on aime s’immerger pour ne plus jamais en sortir.
C'est là tout l'itinéraire de La Colline aux coquelicots : au-delà des remous d'une histoire d'amour très chaste, emberlificotée dans une série de rebondissements théâtraux assez détonants pour une production Ghibli, au-delà même du film en soi et d'une animation réputée médiocre pour le studio, un vrai échange s'opère, presque pudique, entre deux générations : tout cela est désuet et donc terriblement indispensable.
L'histoire d'amour impossible à laquelle personne, pas même eux, ne croit porte en elle une trace crépusculaire, très présente jusqu'à la scène de fin. On aurait aimé, à un choix scénaristique ou deux près, que cette dernière scène se rapproche un peu plus du déchirement du tombeau des lucioles, mais elle porte sur ses petites épaules les marques des dernières œuvres du studio, avant qu'il annonce sa fermeture : une forme de fatalité, qui a toujours la taille du regret.
Le Voyage de Chihiro, c’est l’imaginaire poétique de Miyazaki à son meilleur. On retrouve son univers formel et thématique – la jeune héroïne, la dimension écologique, l’enfance comme âge de tous les possibles, le conte perdu entre merveilleux et réalisme magique – mais avec une puissance et une énergie décuplée.
Il est facile de passer à côté de Ponyo sur la falaise, le dixième long métrage de Hayao Miyazaki, sous le prétexte qu'il s'agit d'un film pour enfants. Et pourtant, le cinéaste déploie ici tout le talent auquel il nous a habitué, nous livrant une œuvre d'une grande profondeur abordant les thèmes favoris du cinéaste.
Premier film à avoir fait connaître le nom de Miyazaki auprès d'un large public, Princesse Mononoké est un chef-d'œuvre de poésie et de philosophie, c’est une œuvre cinématographique majeure.
Le Château dans le ciel avait ainsi tout de l’œuvre de fin de carrière d'un artiste qui la commençait tout juste pourtant, et il a réussi à porter son auteur en recherche de nouveaux territoires à enchanter, avec un souffle épique qui n'est jamais vraiment retombé. Les films d'Hayao Miyazaki ont en commun ces éléments qui en font des œuvres aussi envoûtantes, et qui questionnent toutes les générations et les époques sur leur rapport à la technologie, à l'avenir et aux traces que nous laisserons.