Assaut incarne toutes les prémices et tout l’aspect iconoclaste de la filmographie de John Carpenter. Idéalement influencé par le western (Rio Bravo) avec ses guerres de rues entre gangs interposés et le huis clos zombiesque qui fera sa renommée quelques années plus tard avec The Thing, John Carpenter est déjà un cinéaste au style bien marqué.
Rétrospective John Carpenter
Rétrospective John Carpenter
Si Hitchcock était le maître du suspense, John Carpenter l’est probablement en ce qui concerne le cinéma fantastique. Celui qui codifia le slasher movie avec « Halloween, La Nuit des masques » a également marqué le septième art à la faveur de « The Thing », « L’Antre de la folie » ou « New York 1997 ». Sa filmographie, peuplée de monstres, comporte aussi des critiques acerbes sur la société occidentale contemporaine. Avec Carpenter, on a le genre et le propos.
Suite de notre rétrospective John Carpenter avec Escape From New York, un film d'action mais surtout d'ambiance, addictif et grisant. En à peine une heure et demie, John Carpenter nous fait entrevoir un univers riche, haut en couleurs et macabre à la fois, dans un New York nocturne et dystopique.
C'est après le succès inattendu d'Halloween que John Carpenter réalise Fog, une de ces histoires que l'on se raconte au coin du feu, le soir, pour s'amuser à se faire peur.
Avec Ghost of Mars, John Carpenter tourne encore avec le style et la patte fauchée qui ont construit une filmographie à contre-courant de ce que la série B devenait déjà en 2001 : une série de films interchangeables, hantés par les blockbusters en cherchant à chaque plan l'évocation de masses, les grands angles et le style assommant.
Le succès de Halloween dépasse l’aspect purement commercial, même si celui-ci est phénoménal. Le film est un classique qui donna au slasher, un genre jusque-là considéré comme du simple cinéma d’exploitation, ses lettres de noblesse.
Rocky et les autres étaient des héros cernés par le regard, John était celui qui se fait des cernes quand il en a enfin un. Après vient le délire. Deux costauds à grosses lunettes attaquent une chaîne de télé avec leurs fusils à pompes, arrosent à foison les flics, les journalistes, les cravateux et les bourgeoises.
Après The Thing, l’aliénation reste un thème prolifique pour Carpenter qui réadapte en 1995, Le Village des damnées avec Christopher Reeve. "Beware of the Children" nous annonce l'affiche, car sous ces visages angéliques se cachent des êtres d'intelligence supérieure voulant asservir l'espèce humaine. Ce sympathique thriller est devenu un film d'horreur culte qu'il ne faut pas louper dans la filmographie du grand réalisateur.
Versant autant dans le délire gonzo que dans la subversion bien vénère qui le caractérise, John Carpenter signe avec Los Angeles 2013, un film atypique. Ni véritablement une suite, ni véritablement un remake, mais plutôt un rejeton bâtard & illégitime dans lequel il dénonce autant qu'il méprise l'idéologie des gros studios hollywoodiens, avide de dupliquer n'importe quel projet à outrance. Le tout pour un résultat frôlant le bras d'honneur trollesque mais qui parvient contre toute attente, à faire mouche vu la posture de mercenaire sans foi ni loi adoptée par Carpenter.
Impossible d'imaginer une rétrospective consacrée à John Carpenter sans passer par le Prince des ténèbres, formidable film d'horreur dont l'épouvante englobe toute la création, depuis les phénomènes cosmiques jusqu'aux particules subatomiques, le tout mis en danger par un étrange et terrifiant sarcophage découvert dans une église abandonnée.
Film de science-fiction portant le sceau immédiatement reconnaissable des années 80, Starman pâtit du succès phénoménal d’un grand classique signé Steven Spielberg, sorti en salles à peine deux ans auparavant.
Avant que l'esprit Disney rentre dans tous les cerveaux des scénaristes et que les morts ne sortent du champ des caméras, The Thing chantait déjà la fin d'une série B paumée, tendant les bras au succès à tout prix sans savoir quoi en faire. Après lui, John Carpenter redevient le marginal, le punk, la cassandre qui recevra des lauriers bien trop tard, mais les seuls qui valaient. Il retourne à ses séries B mises de côté pour le grand public par les barbouzes des études de marché, des projections-test et des reshootings. A ces personnes-là, la scène de fin la plus ouverte de John Carpenter sonne comme une sentance. Le monde mérite-t-il d'être sauvé? C'est peut-être pire : il ne mérite même plus que l'on se pose la question.